L’élection présidentielle américaine est prévue pour novembre 2024. Mais déjà ce scrutin est dans l’actualité alors qu’il aura lieu dans quatre (04) mois. Le week-end des 13 et 14 juillet, c’est l’ancien président américain, Donald Trump qui est candidat, qui a été victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il était en meeting en Pennsylvanie. Ce 21 juillet 2024, c’est le président sortant, Joe Biden, qui annonce le retrait de sa candidature à la course à la présidentielle dont il était pourtant sur la ligne de départ.
Finalement, Joe Biden ne briguera pas un second mandat. Et ce n’est pas après avoir été battu à une élection présidentielle comme l’a été Donald Trump à qui il a succédé en 2020. Rien de tout cela ! Il a tout simplement décidé de se retirer de la course à la Maison Blanche à quatre (04) mois de l’échéance. Mister Joe a fini par entendre les critiques qui fusaient depuis qu’il s’est mis dans les starting-blocks. L’âge du capitaine (81 ans), ses capacités physiques et mentales, étaient l’objet de critiques tant dans son propre camp (démocrate) qu’en dehors. Les récriminations se sont décuplées au lendemain de son débat télévisé du 27 juin dernier avec son adversaire républicain Donald Trump. Sa prestation y a été qualifiée de catastrophique par bon nombre d’observateurs et aussi par certains de ses partisans. Même le soutien de l’ancien président Barack Obama ne lui a pas sauvé la mise.
Joe Biden a donc fini par tirer les leçons de tout ce qui se dit sur sa candidature, par se rendre à l’évidence qu’il ne pourra pas bien porter haut le flambeau de son parti à l’élection de novembre prochain. Il a fait ce qu’on lui demandait timidement au début et avec insistance par la suite à savoir renoncer à sa candidature. En le faisant, il donne des chances à son parti d’investir une autre personne pour affronter Donald Trump dont la cote de popularité a pris un coup de fouet comme dopée par sa tentative d’assassinat. On parle de la vice-présidente Kamala Harris pour le remplacer et se faire peut-être investir lors du congrès du parti démocrate en août prochain.
Si aux Etats-Unis et en Europe, il est fréquent de voir des candidats renoncer à des élections présidentielles, cela est très rare en Afrique. Sous nos cieux, les politiciens aiment plutôt s’accrocher vaille que vaille. L’exception a été l’immense Nelson Mandela qui a fait juste un mandat alors qu’il pouvait en faire autant au regard de son aura, de sa vie entière dédiée à la lutte contre l’apartheid.
Sur le continent noir, les candidats à leur propre succession ne savent pas renoncer même quand toutes les conditions militent à ce qu’ils passent (enfin) la main. On a encore en mémoire le défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika, diminué par la maladie, mais qui a été investi par son parti pour défendre ses couleurs à une élection présidentielle. En Afrique, ni l’âge, ni la maladie, ne peut amener un candidat sortant à jeter l’éponge pour donner la chance à une autre personne et au parti de rester toujours au pouvoir et de faire de la continuité dans la rupture. Tout est même mis en œuvre pour supplier le sortant de rempiler, de ne pas lâcher prise. C’est sous nos cieux que l’on parle de « candidat naturel ». En Côte d’Ivoire par exemple, l’élection présidentielle est prévue pour décembre 2025. Déjà, un des vieux baobabs de la scène politique, l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, est en piste malgré son inéligibilité suite à une condamnation judiciaire. Un autre ancien président, Henri Konan Bédié, rêvait toujours d’un destin national à plus de 80 ans passés. C’est finalement la Providence qui a mis fin à cette ambition avec son décès en 2023. Des partisans du président actuel Alassane Ouattara lui font des appels de pied pour qu’ils soient leur « candidat naturel » à la présidentielle de l’année prochaine.
Avec ces exemples non exhaustifs, on ne peut être qu’admiratif du geste de Joe Biden qui a mis l’intérêt de son parti au-dessus de sa personne. C’est un geste élégant que l’on aimerait voir aussi en Afrique, qui devrait inspirer les politiques. Il y va de l’image de la démocratie actuellement malmenée au Sahel dont certains pays sont en proie au terrorisme.