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Financement du terrorisme : La justice américaine inflige 777 millions de dollars d’amende à Lafarge en Syrie

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Solder le dossier Lafarge en Syrie outre-Atlantique va coûter cher à Holcim ( Le géant cimentier Suisse), qui a racheté Lafarge ( une entreprise française ) depuis les faits reprochés. Le cimentier suisse va devoir payer 778 millions de dollars d’amende, infligée par la justice américaine à Lafarge SA et à Lafarge Ciment Syrie pour financement du terrorisme.

Durant la guerre civile en Syrie, Lafarge avait payé des djihadistes locaux entre 2023 et 2014 pour que sa cimenterie locale puisse continuer à opérer et pour la protéger. Les versements avaient été effectués en dollars. Cela suffit pour que l’affaire tombe sous la juridiction des Etats-Unis.
Durant la guerre civile en Syrie, Lafarge avait payé des djihadistes locaux entre 2023 et 2014 pour que sa cimenterie locale puisse continuer à opérer et pour la protéger. Les versements avaient été effectués en dollars. Cela suffit pour que l’affaire tombe sous la juridiction des Etats-Unis.

Les montants sont réputés grimper haut quand la justice américaine se saisit d’une affaire et Lafarge Syrie n’a pas fait exception à la règle. Les tribunaux américains ont fixé l’amende à 778 millions de dollars (790 millions d’euros) pour accepter de refermer le dossier. Lafarge SA et son actionnaire le groupe suisse Holcim ont tous deux indiqué accepter la sanction.

Durant la guerre civile en Syrie, l’industriel avait payé la prébende aux djihadistes locaux entre 2023 et 2014 pour que sa cimenterie locale puisse continuer à opérer et pour la protéger, car elle représentait un investissement important. Elle a finalement fermé en septembre 2014, saisie par l’Etat Islamique. Les Etats-Unis ne sont pas directement mêlés à ce dossier de financement du terrorisme par la filiale syrienne de Lafarge. Mais les paiements avaient été effectués en dollars. Cela suffit pour qu’une affaire tombe sous la juridiction des Etats-Unis, selon la loi américaine en matière de lutte contre le terrorisme (et d’embargo contre des pays).

Ces paiements (estimés entre 5 et 10 millions d’euros pour le seul groupe EI par l’enquête des autorités françaises) avaient fait scandale quand l’affaire avait été révélée en 2016 par la presse française (« Le Monde » en l’occurrence). Et avaient horrifié Holcim, propriétaire de Lafarge depuis la finalisation en juillet 2015 de la « fusion entre égaux » des deux groupes. Il a alors vu se profiler de massives poursuites en justice dans le cadre d’une fusion qui, par ailleurs, se révélait un mariage ni égal ni heureux .

La suite a confirmé les craintes d’Holcim, avec une mise en examen en France en 2017 , puis aux Etats-Unis. Ce mardi, Lafarge SA, désormais simple filiale française du groupe, a annoncé par communiqué son accord pour payer la pénalité et « a accepté de plaider coupable », souligne le communiqué. Le chef d’accusation ? : « conspiration pour fournir un soutien matériel à des organisations terroristes en Syrie d’août 2013 à octobre 2014», date à laquelle Lafarge Ciment Syrie avait cessé ses opérations dans le pays. Qu’une entreprise se reconnaisse coupable de financement du terrorisme est une première devant les tribunaux américains.

Dans un communiqué distinct, Holcim a souligné « soutenir l’accord conclu par Lafarge SA avec le Département de la Justice des Etats-Unis pour mettre un terme à l’enquête sur Lafarge SA et sa filiale depuis longtemps disparue Lafarge Cement Syria liée à la conduite de certains cadres durant la guerre civile, avant qu’Holcim acquière Lafarge SA ».

Le groupe suisse souligne que cette affaire « n’implique ni Holcim, qui n’a jamais opéré en Syrie, ni aucune opération ou employé de Lafarge aux Etats-Unis », et lui avait été cachée. Holcim montre patte blanche et rappelle ses règles de conformité, ce qui lui évite la nomination par la justice américaine d’un tiers indépendant pour surveiller ladite gouvernance à l’avenir.

Côté filiale française, on fait amende honorable, assurant que « Lafarge SA et LCS [sa filiale syrienne, NDLR] ont accepté de prendre la responsabilité des agissements des cadres impliqués », tout en rappelant que cela s’était passé « dans une période d’intense violence et de coercition des groupes terroristes ».

L’amende ne clôt le dossier qu’outre-Atlantique. Le groupe affirme «continuer de coopérer à l’enquête des autorités françaises sur sa conduite et se défendra contre toutes actions judiciaires qu’il considérerait injustifiée ». Une référence à la plainte en cours en France pour crime contre l’humanité .

Source : Lesechos.fr

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