Sous l’égide du Réseau des Nations Unis sur la Migration et de la Commission Economique des Nations Unis pour l’Afrique, les représentants des Etats membres de l’Union Africaine se rencontrent du 8 au 10 octobre 2024 à Addis Abeba pour la deuxième évaluation régionale du Pacte Mondial pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM). En prélude à cette réunion, Les acteurs africains non étatiques sur la migration composés des organisations de la société civile africaine, des syndicats et de la diaspora se sont retrouvés le 8 octobre 2024 pour apporter les contribution à la revue régionale africaine du PMM. La réunion a été organisée avec le soutien de la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES).
Cette plateforme de coordination, selon les syndicats, doit impliquer les partenaires sociaux, en particulier les syndicats, pour garantir que les droits des travailleurs migrants africains soient prioritaires dans toutes les négociations avec les autres régions. Représentés par le Réseau syndical africain des migrations (ATUMNET), sous l’égide de la CSI-Afrique, les syndicats ont présenté une liste exhaustive de quinze revendications clés.
Leurs propositions, qui ont été adoptées à l’issue de la réunion annuelle d’ATUMNET qui s’est tenue le 7 octobre, ont souligné la nécessité de renforcer la protection des travailleurs migrants africains, en particulier ceux du Moyen-Orient, afin de prévenir l’exploitation et la marchandisation du travail.
Parmi les principales revendications des syndicats contenues dans un communiqué, figure l’intégration complète des objectifs du Pacte mondial sur les migrations dans les politiques nationales, en veillant à ce que les politiques discriminatoires soient supprimées et à ce que des systèmes de suivi soient mis en place pour évaluer l’efficacité de la mise en œuvre.
« Ensemble, nous pouvons construire un avenir où la migration est sûre, ordonnée et juste pour tous les travailleurs », ont noté les syndicats.
L’examen est important car il permet, entre autres, d’identifier les priorités régionales et les éléments à prendre en compte dans la mise en œuvre du Pacte, en éclairant les interventions ciblées et les ajustements politiques
Dans leur communiqué, les syndicats insistent également sur une plus grande inclusion dans les processus d’élaboration et d’évaluation des politiques, rejetant leur rôle limité de simple validation des cadres existants. Les syndicats ont surtout appelé à des protections juridiques plus solides et à des mécanismes de réclamation plus efficaces pour garantir aux travailleurs migrants l’accès à la justice.
Ils ont souligné les défis auxquels sont confrontés les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés dans la migration, exigeant l’intégration du genre et de la diversité dans toutes les politiques, en particulier dans la lutte contre la violence sexiste. Les syndicats ont également souligné l’importance de l’accès universel à la protection sociale, aux soins de santé et à l’éducation pour les travailleurs migrants, quel que soit leur statut migratoire.
La proposition appelle à une approche africaine unifiée de la migration de main-d’œuvre, en mettant l’accent sur la collaboration entre les États et les partenaires sociaux. Cette plateforme régionale est considérée comme essentielle pour garantir un traitement juste et équitable des travailleurs migrants africains et les empêcher de devenir de simples marchandises sur les marchés du travail internationaux.
« Les syndicats africains, sous la direction d’ATUMNET, restent résolus dans leur mission de protection et de promotion des droits des travailleurs migrants. Le Pacte mondial pour les migrations de main-d’œuvre fournit un cadre crucial pour relever les défis de la migration de main-d’œuvre, mais son succès dépend d’une mise en œuvre solide, d’une véritable coopération multipartite et d’une forte concentration sur les droits des travailleurs. Les syndicats appellent les gouvernements, les organisations internationales et la société civile à travailler ensemble pour garantir que les travailleurs migrants à travers l’Afrique soient traités avec dignité, respect et équité », indique le communiqué.
Les revendications des syndicats concernant la révision du Pacte mondial vont au-delà des politiques nationales, appelant à une coopération régionale, au dialogue social et à des mécanismes de responsabilisation pour tenir les gouvernements responsables de leurs obligations internationales. En amplifiant la voix des travailleurs migrants et en plaidant pour leur inclusion dans la prise de décision, les syndicats visent à construire un système qui soit non seulement sûr et ordonné, mais aussi juste pour tous les travailleurs africains.
Alors que la révision du Pacte mondial progresse, les syndicats continuent de faire pression pour la ratification des principales conventions liées à la migration, telles que les conventions C97 et C143 de l’OIT, garantissant que les États africains adhèrent aux normes mondiales en matière de protection des travailleurs migrants. L’appel à s’attaquer aux causes profondes de la migration forcée et à créer des voies de migration fondées sur les droits renforce leur engagement à garantir que la migration profite aux travailleurs, aux familles et aux communautés à travers le continent.
Avec leurs revendications en main, les syndicats africains visent à façonner un avenir où la gouvernance des migrations soit fondée sur l’équité, la dignité et la protection des droits des travailleurs.