Le gouvernement nigérien, réuni en Conseil des Ministres le jeudi 12 décembre 2024, a annoncé son intention de déposer une plainte contre Radio France Internationale (RFI), accusée d’incitation au massacre intercommunautaire et de désinformation, malgré sa suspension par les autorités nigériennes depuis le 3 août 2023.
Selon nos confrères de NigerActu, lors de cette réunion, le Conseil des Ministres a mis en lumière les efforts remarquables déployés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dans les zones d’opérations, malgré un contexte marqué par des défis sécuritaires complexes. Ces forces, engagées sur plusieurs fronts, ont réussi à stabiliser des localités clés et à protéger les populations vulnérables. Le gouvernement a également souligné sa volonté de maintenir la transparence en continuant de publier deux fois par semaine des bulletins d’information détaillés sur la situation sécuritaire, afin de rendre compte régulièrement à la nation.
Cependant, le Conseil a fermement dénoncé une vaste campagne de désinformation orchestrée par RFI. Selon les autorités, cette campagne repose sur des montages médiatiques grossiers visant à exacerber les tensions intercommunautaires au Niger. En particulier, un article publié mercredi 11 décembre intitulé » Niger : lourd bilan après une attaque jihadiste, la plus meurtrière dans le pays depuis six mois « , qui annonce un bilan tragique d’attaques jihadistes dans le département de Téra, où près d’une centaine de soldats et une cinquantaine de civils auraient perdu la vie. Le gouvernement nigérien dénonce l’usage de cette information, qu’il qualifie de sensationnaliste, pour attiser la haine et diviser les communautés. Il convient de noter que d’autres médias, tels que Jeune Afrique, ont également publié des articles traitant de la même information, amplifiant ainsi la diffusion de ce récit controversé.
Des images choquantes de villages brûlés, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont également été citées par le Conseil, qui les associe aux pratiques coloniales. Selon le gouvernement, RFI utilise ces contenus pour provoquer des sentiments de rejet entre communautés, mettant en péril la cohésion sociale et la paix nationale. Les autorités ont ajouté que ces actions sont soutenues par des « apatrides » servant de relais à des opérations de déstabilisation.
Face à cette situation, le Conseil des Ministres a pris une décision forte : une plainte sera déposée contre RFI pour incitation au génocide et au massacre intercommunautaire, afin de protéger la paix et la stabilité du pays.
Cette prise de position du gouvernement nigérien marque une étape décisive dans la lutte contre la désinformation et la manipulation médiatique. Alors que le pays continue de faire face à des défis sécuritaires complexes, le gouvernement réaffirme son engagement à protéger l’unité nationale et la cohésion sociale. En déposant plainte contre RFI, il envoie un message fort : la paix et la stabilité du Niger ne peuvent être mises en péril par des discours haineux et des montages médiatiques. Le Niger reste déterminé à poursuivre ses efforts pour garantir une communication transparente et responsable, essentielle à la préservation de l’ordre et de la sécurité au sein du pays.