L’Espagnol a remporté un match d’anthologie en disposant de Daniil Medvedev en cinq sets, à Melbourne. Il détrône Roger Federer et Novak Djokovic.
Sans égal sur terre battue, Rafael Nadal a étendu sa domination à toutes les surfaces grâce à son inoxydable mental et sa résilience face aux blessures, jusqu’à remporter dimanche à l’Open d’Australie un 21e titre record en grand chelem. Rafael Nadal a remporté dimanche un historique 21e titre du grand chelem en battant le Russe Daniil Medvedev en finale de l’Open d’Australie 2-6, 6-7 (5/7), 6-4, 6-4, 7-5 en 5 h 24. L’Espagnol devient, à 35 ans, le seul détenteur du record de Majeurs chez les hommes, avec désormais une longueur d’avance sur le Suisse Roger Federer et le Serbe Novak Djokovic. Un nouveau record de titres majeurs pour un joueur, mais l’Espagnol est encore à trois longueurs de Margaret Court, 24 fois victorieuse en grand chelem. Dans sa story Instagram, Roger Federer a loué « l’incroyable éthique de travail » de l’Espagnol après sa victoire. « Je suis fier de partager cette ère avec toi », a ajouté le Suisse.
Nadal devient aussi le deuxième joueur de l’ère Open, le 4e dans l’histoire, à avoir remporté au moins deux fois chacun des Majeurs. Un exploit réalisé par Djokovic l’an dernier, quand il a gagné Roland-Garros pour la 2e fois. Cette finale à Melbourne entre Medvedev et Nadal était une revanche de celle remportée en cinq sets par l’Espagnol à l’US Open en 2019. C’était, à l’époque, la première fois que le Russe parvenait au match pour le titre dans un grand chelem et, malgré une résistance héroïque, il avait cédé et permis à Nadal de remporter son 19e Majeur.
Cette année, Medvedev pouvait se prévaloir de l’expérience de deux finales majeures supplémentaires jouées en 2021 : l’une perdue sur le court Rod-Laver australien face à Djokovic et une gagnée sur le Arthur-Ashe new-yorkais face au même Serbe. Et Nadal (5e mondial) a tout de suite pu sentir la différence : après trois premiers jeux serrés, le Russe a nettement pris le dessus dans la première manche. L’Espagnol a tout tenté : allonger les échanges, les écourter, monter au filet, jouer court, long… rien ne parvenait à déstabiliser Medvedev, qui a facilement remporté le premier set.
Irrespirable
Dans la deuxième manche, qui a duré 84 minutes à elle seule, le Russe a perdu de sa superbe au service et s’est retrouvé sous pression : Nadal a réussi deux fois le break, mais son adversaire est revenu à 5-5. Les deux hommes en sont arrivés au tie-break, où Medvedev a conclu à sa première occasion. Pour rester dans le match, Nadal – qui se remet d’une blessure à un pied qui lui a coûté six mois de compétition l’an dernier et d’un très fatigant contracté en décembre – était condamné à l’exploit sur quasiment chaque point, comme cet amorti en début de deuxième set qui lui a permis de remporter un point après 40 coups échangés. Or avec Nadal, rien n’est impossible !
Dans le troisième set, il a sauvé trois balles de break pour revenir à 3-3. Et c’est lui qui a pris le service de son adversaire pour mener 5-4 et servir pour le set. Il a conclu sur un coup droit rageur long de ligne. L’Espagnol a ensuite réussi le break décisif pour mener 3-2 sur sa septième balle de break et il a égalisé à deux sets partout. Et le set décisif est devenu irrespirable. Ayant réussi le break pour mener 3-2, Nadal s’est fait rejoindre à 5-5 alors qu’il servait pour le match et qu’il n’était qu’à deux points de la victoire.
Medvedev est donc revenu, mais il a de nouveau perdu son jeu de service et, cette fois, Nadal s’est offert trois balles de match et a conclu. En termes de matchs gagnés, l’Open d’Australie est son deuxième meilleur Majeur (derrière Roland-Garros), mais celui qui lui réussit le moins en nombre de titres. Il n’en a remporté que deux (2009 et 2022) en six finales, alors que Djokovic a gagné les neuf finales qu’il a jouées. Les deux hommes y ont disputé en 2012 la plus longue finale de l’histoire des tournois du grand chelem, le Serbe s’imposant après 5 heures et 53 minutes.