Le président Cyril Ramaphosa a déclaré ce lundi 18 avril l’état de catastrophe nationale en Afrique du Sud, une semaine après les terribles inondations qui ont fait au moins 443 morts dans la région de Durban, sur la côte est. « Le cabinet s’est réuni en session spéciale la nuit dernière et a décidé de déclarer l’état de catastrophe nationale », a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée, évoquant « un désastre humanitaire ».
Quelque 10 000 soldats ont été déployés dans les zones sinistrées pour prêter main-forte aux secours débordés.
Graves pénuries d’eau et d’électricité
Les pluies diluviennes pendant une semaine ont entraîné des crues et des glissements de terrain meurtriers. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de la ville portuaire de 3,9 millions d’habitants dans le KwaZulu-Natal (KZN), ouverte sur l’océan Indien. Quelque 48 personnes sont toujours portées disparues, selon les derniers chiffres.
Les précipitations connaissent une accalmie depuis le week-end, et aucune nouvelle inondation n’est à craindre dans les prochains jours, selon l’Institut national de météorologie. Mais des milliers de personnes – la plupart vivant dans les townships, ces immenses quartiers informels – ont tout perdu dans l’effondrement de leur maison, tandis que des familles entières ont été décimées.
Certaines zones sont privées d’eau et d’électricité depuis lundi. Des camions-citernes tentent d’acheminer de l’eau potable, mais des routes et des ponts sont toujours coupés. Des sans-abri ont entrepris de déblayer les routes contre quelques pièces réclamées aux rares automobilistes. Près de 80 % du réseau d’eau potable est hors service, selon les autorités locales qui ont prévenu que le rétablissement prendra du temps.
10 000 soldats mobilisés
L’armée a notamment déployé des plombiers et des électriciens. Le soutien aérien est renforcé pour acheminer des marchandises, et des systèmes de purification d’eau ainsi que des tentes pour les sinistrés seront installés. Des troupes appuyées par des hélicoptères étaient déjà présentes ces derniers jours aux côtés de la police et des secouristes lors des opérations d’urgence. Les secouristes restent en alerte, mais une semaine après le début de la catastrophe, l’espoir de retrouver des survivants est maigre.
Sur un autre front, les enfants doivent reprendre le chemin de l’école mardi après le long week-end de Pâques. Mais les autorités ont prévenu qu’au moins 270 000 élèves seront privés de classe. Plus de 600 écoles ont été touchées, près de 4 000 maisons détruites et plus de 13 500 endommagées.
Sur le plan financier, les autorités s’attendent à des centaines de millions d’euros de dommages, mais en attendant la suite, un fonds d’urgence de 63 millions d’euros (un milliard de rands) a été débloqué par le gouvernement, alors que la région a déjà connu des destructions massives en juillet lors d’une vague inédite d’émeutes et de pillages. Sans compter le fait que Durban a également été durement touché par des mesures strictes de confinement au plus fort de la pandémie de Covid-19, paralysant l’activité économique. D’autant plus que le KwaZulu-Natal est la deuxième province d’Afrique du Sud en termes de PIB. Le Fonds de solidarité, qui a été initialement créé pour mobiliser des fonds pour aider l’Afrique du Sud à lutter contre la pandémie de Covid-19, va être mobilisé afin de financer les efforts de reconstruction, a déclaré le président Ramaphosa. Des bons alimentaires, des uniformes scolaires et des couvertures continuent à être distribués. Des dons sont collectés à travers le pays.
Source: Le Point Afrique