Le gouvernement burkinabè a connu un léger remaniement le 1er août 2024. Un réajustement qui a la particularité de n’avoir connu ni de départ(s) du gouvernement, ni d’arrivée(s) de nouvelles têtes dans l’équipe. On a plutôt assisté à un petit jeu de chaises musicales, à la création d’un ministère plein de la Sécurité, à de petits changements de dénominations. En somme, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, n’a pas voulu changer une équipe qui gagne. A commencer par la tête de celle-ci à savoir le Premier ministre qui garde toujours la confiance du « patron ».
Près d’un mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle Charte de la Transition qui prolonge celle-ci de cinq (ans), le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de donner un lifting à son équipe gouvernementale. Il a remanié celle-ci le 1er août dernier. Alors que l’on s’attendait à des changements, à un chamboulement, il n’en a rien été.
Il s’est plutôt agi d’un réajustement qui a la particularité de n’avoir enregistré ni départ(s) de l’équipe, ni d’arrivée(s) de nouvelles têtes dans l’écurie. Le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambèla est resté et a reconduit à son tour son équipe. Il n’a pas touché le nombre de postes ministériels (24), ni à celui de ministres d’Etat qui sont toujours au nombre de trois (03).
On a assisté à un petit jeu de chaises musicales avec deux (02) ministres qui changent de portefeuilles. Ainsi, l’ancien ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Roland Somda, quitte son maroquin pour celui des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. Celui qui y était, Boubakar Savadogo, change de place pour occuper le tout nouveau ministère de l’Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et Technique.
A propos de nouveaux ministères, il y a celui de la Sécurité qui est devenu un département plein dont les rênes ont été confiées à l’ex-ministre délégué à la sécurité, le commissaire divisionnaire de Police Mahamadou Sana. A côté de la création de nouveaux ministères, on note la disparition de celui des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière. En attendant de voir clair, on devine qu’il a été fondu dans l’ancien ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité à qui l’on a adjoint le vocable « Mobilité ».
Des changements de dénomination de départements ministériels ont été aussi notés. Ils concernent neuf (09) ministères qui ont été délestés de certains volets. C’est le cas, par exemple, du nouveau ministère de la Santé qui s’est « débarrassé » du volet hygiène publique. Le « Désenclavement » ne relève plus du ministère des Infrastructures. L’ancien ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille est le département qui a été le plus allégé. Désormais, il ne s’occupe que de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale. Exit donc le genre, la famille et surtout la réconciliation nationale.
A l’entame de la nouvelle Transition, le chef de l’Etat a préféré faire du neuf avec du vieux. Comme au sport en général et au football en particulier, il n’a pas voulu changer une équipe qui gagne. A l’image d’un entraîneur, il a opté de changer juste la position de certains joueurs sur le terrain plutôt que de faire des remplacements, d’injecter du sang neuf dans l’équipe.
Le capitaine Traoré a déjoué les pronostics. Ils sont nombreux les Burkinabè qui s’attendaient à un chamboulement surtout avec les recommandations des Assises nationales du 25 mai 2024 relatives, par exemple, à l’augmentation du nombre des ministres du gouvernement. Pour sûr, ce lifting a été fait en attendant un vrai remaniement, un vrai chamboulement.