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Hommage aux agents à la retraite de la Douane : « Nous encourageons le Directeur Général dans cette démarche noble » Valentin Tiendréobéogo, Président de l’Association Burkinabè des agents de douane à la retraite (ABADR)

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Ne dit-on pas qu’un bel avenir se nourrit de son passé ? Les personnes âgées sont souvent laissées aux oubliettes. Ce septuagénaire, que nous avons rencontré pour échanger sur sa vie de retraité et celle de sa structure, nous le relève dans cet entretien. Du haut de ses 70 ans, il revient sur les pratiques de la profession de douanier au Burkina Faso, car contrôleur de douane après une carrière bien remplie. Admis à la retraite en 2012, il prend les rênes de l’Association Burkinabè des Agents de Douane à la Retraite (ABADR), quatre (04) années plus tard. Lui, c’est Valentin Tiendrébéogo. Dans cette interview, il se prononce sur l’association qu’il dirige, l’actualité nationale marquée par la nécessité de la mobilisation citoyenne pour vaincre l’hydre terroriste. Il revient sur la journée d’hommage rendu à l’agent de douane à la retraite, tenue le 18 avril 2024 par la Direction Générale des Douanes, tout en adressant des conseils précieux à ses jeunes frères et sœurs en exercice dans la profession. Lisez !     

Pouvez-vous faire la genèse de l’existence de votre association des douaniers à la retraite ?  

L’association Burkinabè des agents de douane à la retraite a été portée sur les fonts baptismaux sur l’initiative de nos ainés en 1991. L’association existait jusqu’à ce qu’elle soit formelle par l’obtention du récépissé en 1993. Le premier président a été feu Dominique Ouédraogo, suivi de feu Bernard Zéba et j’en suis le troisième président depuis 2016. J’ai pris les rênes de l’association (ABADR) après mes services dans la province de la Kossi où j’étais le chef de la brigade mobile de Douane à Soin non loin de Djibasso à la frontière avec le Mali.  De là je suis parti à Dédougou, puis à l’école de Douane, pour ensuite être affecté au poste de douane de Faramana vers la frontière ghanéenne avant de regagner Ouagadougou pour être admis à la retraite en 2012.

Combien de membres compte l’association ?

Nous sommes environ plus de 300 membres adhérents. Il faut reconnaitre qu’il y a des retraités de la douane qui ne sont pas également membres. Mais nous essayons de faire autant que faire se peut pour prendre en compte le maximum de personnes admises à la retraite. L’adhésion étant volontaire ; nous gardons le contact entre nous et arrivons à nous rencontrer lors des séances statutaires. Au-delà de cela, nous prenons les nouvelles des uns et des autres via les réseaux sociaux (rire) à travers le territoire national. Il y a beaucoup qui se sont reconvertis à d’autres activités comme l’investissement agricole par exemple et bien d’autres.

Quels sont les principaux objectifs poursuivis par l’association ?

L’objectif principal est de promouvoir la solidarité entre les membres. Notre association est également le trait d’union entre les acteurs les agents admis à la retraite en douane avec ceux qui sont toujours en activité. En notre sein, il y a une grande expertise qui peut toujours proposer ses services. Il y a des anciens directeurs généraux de la douane qui sont membres de l’ABADR, tous ceux-ci constituent une expertise qui peut toujours intervenir en cas de besoin. Nous supposons que le personnel de douane toujours en activité peut avoir besoin de conseils et de service. Dans le besoin, il peut s’adresser à nous et nous mettons tout en œuvre pour répondre à leurs attentes dans la mesure du possible. L’un de nos objectifs est d’éclairer ce personnel en activité sur la base de notre expérience professionnelle. Nous faisons de telle sorte à nous retrouver lors des rencontres statutaires ou pendant d’autres occasions solennelles favorables.

Depuis votre existence quelles sont les actions phares que vous avez eu à mener ?

Depuis notre création, nous avons effectué des sorties terrain en vue de rencontrer ceux qui sont en activité. Nous échangeons avec eux notamment sur les enjeux de la retraite en donnant des conseils pratiques afin de les aider un tant soit peu pour qu’ils arrivent à la retraite en bonne santé. Nous conseillons sur les comportements à avoir pour atteindre la retraite et qu’ils sachent se préparer pour cette nouvelle vie. Il y a des élèves de l’école de douane qui viennent nous consulter en cas de besoin de renseignements sur certains aspects de la profession de douanier surtout que notre siège n’est pas éloigné de l’école nationale de la douane. Nous leur fournissons les informations à notre portée.

Tous les secteurs évoluent et admettent des innovations et le secteur douanier n’est pas en reste. Du haut de votre expérience professionnelle, qu’est ce qui a changé fondamentalement dans l’exercice du travail du douanier au Burkina Faso ?

Il faut reconnaitre qu’il y a eu beaucoup de changements positifs. Par exemple, lorsque je prends l’aspect informatique qui a été introduit dans le travail des douaniers, je peux dire sans risque de me tromper qu’il y a un changement conséquent. L’informatisation de la douane, nous a trouvé en fonction, mais on peut dire que nous sommes aujourd’hui déconnectés tant, elle (informatisation du secteur douanier) a évolué. J’ai été receveur pendant une dizaine d’années. A comparer à nos jours, il faut dire qu’il y a une évolution fulgurante. A notre époque, la comptabilité était manuelle avec toutes les difficultés y afférentes. Avec l’informatisation il y a plus de facilité que par le passé.

Quels conseils vous donneriez à ceux qui sont en exercice pour qu’ils parviennent comme vous à la retraite un jour ?

Beaucoup s’étonnaient lorsque nous avons été admis à la retraite. De plus en plus nous sommes nombreux. Le conseil que je peux suggérer c’est de travailler dans la probité et dans l’honnêteté. Cela paye tôt ou tard. C’est vrai que cela n’est pas facile, mais pas impossible. Il y a des situations qui créent la tentation mais il faut faire toujours attention. Il faut faire en sorte qu’une fois à la retraite on puisse facilement s’intégrer dans la société. Il n’y a pas un autre secret que cela. Nous sensibilisons nos jeunes frères lors des occasions solennelles.

Justement parlant d’occasion solennelle, au cours de cette année notamment en avril 2024, il y a une journée d’hommage qui a été organisée spécialement pour l’agent de douane retraité par la Direction Générale des Douanes. C’est  une première, comment avez-vous accueilli cela ?  

C’est avec une grande satisfaction que nous avons accueilli cette journée dédiée à l’agent de douane à la retraite. C’est vraiment une première que nous soyons honorés de la sorte par la Direction Générale de la Douane en tant que personne retraitée. Nous avions demandé à rencontrer le nouveau directeur général pour d’une part le féliciter et d’autre part pour mener un plaidoyer en faveur des personnes admises à la retraite. D’emblée, il nous a confessé vouloir mener une activité en faveur des retraités et que cela serait une journée d’hommage aux agents à la retraite.

La délégation de l’ABADR lors de son audience avec le Directeur Général de la Douane

 Le directeur général a alors mis un comité en place qui devrait être en contact et en communication permanente avec l’ABADR afin de peaufiner cette activité. Nous nous sommes organisés en notre sein pour désigner les récipiendaires des décorations à l’occasion de cette journée d’hommage. Pour cette première expérience, nous avons privilégié les agents récemment admis à la retraite notamment ceux de 2023 et au fur et à mesure que cette journée se tiendra, nous pourrons l’élargir et mieux l’organiser.

 L’institution de cette journée marque beaucoup d’enthousiasme et de fierté, car elle a permis de réunir également les anciens directeurs généraux à l’occasion. Elle met un point d’honneur sur l’union qui fait la force et qui fait avancer les choses.

Que retenez-vous finalement de cette journée qui s’est tenue le 18 avril 2024 ?

On peut dire que le directeur général a donné un visage encore plus humain à l’administration douanière du Burkina. Il y a des collègues qui étaient aux oubliettes qui ont pu se retrouver. Cela était une véritable source de joie pour tout le monde. Nous étions très heureux et en la matière, ce qui est logique c’est la reconnaissance. L’association a transmis une lettre de remerciement au Directeur Général pour ses efforts et son engagement.

Que dites-vous au Directeur Général de la Douane ?

Nous lui témoignons toute notre gratitude pour la considération portée à notre endroit. Pour le plaidoyer que nous lui avons présenté, il est allé au-delà de nos attentes dans la mise en œuvre de cette doléance au grand satisfecit de tous nos membres. Désormais, tous ces anciens se retrouvent pour commémorer le douanier en retraite. Vous imaginez que cela est véritablement une source de satisfaction pour tous les anciens ? Nous encourageons le Directeur Général dans cette démarche noble. Il peut compter également sur nous parce que dans nos rangs, il y a des expertises. Nous lui avons déjà réitéré notre disponibilité et accompagnement. Ces retrouvailles ont permis à l’ensemble des agents d’apporter leur modeste contribution à l’effort de paix. Nous avons informé le directeur général de la  douane que nous envisageons apporter notre contribution à l’effort de paix.

Combien vous avez mobilisé si ce n’est un secret ?

Rire !  Non pas du tout, ce n’est pas un secret. Nous avons mobilisé jusqu’à ce jour publiquement la somme de 2 millions 170 FCFA.

Parlant de l’aspect sécuritaire, comment vous analysez la situation ?

Nous ne dormons pas sur nos lauriers parce que nous savons que la conjugaison des efforts communs est nécessaire pour accompagner la dynamique nationale. Nous étions en fonction sur le terrain, nous savons que cela n’est pas facile. Si nous ne pouvons pas nous déplacer pour combattre, il est important que nous accompagnons nos frères et nos enfants qui sont sur le terrain. C’est pour cela que nous avons cotisé pour faire un geste symbolique.

Avez-vous un mot pour conclure notre entretien ?   

Je remercie Aconews.net pour l’opportunité qu’il nous a offerte pour nous exprimer. Nous exprimons notre soutien et notre encouragement à ce média, aux journalistes pour les efforts consentis pour informer le public. Nous saluons la tenue de la journée d’hommage aux retraités de la douane. Cette année a été une première et nous espérons que les choses s’amélioreront dans les années à venir. Nous adressons nos remerciements au directeur général pour avoir permis l’érection d’un musée pour garder ce qui se perd. Ainsi, les générations futures viendront s’y ressourcer. Nous exhortons nos plus hautes autorités à poursuivre les efforts inlassables pour la paix et la cohésion sociale en faveur des Burkinabè. Nous leur réitérons également notre soutien de victoire commune dans la lutte contre l’insécurité.

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