L’architecte burkinabè Francis Diebede Kéré a remporté le plus prestigieux prix de l’architecture 2022, le prix Pritzker 2022. Il est le premier africain à remporter ce prix.
Francis D.Kéré est un architecte qui a impressionné l’univers de l’Architecture dans les quatre coins du monde depuis plusieurs années. Il a à son actif plusieurs œuvres au Burkina, au Mali, au Togo et en Europe.
Diébédo Francis Kéré utilise des matériaux locaux : de la terre, du granit, du bois, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être qualifié de pionnier de l’architecture durable. Mais le bâtisseur explique qu’il s’agit surtout d’une méthode Coué : utiliser ce qui est sur place est avant tout une nécessité.
Parmi les projets en cours de l’architecte : la construction de l’Assemblée béninoise à Porto Novo, inspirée de l’arbre à palabres. Diébédo Francis Kéré a aussi dessiné la future Assemblée burkinabè, dont la construction est en suspens en raison des récents soubresauts politiques du pays.
Burkina Faso: l’architecte Diébédo Francis Kéré devient le premier Africain à remporter le prix Pritzker
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Un Africain lauréat du prix Pritzker 2022, c’est une première. Le plus grand prix d’architecture a été décerné ce mardi 15 mars au Burkinabè Diébédo Francis Kéré. A 56 ans, cet architecte travaille aujourd’hui dans le monde entier. Son agence est installée à Berlin, mais Diébédo Francis Kéré n’a jamais oublié le continent africain, et surtout le Burkina.
Mali, Togo, Bénin, Kenya, Soudan, Mozambique, Diébédo Francis Kéré a construit aux quatre coins du continent africain. Cet enfant de Gando, dans le Centre-Est du Burkina Faso, a fait beaucoup de chemin depuis l’époque où il apprenait la charpenterie, aux côtés de jésuites français. Dès 17 ans, Diébédo Francis Kéré, obtient une bourse qui lui permet d’étudier en Allemagne où il se formera à l’architecture.
Là-bas, il s’inspire des techniques préindustrielles qu’il souhaite adapter au contexte africain. C’est d’ailleurs dans son village natal, Gando, qu’il réalise en 2001 son premier bâtiment : une école, construite avec l’aide des populations. Diébédo Francis Kéré « construit des institutions scolaires , des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics, souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale », explique le jury Pritzker dans un communiqué.
Il y a un sens de gratitude mais aussi un sens de grande responsabilité. Mais quelle joie, quel honneur de recevoir ce coup de fil
Diébédo Francis Kéré: «quand j’ai reçu le coup de fil m’annonçant que je suis lauréat, je ne l’ai pas cru»
Diébédo Francis Kéré utilise des matériaux locaux : de la terre, du granit, du bois, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être qualifié de pionnier de l’architecture durable. Mais le bâtisseur explique qu’il s’agit surtout d’une méthode Coué : utiliser ce qui est sur place est avant tout une nécessité.
Parmi les projets en cours de l’architecte : la construction de l’Assemblée béninoise à Porto Novo, inspirée de l’arbre à palabres. Diébédo Francis Kéré a aussi dessiné la future Assemblée burkinabè, dont la construction est en suspens en raison des récents soubresauts politiques du pays.
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La fierté des architectes burkinabè
Au Burkina Faso, dans le milieu des architectes, dans les médias, sur les réseaux sociaux, les félicitations viennent de partout. « C’est une réelle fierté, un sentiment de joie, de confraternité. Pour le pays, c’est aussi une fierté nationale », se réjouit Nébila Aristide Bazié, le président du conseil de l’ordre des architectes du Burkina Faso à l’accueil de la nouvelle. En séances de travail avec ses collaborateurs, dans son cabinet, son téléphone n’arrête pas de sonner. « Depuis quelques heures, je reçois des messages de félicitations de partout dans le monde », confie-t-il encore à RFI. Pour lui, ce prix vient consacrer, non seulement le talent de Diébédo Francis Kéré, mais aussi mettre en lumière l’utilisation des matériaux locaux.
« C’est une dynamique que nous devons encourager. Nous devons interpeller tout le monde, les jeunes, les anciens pour qu’ils se lancent sur cette voie. »
Arnaud Sawadogo a ouvert son cabinet il y a à peine cinq ans. Pour lui, ce prix vient galvaniser les jeunes architectes et surtout le pays qui vit des moments difficiles.
« Ca montre qu’au Burkina, on a de la matière et que malgré les situations difficiles que nous traversons, nous pouvons porter haut le flambeau de notre pays. Ca nous donne plus de force pour nous battre pour pouvoir suivre ses pas. »
Avec cette consécration du Burkinabè Francis Kéré, Arnaud Sawadogo espère que le talent des architectes sera désormais mis en valeur dans la construction des infrastructures.
Source : RFI