Le mardi 7 janvier 2025, le président ghanéen démocratiquement élu, John Dramani Mahama, sera investi dans ses nouvelles fonctions de chef d’Etat. Un peu moins de deux semaines après, ce sera au tour de Donald Trump d’être investi et de prendre officiellement possession du Bureau ovale. Les deux ont la caractéristique d’être des anciens chefs d’Etat qui reviennent au pouvoir à la suite d’élections.
Au Ghana et aux États-Unis d’Amérique, la nouvelle année commence par des changements à la tête de ces deux Etats. C’est le premier pays cité qui va ouvrir le bal des investitures. Certes, son nouveau président est le dernier élu mais il sera le premier à être investi. En effet, John Dramani Mahama étrennera son pouvoir un mois après son élection. C’est le 7 décembre 2024 qu’il a élu au premier tour du scrutin avec 56,3% sous la bannière du principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC).
A 67 ans, il est le premier président de la IVe république (en vigueur depuis janvier 1993) à revenir au pouvoir après l’avoir perdu démocratiquement. John Dramani Mahama a été chef de l’Etat du Ghana de 2012 à 2017. Il a été battu alors qu’il remettait son mandat en jeu. A deux reprises, il a échoué à se réinstaller dans le fauteuil présidentiel. Il en a été empêché par Nana Akufo-Addo qui a eu le temps de faire ses deux mandats constitutionnels. C’est finalement la troisième tentative qui a été la bonne au moment où le parti au pouvoir, le National Patriotic Party (NPP), ne pouvait plus présenter le même candidat. Et aussi au moment où les Ghanéens rêvent de changement à la tête de l’Etat dans l’espoir de trouver une solution à la vie chère induite par l’inflation galopante due à la forte dépréciation du cedi, la monnaie nationale.
Presque deux semaines après John Dramani Mahama, ce sera le tour d’un autre ancien président de revenir aux affaires. Il s’agit de Donald Trump, élu 47e président des Etats-Unis d’Amérique le 5 novembre 2024 qui sera investi le 20 janvier prochain. Là où le Ghanéen a mis huit ans pour revenir au pouvoir, Trump a juste patienté le temps d’un mandat présidentiel américain (4 ans).
En 2016, ce républicain a été empêché de rempiler par le démocrate Joe Biden en tant que 46e président. Il prend sa revanche en 2024 et revient, à 79 ans, à la Maison Blanche comme 47e président des États-Unis. A la différence de beaucoup de ses prédécesseurs, Trump a la chance de faire trois mandats pour n’avoir pas pu se succéder à lui-même en 2016.
Avant son entrée en fonction, Donald Trump fait déjà parler de lui. Notamment à travers la nomination de membres de son futur gouvernement dont certains sont controversés. C’est le cas, par exemple, du milliardaire Elon Musk, propriétaire, entre autres, du réseau social X (anciennement Twitter), de Space X, de Tesla. Il a été nommé ministre de l’efficacité gouvernementale. Il y a aussi la politique migratoire que Donald Trump, qui n’est pas lui aussi un enfant de chœur, compte mettre en œuvre et qui sera marquée par une expulsion massive de migrants clandestins qui viennent majoritairement du Mexique. Le républicain envisage de faire du Canada le « 51e Etat » de la bannière étoilée.
A l’international, l’homme de « America first ! » (l’Amérique d’abord !, slogan de son premier mandat) est attendu dans des dossiers comme la guerre en Ukraine, l’éternel conflit entre Israéliens et les Palestiniens, la nouvelle situation en Syrie avec la prise du pouvoir par ceux qui étaient considérés jusque-là comme des terroristes, etc.
Si John Dramani Mahama et Donald Trump sont des revenants au pouvoir, la comparaison s’arrête à ce niveau. La réélection du premier a été une actualité dont la portée s’est limitée à son pays et, dans une moindre mesure, à la sous-région ouest africaine. Par contre, celle du second tient en haleine le monde entier. Que va-t-il réserver à ses concitoyens en interne et et aussi en dehors des frontières américaines avec ce come-back ?