Accueil A LA UNE Affaire Me Guy Hervé Kam : Une victoire d’étape pour l’avocat

Affaire Me Guy Hervé Kam : Une victoire d’étape pour l’avocat

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Il y a du nouveau dans l’affaire Me Guy Hervé Kam. C’est même une évolution positive au profit de l’avocat. Il s’agit de sa libération sous contrôle judiciaire intervenue dans la soirée d’hier 10 juillet 2024. La troisième tentative de ses avocats pour obtenir sa libération aura finalement été payante.

On se rappelle que le 08 juillet dernier, la Chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou a infirmé l’ordonnance de mise en détention provisoire de Me Guy Hervé Kam et ordonné « sa mise en liberté s’il n’est détenu pour autre cause ».Toutefois, la Chambre l’a placé sous contrôle judiciaire. Mais que de péripéties pour définir les conditions du contrôle judiciaire et obtenir la liberté pour l’avocat!

Le 08 juillet, en début de semaine, les avocats, la famille, les parents, les amis et les connaissances de ce défenseur de la veuve et de l’orphelin pensaient qu’il allait être libéré ce jour-là. L’attente et l’espoir ont été déçus car la journée s’est achevée sans que les portes de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), où il est détenu, ne s’ouvrent pour le laisser sortir. Tout ce monde s’est dit que le lendemain 09 juillet allait être le jour de sa libération.

Nouvelle déception car il n’y a rien eu. La journée d’hier était partie pour être identique aux deux autres. Certes, les conditions du contrôle judiciaire ont été enfin définies mais elles n’ont été finalisées et communiquées qu’en début de soirée. Toutes choses qui ne permettaient pas la libération dans la foulée du coordonnateur du Mouvement Servir et non se servir (SENS). Ses avocats ont même fait savoir aux journalistes que leur client de confrère restera à la MACA « le temps que les mesures de sa mise en résidence surveillée soient opérationnelles ».

Concernant les conditions du contrôle judiciaire, on apprend que son passeport et son permis de conduire lui seront retirés, qu’il lui est interdit de quitter la ville de Ouagadougou. Il doit aussi se présenter deux fois par jour (le matin à 09h et l’après-midi à 16h) au Tribunal militaire pour notifier sa présence. C’est pendant que ses avocats se demandaient à quel moment toutes ces conditions pourront être réunies avant que leur client ne recouvre sa liberté que l’on a été informé, en début de soirée du 10 juillet, qu’il a été libéré et a regagné son domicile. Une bonne nouvelle qui a surpris ses proches et ses partisans. Il hume l’air de la liberté après avoir été privé de la possibilité d’aller et de venir depuis janvier 2024, date à laquelle il a été « cueilli » par des agents en civil à sa descente d’avion à l’aéroport de Ouagadougou alors qu’il revenait de Bobo-Dioulasso.

C’est une victoire d’étape car l’avocat n’est pas pour autant tiré d’affaire. Il reste toujours accusé de complot contre la sûreté de l’Etat et d’association de malfaiteurs. C’est ce qu’un juge d’instruction du Tribunal militaire lui a signifié en fin mai dernier avant de le placer sous mandat de dépôt. L’autre manche va consister donc pour ses avocats à prouver son innocence, à le mettre hors de cause dans cette affaire. Mais en attendant, l’avocat et leader de mouvement va respirer à plein poumons l’air de la liberté même si les conditions du contrôle judiciaire sont un peu draconiennes.

On notera aussi que la libération conditionnelle de l’avocat intervient à la veille de la rencontre du chef de l’Etat avec les forces vives de la Nation. On ne manquera pas de voir une coïncidence, un message d’apaisement envoyé à l’entame de la prolongation de la durée de la Transition pour une période de cinq (05) ans. Ou peut-être un morceau que l’on a été contraint de recracher au regard du statut du mis en cause.

Mais s’il s’agit d’une détente concernant Me Kam, espérons qu’il en sera de même pour les autres personnes qui ont été aussi enlevées pour « tentative de déstabilisation » du régime en place. Ainsi que pour celles qui ont été enlevées sans motif officiel et amenées vers des destinations inconnues. Il y va de la cohésion, de l’unité des fils et filles du Burkina face au péril terroriste.

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