A l’occasion de l’an I du MPSR2, le chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, s’est prêté aux questions de trois journalistes de la presse Burkinabè. C’était le vendredi 30 septembre 2023, sur les antennes de la RTB relayé par plusieurs chaines de télévisions locales . Lors de cet entretien, plusieurs sujets sur la vie de la nation ont été abordés. Nous vous proposons une synthèse de l’entretien.
D’emblée, le président a laissé entendre, qu’ils sont toujours à l’introduction de la guerre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, cela s’explique par l’arrivée en retard des équipements commandés depuis fort longtemps.
« On n’est même pas à 10 % d’abord. (…) Nous avions beaucoup de soucis. Que ce soit l’effectif, l’organisation, l’équipement, ce n’était pas ça. On se disait qu’il y avait de la logistique, des armes et tout, mais on ne voulait pas nous donner. On est arrivé et on a constaté que ce n’était pas le cas. (…) On ne pouvait même pas trouver 200 Kalachnikovs en réserve », a expliqué le Chef de l’Etat.
A l’entendre toujours, la phase du développement de la guerre pourrait commencer bientôt, « Aujourd’hui, je peux le dire, nous avons 10 000 fois au moins cette quantité (…) Aujourd’hui, aucun groupement ne vient à la portion centrale pour chercher ses moyens. Ils ont tous leurs moyens. Ils font leurs opérations », a-t-il soutenu.
Lors de cet entretien il a été question aussi de la cohésion sociale au sein de l’armée, le président du Faso a dit ceci : « Il n’y a pas de malaise au sein de l’armée. Ce sont des individus manipulés. Les hommes se battent au front. Ce que vous entendez, des problèmes de cohésion, je dirai que ce ne sont pas des problèmes en tant que tels. (…) Il y en a qui ne croient pas qu’on peut aller nous-mêmes.
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Lorsque nous avons décidé de nous séparer de certains partenaires, il y a des officiers qui sont venus nous voir pour dire qu’on ne va pas tenir un mois. Ils sont pessimistes. Ils ne croient même pas en eux », a indiqué le président de la Transition.
Si les problèmes de logistique sont en cours de résolution et que l’armée est en parfaite harmonie, les résultats devront suivre sur le terrain. Et le meilleur indicateur sur les victoires de l’armée burkinabè, reste la conquête des territoires occupés par les forces du mal et le retour des déplacés internes. A ce niveau, sans donner de chiffres, le chef de l’Etat a tout de même fait savoir que l’armée burkinabè peut désormais se rendre partout sur le territoire national. « Il n’y a pas cette partie du Burkina où nous ne pouvons pas mettre les pieds », a-t-il déclaré.
A entendre le chef de l’Etat, il a de grandes ambitions pour ceux qui mènent la guerre, notamment les soldats et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). A l’en croire, il compte apporter des réponses aux problèmes liés au logement des soldats et à ceux liés à la prime de 10 millions F CFA que doivent recevoir les familles des soldats tombés au front.
«J’ai un rêve pour le soldat. Ce sont des gens qui se sacrifient pour cette patrie là. On veut faire la guerre, récupérer nos terres et exploiter nos ressources. Quand l’économie se portera mieux, on va revoir la condition du soldat. Il faut qu’il vive bien et qu’à sa retraite, il puisse vivre dignement », a-t-il laissé entendre.
Comment concrétiser ce rêve si la Transition fait face de plus en plus face à des menaces de déstabilisation ? La dernière en date est la tentative de coup d’Etat qu’a annoncée la justice militaire, le 27 septembre 2023 et mettant en cause des officiers de l’armée burkinabè. Pour le Capitaine Ibrahim Traoré, ce sont des manœuvres impérialistes mises en œuvre par des enfants de la patrie. Qu’à cela ne tienne, il a tenu à informer que désormais, ça sera tolérance zéro pour les comploteurs.
« Les impérialistes, ils sont très malins. Ils peuvent prendre quelques individus avec qui ils traitent et ces individus se sentent obligés d’aller au bout parce qu’ils sont menacés aussi. S’ils ne vont pas au bout, ce qu’ils ont pris ou bien les serments qu’ils ont prêtés avec eux, ils auront des problèmes. (…) Toute personne qui voudrait se mettre en travers de la marche de ce peuple, il n’y aura pas de sentiment. C’est terminé. Nous avons assez sensibilisé. Nous avons assez parlé aux gens », a mis en garde le Chef de l’Etat.
En ce qui concerne les élections à venir, le président Ibrahim Traoré a indiqué qu’il n’y aura pas d’élections uniquement concentrées à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Clairement pour lui, partir aux élections n’est pas une priorité. « C’est la sécurité qui est une priorité », précise-t-il.
SOULEYMANE OUEDRAOGO