« L’éducation est un droit, pas un privilège. C’est la clé qui ouvre les portes de la liberté et du progrès. » Kofi Annan . Cette conviction du septième Secrétaire général des Nations Unies (1997-2006) trouve une résonance particulière dans les efforts déployés par le gouvernement burkinabè pour garantir à chaque enfant les conditions optimales de réussite scolaire et, par extension, favoriser le développement du pays.
L’adoption de l’arrêté conjoint du 10 mars 2025, instituant la coiffure uniforme en milieu scolaire et d’apprentissage, s’inscrit dans cette dynamique. Ce texte, bien que perçu par certains comme restrictif, mérite d’être examiné sous l’angle du droit de l’enfant à l’éducation, un droit fondamental garanti à l’échelle internationale.
En effet, les articles 24 à 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant consacrent ce droit essentiel, qui fait partie intégrante de la catégorie des droits à la survie et au développement. L’éducation est également au cœur de l’Objectif de Développement Durable (ODD) n°4, qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Or, garantir ce droit ne se limite pas à construire des écoles ou former des enseignants. Il s’agit aussi de créer un environnement propice à l’épanouissement, à la concentration et à l’égalité entre les enfants. Cela suppose, entre autres, l’élimination des discriminations fondées sur le genre, le statut social, l’origine ou l’apparence.
Dans cette perspective, l’instauration d’une coiffure uniforme peut apparaître comme un levier d’égalité. Elle réduit les écarts visibles entre les élèves, limite les jugements fondés sur l’apparence et aide à recentrer les esprits sur l’essentiel : apprendre, se construire, rêver. Couplée aux autres initiatives gouvernementales telles que les bourses scolaires ou les cantines, cette mesure vient renforcer l’équité au sein du système éducatif.
Bien sûr, comme tout texte de portée sociale, l’arrêté du 10 mars suscite des interrogations. Certains diront : “ce qui est fait pour moi sans moi est contre moi”. Ces préoccupations sont légitimes, et feront l’objet de notre prochaine chronique qui abordera, en profondeur, les avantages et les limites de cette mesure.
“Nous ne pouvons pas changer tout le système, mais nous pouvons commencer par de petites actions au niveau local”
Aïcha OUEDRAOGO/ZAMPALEGRE
Juriste, Administrateur parlementaire
Chevalier de l’Ordre de l’Étalon