Le canal de Pogbi fait encore parler de lui. En effet, Vous n’êtes pas sans savoir que certains citoyens Ouagalais ont transformé ce canal situé à proximité d’une maternité en un dépotoir d’ordures. Suite à notre enquête réalisée le lundi 27 août 2024, on peut dire que le message véhiculé n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le jeudi 29 août 2024, notre rédaction a reçu un appel d’une personne anonyme qui nous informe que la mairie est entrain de ramasser les ordures. Rapidement une équipe est allée pour vérifier l’information. Effectivement à notre arrivée, nous avons remarqué la présence des gens qui sont entrain de charger les déchets dans des camions bennes.
La responsable sur place nous informe qu’il s’agit d’une association qui travaille en collaboration avec la mairie centrale dont la mission est de débarrasser les ordures dans les différentes déchetteries de Ouagadougou. Cette action sur place semble nous rassurer que la direction de la salubrité de la mairie centrale a pris le taureau par les cornes.
Mais est-ce que la mairie centrale elle seule, peut résoudre ce problème sans une implication de tous ? Quels rôles doivent jouer les citoyens dans l’assainissement de la ville de Ouagadougou et en particulier le canal situé à côté de la maternité et de l’école primaire Pogbi?
Selon la Technicienne de l’assainissement à la direction de l’hygiène et de la salubrité, chef de section de nettoyage de la commune de Ouagadougou madame Yaméogo, le ramassage des ordures sur le canal de Pogbi se fait plusieurs fois par mois. Elle a fait savoir que la direction technique en charge de l’assainissement de la ville de Ouagadougou s’investit beaucoup pour rendre ce site propre mais hélas !
« C’est vrai nous sommes de la direction technique en charge de l’assainissement de la ville de Ouagadougou, nous procédons à l’élimination, à la sensibilisation en mettant des panneaux qui interdisent le jet d’ordures, nous ne sommes pas une direction de répression donc nous ne sommes pas habilités à sanctionner une personne en tant que telle », Précise-t-elle.
Pour elle, chaque ménage devrait s’abonner aux Groupements d’ Intérêts Économiques(GIE), afin que des agents puissent passer régulièrement ramasser leurs ordures. La mairie a fait l’effort d’aménager ces centres de collecte et de tri dans chaque quartier pour la levée des bacs et l’acheminement des ordures vers le Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) dans l’arrondissement n°4 de la commune de Ouagadougou, plus précisément à Toudbwéogo.
Concernant les sanctions une structure en est spécialement chargée. C’est la Direction de Police de la Salubrité et de la Tranquillité Urbaine (DPSTU), indique Mme Yaméogo.
La technicienne évoque la responsabilité citoyenne de tout un chacun en ces termes « Il y a un sérieux problème puisque nous sensibilisons mais la sensibilisation n’a pas d’effet, c’est juste pour deux ou trois jours et ils reviennent encore rendre le coin invivable. Les gens continuent de verser, donc à quelques parts il y a la responsabilité de la population, Ils peuvent bien accuser la mairie centrale de ne pas jouer pleinement son rôle mais nous faisons de notre mieux et nous allons continuer à le faire, nous cherchons toujours la vraie solution pour rendre ce cadre sain », conclut-elle.
Quelques riverains et commerçants à cotés du site se prononcent.
Adama Tassembédo reconnaît les efforts de la mairie, mais trouve que venir ramasser les ordures seulement n’est pas une solution pérenne. Il recommande à la mairie de poster des agents de nuit sur les lieux afin de sanctionner les individus qui viennent jeter les ordures tardivement et de réquisitionner les engins de ces derniers avec des amendes à l’appui.
Tandis que Mohamed Nikiéma lui, suggère d’occuper l’espace vide, parce que la nature à horreur du vide.
Pour un environnement sain et convivial, les Ouagavillois sont conviés à revoir la gestion quotidienne de leurs déchets. Ils sont également invités à s’abonner massivement au CCT (centre de collecte et de tri des ordures). Chacun doit faire un effort car c’est notre environnement à tous et nous devons en prendre soin.
Sur le cas spécifique du canal de la maternité Pogbi beaucoup de choses ont été faites par les autorités municipales, mais ils doivent redoubler d’efforts parce qu’une maternité et une école primaire sont des lieux exceptionnels, on fait face à des femmes enceintes, des enfants et des nouveau-nées qui sont très sensibles. Nous citoyens, nous devons changer de comportement pour une vie saine. C’est vrai que l’autorité est là pour nous, mais nous devons tous jouer notre partition pour que le pays de Thomas Sankara devienne une référence en matière de propreté à l’image de certains pays comme le Rwanda et le Ghana.
Avec la collaboration de Akissi Melaine Kouakou, Emeline Kini et Sanata Sankara (stagiaires)
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