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Royaume Uni: David Cameron nommé aux affaires étrangères après le limogeage de Suella Braverman du ministère de l’intérieur britannique

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Personne n’avait vu son retour au premier plan. Agé de 57 ans, David Cameron prend la tête de la diplomatie britannique à la suite du départ de James Cleverly, choisi par le premier ministre Rishi Sunak pour succéder à l’intérieur à Suella Braverman, limogée après avoir formulé de vives critiques envers la police.

Sur X, celui qui a occupé le 10 Downing Street de 2010 à 2016 a dit vouloir mettre son expérience au service des « défis vitaux » du moment, citant « la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient ». « Même si j’ai pu être en désaccord avec certaines décisions en particulier, il est clair pour moi que Rishi Sunak est un premier ministre fort et compétent, qui fait preuve d’un leadership exemplaire à un moment difficile », a-t-il assuré.

Le dernier fait politique de David Cameron remonte à plus de sept ans : il avait convoqué le référendum du Brexit et échoué à maintenir le Royaume-Uni dans l’Union européenne, plongeant son parti et le pays dans plusieurs années de déchirements.

Plus tôt dans la matinée, le Parti conservateur avait annoncé sur X que Rishi Sunak allait « [renforcer] son équipe gouvernementale pour mettre en œuvre des décisions à long terme pour un meilleur futur », lundi 11 novembre.

« Cela a été le plus grand privilège de ma vie de servir » en tant que ministre de l’intérieur, a déclaré Mme Braverman après son limogeage, selon la BBC. « J’aurai plus à dire en temps voulu. »

Un tel remaniement était attendu depuis des semaines alors que le premier ministre, à Downing Street depuis un peu plus d’un an, cherche à se relancer et à se préparer aux élections législatives prévues l’année prochaine et au plus tard en 2025. Son parti, au pouvoir depuis près de quatorze ans, est très largement distancé dans les sondages par les travaillistes.

L’éviction de Suella Braverman survient après des propos tenus sur les manifestations en soutien aux civils à Gaza qu’elle avait qualifiées de « marches de la haine », lundi 30 octobre, avant d’accuser la police d’être plus laxiste avec les manifestants de gauche que de droite, dans le Times, plus d’une semaine après. Une publication qui n’avait pas reçu l’accord de Downing Street, contrairement aux règles habituelles.

Ces propos se sont ajoutés à une série de polémiques provoquées ces derniers mois par la très droitière ministre de 43 ans : elle avait qualifié les arrivées de réfugiés d’« invasion » et a averti d’un « ouragan » migratoire, et avait plus récemment estimé que les sans-abri dormaient dans des tentes conformément à un « mode de vie choisi ».
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Déjà ministre de l’intérieur, elle avait été évincée du gouvernement en octobre 2022 par la première ministre de l’époque, Liz Truss, après avoir utilisé son e-mail personnel pour envoyer des documents officiels. Les médias britanniques avaient également évoqué des désaccords sur la politique migratoire, Suella Braverman étant partisane d’une politique plus dure que l’ex-cheffe du gouvernement. Elle avait été renommée à ce même portefeuille par Rishi Sunak quand il avait succédé à Liz Truss, une manière de conserver sous contrôle l’aile droite du parti et cette personnalité aux ambitions affichées.

Le renvoi de cette figure de l’aile droite de la majorité, qui se lance volontiers dans les « guerres » culturelles, risque de provoquer des remous au sein des conservateurs et de renforcer les divisions, certains députés la soutenant ayant menacé de démissionner si elle quittait le gouvernement.

 

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