Le paludisme est une maladie provoquée par le parasite plasmodium et transmise par une piqûre de moustique infecté. La gravité du paludisme varie en fonction de l’espèce plasmodium.
En Ethiopie, le parasite à l’origine des infections de paludisme a muté. Ce dernier ne produit plus les protéines que les tests de dépistage ciblent habituellement. Or, ces tests sont les plus adaptés aux populations vulnérables, si bien que cette mutation est un problème très préoccupant.
Une baisse d’efficacité des tests
Il y a peu, l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) recommandait activement le déploiement général du premier vaccin contre le paludisme dans les zones à risque comme l’Afrique Subsaharienne. Ce plan pourrait sauver de nombreuses vies et sans aucun doute, ce dernier arrive au bon moment.
Selon une étude publiée dans la revue Nature Microbiologie le 27 septembre 2021, le parasite Plasmodium falciparum responsable de l’infection se transmettant aux humains via les moustiques anophèles est en train de muter.
L’heure est à l’urgence
Jane Cunningham est co-auteure de l’étude et chercheuse pour le Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS. L’intéressée et son équipe ont remarqué un phénomène curieux. Dès 2016, certains enfants visiblement malades ont été pourtant testés négatifs. Après examen de leur sang au microscope, les chercheurs ont découvert que beaucoup des enfants en question avaient le paludisme. Or, il s’agit là d’un sérieux problème dans la mesure où dans de nombreux pays, il est nécessaire de bénéficier d’un test positif afin d’avoir droit à un traitement.
Après avoir pensé que les tests étaient défectueux, une autre hypothèse a fait son apparition avant son exploration au cours de l’étude. Selon les résultats, 80 % des parasites responsables du paludisme ont muté. Ceux-ci ne produisent donc plus les deux protéines PfHRP2 et PfHRP2 que les tests rapides détectent habituellement. Alors que les chercheurs n’ont pas encore décrypté la fonction de ces protéines chez le parasite, la multiplication des tests aurait favorisé la prolifération des pathogènes n’affichant plus ces deux marqueurs essentiels.
Dans l’urgence, les régions les plus exposées au parasite mutant utilisent un autre type de tests capables de détecter une autre protéine. Néanmoins, ces tests sont moins fiables que les précédents et résistent moins bien à la chaleur. Enfin, généraliser la détection par observation au microscope est difficile à mettre en place. En effet, il faudrait déployer un matériel très coûteux et former de nombreux techniciens.
Source: Sciencepost.fr