Accueil A LA UNE Burkina-Expulsion d’une journaliste de TV5 Monde par Kemi Seba : des journalistes...

Burkina-Expulsion d’une journaliste de TV5 Monde par Kemi Seba : des journalistes s’indignent!

0
Suite à l’expulsion de la correspondante de TV5 Monde par Kemi Séba, le samedi 14 mai 2022 à Ouagadougou, des journalistes et internautes ont manifesté leur mécontentement à travers des commentaires et des publications sur Facebook.
Pour le journaliste Boukary Ouoba, le fait que Kemi Seba a expulsé la journaliste est un petit problème, mais « expulser un journaliste/un média, d’une activité qu’il organise, sans réaction des confères présents, ça c’est un gros problème ».
Boowurosigué Hyacinthe Sanou, lui, trouve qu’on a touché le fond. « A chaque étincelle, on s’entredéchire » déplore-t-il.
Comme s’il n’attendait que cette occasion pour dire sa part de vérité, Pierre Sawadogo déclare :  » que Kemi SEBA sache que le père de la révolution burkinabè n’a jamais expulsé un journaliste fut-il d’un pays impérialiste… Mieux, Bruno Jaffre qui est français a contribué à rendre plus visible Sankara et la révolution burkinabè ».
« Quel est le message en posant de tels actes ? » questionne le journaliste Martin Kaba, qui dit être sûr que ce n’est pas  » une lutte panafricaniste, mais toute autre chose ».
Dans le même ordre d’idées, Hubert Nako invite les uns et les autres qui seraient tenter d’emboîter le pas de Kemi Seba à la retenue, car affirme-t-il : « la liberté d’expression dans mon pays a été acquise par le célèbre journaliste Norbert Zongo donc il faut faire attention à vos actes ».
Ironisant sur certaines réactions, Fié Faiçal Traoré dit comprendre pourquoi il y avait assez de hors sujets à l’épreuve de rédaction au Primaire, et à celle de la dissertation au secondaire. « C’est toujours bien de réfléchir avant de réagir. Qui est Kémi? Où vit-il? » questionne l’internaute.
Certains internautes à l’image de Biendjeda Ousmane Pare, pensent que l’activité aurait dû être boycottée par les autres confrères.  » Il y a des limites à ne pas franchir… Cette solidarité, il faut qu’on l’enseigne dans nos rédactions ! Je crois qu’il n’est pas tard de faire un black-out là-dessus dans les médias classiques et d’appeler à un boycott de ce monsieur et tous ses soutiens dans tous les médias », dixit le journaliste.
Pour rappel, Kemi Seba animait ce samedi 14 mai 2022 à Ouagadougou, une conférence sur la prise de conscience contre le néocolonianisme, les relations France-Afrique.
Le journaliste d’investigation Yacouba Ladji Bama  a écrit ceci sur sa page Facebook:  » Je ne serai pas dans le soutien à l’aveuglette, ni dans le corporatisme beat à fleur de peau. Je ne serai pas non plus dans la réthorique convenue, pour faire plaisir ou pour être dans le feeling.
Ici au Burkina, maintes fois la RTB a été congédiée de manifestations d’étudiants ou de syndicats de travailleurs, qui lui reprochent son traitement tendancieux de l’information.
Ma position à chacune de ces occasions à toujours été celle-ci: oui, grondons le chien. Mais voyons aussi l’os.
La confraternité oui, mais le soutien aveugle, même dans la médiocrité et la bêtise, je dis non. Soyons moins hypocrites et appelons franchement les choses par leurs vrais noms. Tout médias, tout journaliste n’est pas forcément un confrère. Je m’explique:
Lorsque le journaliste Ahmed Newton Barry décrit le journaliste Issaka Lengani comme le pire fossoyeur que le journaliste Norbert Zongo ait pu avoir de son vivant, à moins d’être hypocrite, à moins de vouloir encourager ce fossoyeur dans son œuvre diabolique, Newton ne devrait pas pouvoir s’opposer à une punition de Lengani. C’est une simple question de logique et de rigueur avec soi-même. Ne soyons pas complaisant avec nous-mêmes.
De la même manière, lorsque la RTB peut faire un black-out total sur une gigantesque manifestation des syndicats des travailleurs, criant leur détresse à son nez dans les rues de Ouaga, tout en ouvrant son 20h avec un “djandjoba” de la première dame et ses copines, nous ne sommes plus dans le journalisme. Et, à moins de verser dans la complaisance dégradante on ne peut pas soutenir la RTB dans ça. C’est pourquoi la RTB est difficilement défendable lorsqu’elle est pourchassée lors de la manifestation suivante des travailleurs. Cela me parait procéder d’une logique élémentaire.
De la même manière, sans être adepte, encore moins fanatique de l’homme en toutes ses actions, je peux bien comprendre Kemi Seba quand il réagit d’une certaine manière face aux médias propagandistes de l’impérialisme français, qu’il considère comme ses pires pourfendeurs. Cela procède aussi de la même logique élémentaire. À la guerre comme à la guerre. Dit bien l’adage.
Aucun corporatisme, même fanatique, ne pourra y faire quoi que ce soit. Au lieu de s’acharner uniquement sur les effets des choses, il faut plutôt se focaliser sur leurs causes et le tour sera joué.
Inutile non plus de faire dans l’émotionnel ou le sentimentalisme débridé. Je ne crois pas que ce soit la femme, ni la blanche, Fanny Kabré, cette sympathique dame que je connais aussi, que Kemi a renvoyée. Comme il a bien signifié, c’est TV5 qu’il ne voulait pas voir à sa manif. C’est bon aussi d’éviter l’amalgame à ce niveau. Kato ! « 
Et Newton Ahmed Barry d’exprimer son soutien total à notre consœur Fanny Kabré de TV5 en ces termes :  »

Je ne me reconnais pas dans ce panafricanisme alignée à Moscou.
Je ne suis pas adepte de la PRAVDA !
Sankara ne s’est pas aligné derrière Moscou ni derrière personne.
Sankara n’a pas choisi un nouveau maître pour remplacer l’ancien ! Ceux qui se réclament de Sankara doivent se donner la peine d’aller lire ses discours.
Nous n’avons pas à importer les méthodes du duo « GOITA- Kokala ». Les Burkinabè ont préformé une révolution d’une densité et d’une clairvoyance consignée dans le DOP. Le Burkinabè sait ce que révolution et panafricanisme veulent dire.
Tout projet de société, tout programme politique qui nient la différence et la liberté sont dangereux.
Notre malheur ce n’est pas les autres. Notre malheur, c’est nous mêmes. Notre malheur ce sont ces attitudes et ces postures équivoques; comme disent les mossi « je mange pas la viande de chien, mais j’aime la soupe de chien ». Comprendra qui pourra !
J’invite les journalistes Burkinabè, les organisations des journalistes AJB, SYNATIC…à faire valoir notre tradition de liberté et de solidarité avec tout confrère et toute consœur injustement traité
L’intolérance ne passera pas par nous journalistes Burkinabè ! »
 Save as Image

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here