Une délégation nigérienne de haut niveau devrait bientôt se rendre à Cotonou avec à la clé la création d’une commission pour œuvrer à un retour à la normale.
On s’achemine peut être vers la normalisation des relations entre le Bénin et le Niger. Une délégation nigérienne de haut niveau est attendu bientôt à Cotonou, au Bénin. C’est ce qu’indiquent des médias nigériens.
Les deux pays auraient aussi décidé de mettre sur pied une commission tripartite en vue d’un retour à la normale.
Cette commission comprendra des représentants des deux gouvernements ainsi que les deux anciens présidents du Bénin, Nicéphore Soglo et Thomas Boni Yayi, qui font office de médiateurs dans cette crise.
Les deux hommes étaient la semaine dernière au Niger où ils ont notamment rencontré le chef de la transition nigérienne et le lundi 1er juillet, ils ont échangé avec le président béninois, Patrice Talon.
Les origines de la crise
Le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum et mis au pouvoir un régime militaire, a été le point de départ d’une crise régionale entre Niamey et ses voisins membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). La Cédéao a décidé de sanctions diplomatiques et économiques contre les nouvelles autorités nigériennes. En février, l’organisation a décidé la levée des sanctions, amorçant la voie d’une normalisation des échanges avec le nouveau régime de Niamey.
Cependant, le régime nigérien refuse de rouvrir sa frontière avec le Bénin, comme il l’a fait avec ses autres voisins, car il l’accuse d’abriter des “bases militaires françaises” dans le but de “déstabiliser” le Niger.
En rétorsion, le Bénin a suspendu son autorisation de charger le pétrole nigérien dans son port de Sèmè-Kpodji, contrairement à l’accord signé en 2019 entre les deux Etats et Wapco, la société chinoise qui gère l’oléoduc géant qui relie les champs pétroliers d’Agadem, dans le nord-est nigérien, au port béninois.
La crise a connu un pic mi-juin lorsque la justice béninoise a condamné trois Nigériens à 18 mois de prison avec sursis pour leur présence au port béninois de Sèmè-Kpodji, alors que Niamey affirme qu’il s’agissait d’employés de Wapco au Niger et donc que leur présence était légitime.
La Cedeao mettra cette crise bilatérale “à son agenda” lors de la réunion des chefs d’Etats de l’organisation régionale prévue le 7 juillet à Abuja, au Nigeria, selon une source diplomatique régionale.