Le Gouvernement de la République du Tchad a annoncé jeudi mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française révisé le 5 septembre 2019. Cette décision, qualifiée de “tournant historique”, s’inscrit dans une volonté d’affirmer la souveraineté nationale du Tchad après 66 ans d’indépendance.
A travers ce communiqué, le ministère des Affaires étrangères, précise que cette résiliation respecte les dispositions prévues par l’accord, notamment un délai de préavis, et s’engage à collaborer avec les autorités françaises pour assurer une transition harmonieuse.
Selon le texte, le gouvernement tchadien a tenu à souligner que cette décision ne remet pas en cause les liens d’amitié historiques entre les deux nations. Il a indiqué que le Tchad reste déterminé à entretenir des relations constructives avec la France dans d’autres domaines d’intérêt commun, au bénéfice des deux peuples.
Par ailleurs, N’Djamena a exprimé sa gratitude envers Paris pour la coopération menée dans le cadre de cet accord, tout en se déclarant ouvert à explorer de nouvelles formes de partenariat à travers un dialogue constructif.
L’annonce de cette rupture intervient alors que le Tchad revoit ses priorités stratégiques, affirmant son autonomie et sa souveraineté sur la scène internationale. La France, pour le moment n’a pas encore réagi sur la décision.
Le Sénégal se détache également
Les nouvelles autorités à Dakar semblent elles aussi vouloir s’éloigner militairement de la France. Dans un entretien donné jeudi (28.11.2024) à des médias français, le président Bassirou Diomaye Faye a indiqué que Paris allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de base militaire » a-t-il notamment déclaré à l’Agence France Presse.
Le président sénégalais qui déclare par ailleurs avoir reçu hier une lettre d’Emmanuel Macron dans laquelle le président français reconnaît que les forces coloniales ont commis un « massacre » contre des tirailleurs africains, en 1944, près de Dakar, dans le camp de Thiaroye. Bassirou Diomaye Faye a salué un « pas important » vers la vérité et ce quelques jours avant les commémorations, dimanche, du 80ème anniversaire de la tuerie.