Ce mardi, la Turquie faisait son entrée en lice à l’Euro 2024 avec un duel face à la Géorgie. Dans la peau du remplaçant, Yusuf Yazici a participé au succès des Turcs, brillants (3-1) à Dortmund.
Sortie leader de son groupe lors des qualifications, la Turquie a vécu une préparation compliquée avec un match nul soporifique face à l’Italie (0-0), tenante du titre certes, mais aussi et surtout un revers en Pologne (2-1). A l’opposé, la Géorgie de Willy Sagnol est menée par un duo offensif détonant avec Kvaratskhelia et Mikautadze à la pointe de l’attaque. Sur le banc au coup d’envoi, Yusuf Yazici (27 ans) a pu assister à un match particulièrement plaisant entre deux formations prêtent à défendre chèrement leur peau, avant d’y participer lui-même. Il était d’ailleurs tout proche de faire trembler les filets (87′).
Une histoire de montants
La rencontre débute sur un rythme tonitruant avec des attaques loin d’être frileuses. Cela se traduit par une première occasion dantesque pour la Turquie, avec un tir puissant d’Ayhan sur le poteau gauche de la Géorgie (11′). Dans la foulée, la Géorgie réplique avec une demi-volée légèrement déviée que le portier turc repousse majestueusement en corner (13′). Une partie de ping-pong, c’est exactement ce qu’il se produit tout au long du premier acte. Tel Benjamin Pavard en 2018, Müldür ajuste un centre repoussé en pleine lucarne d’une volée imparable. La lucarne est nettoyée (26′). Emportée par son élan, la Turquie croit faire le break, mais Yildiz est signalé hors-jeu et sa réalisation est refusée (27′). Une poignée de minutes plus tard, Georges Mikautadze répond dans la surface adverse, qui trouve le petit filet dans un angle fermé en pleine surface (32′). Le Messin est d’ailleurs proche du doublé lorsque sa tentative échappe de peu du cadre (37′). C’est sur ce score nul et un scénario plaisant que la première mi-temps se conclut (1-1).
Au retour des vestiaires, le rythme est atténué et les deux formations sont moins en vue. Il fauFt patienter jusqu’à l’heure de jeu pour que Calhanoglu interpelle Mamardashvili d’une frappe flottante (58′). Finalement, c’est le prodige Arda Güler qui trouve le cadre en décochant une frappe puissante dans la lucarne droite à plus de 20 mètres (65′). Le public turc est en transe dans les tribunes, mais n’était pas loin d’être douché par Kochorashvili, dont la frappe heurte la barre à bout portant (71′). À dix minutes du terme, Yusuf Yazici fait son entrée en jeu et est d’ailleurs tout proche de trouver le chemin des filets d’un coup de tête (87′) néanmoins trop axial. Les minutes s’égrènent alors et la Géorgie pousse dans les arrêts de jeu jusqu’à frapper le poteau d’un coup-franc coupé dans la surface. Les montants sont maîtres du jeu ce mardi.
Le coup de grâce
Au bout du bout, alors que les onze joueurs géorgiens étaient dans la surface turque, le gardien compris, Yusuf Yazici et ses coéquipiers partent en contre à l’issue d’un corner parfaitement dégagé. Aktürkoglu fonce jusqu’aux cages adverses et marque le but de la délivrance dans le but vide (90+8′, 3-1). Ce match aura été complétement fou jusqu’à son terme. Pour preuve, 37 tires ont été décochés au cours de la partie. De son côté, la Turquie peut lever les bras et fêter un glorieux succès, ce qui n’était plus arrivé depuis le mois de novembre 2023. Elle prend provisoirement la tête du Groupe F en attendant l’opposition à venir entre le Portugal et la République Tchèque.
Le Portugal de Cristiano Ronaldo s’est fait peur avant de s’imposer
Dans le même groupe F Les supporteurs attendaient Cristiano. Le salut est venu de Francisco. Entré deux minutes plus tôt, Francisco Conceição a offert à la Seleção un succès qu’elle n’osait plus espérer. Vainqueur il y a huit ans en France, le Portugal s’est fait peur pour ses débuts dans l’Euro face à une République tchèque qui a fait bloc une grande partie de la rencontre. Un coup d’œil aux statistiques suffit à illustrer la supériorité des hommes de Roberto Martinez, de la possession sans appel (70% contre 30%) aux nombres de tirs (19 contre 5). Mais dominer n’est pas gagner et les Portugais l’ont appris à leurs dépenses au retour des vestiaires.
La soirée cauchemardesque de Hranac
Les Tchèques n’ont cadré qu’une fois ce mardi sous la pluie battante de Leipzig mais ils en ont profité pour ouvrir le score. D’une reprise du droit à l’entrée de la surface, Lukas Provod trouve la lucarne de Diogo Costa (62e). Un but qui ressemble d’ailleurs beaucoup à celui inscrit par le Roumain Stanciu la veille. Les joueurs d’Ivan Hasek n’ont eu que sept minutes pour profiter de leur avance glanée contre le cours du jeu. En voulant dégager une tête piquée de Nuno Mendes, Stanek a trouvé les pieds de Robin Hranac qui n’a pu que marquer contre son camp (69e).
Le défenseur du Viktoria Plzen a vécu une fin de soirée cauchemardesque, incapable de s’interposer face à Francisco Conceição avant qu’il ne libère son équipe dans les arrêts de jeu avec sa toute première réalisation en sélection (90e+4). Sept minutes plus tôt – décidément le chiffre de la soirée -, le but de Diogo Jota de la tête avait été annulé après l’utilisation de la VAR qui a détecté un hors-jeu de Cristiano Ronaldo.
En manque de réussite face à Jindrich Stanek dont il a même trouvé le montant gauche en fin de rencontre, le capitaine portugais devra pour l’instant se contenter d’un premier record battu en Allemagne. Désormais seul joueur de l’histoire à avoir disputé six Euros, il n’aura qu’un objectif ce samedi face à la Turquie – victorieuse de la Géorgie (3-1) : entrer un peu plus dans la légende en inscrivant un 15e but en phase finale du Championnat d’Europe.