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SONABEL/Centrale thermique Bobo II : Des techniciens travaillent sans relâche pour la continuité en fourniture d’électricité

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Les 27 et 28 mars 2025, la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a organisé une immersion au sein de la centrale électrique Bobo II et au poste de dispatching de Kôdeni, à Bobo-Dioulasso. L’objectif était de permettre aux hommes de médias de mieux comprendre le processus de fonctionnement de la SONABEL, allant de la production au transport jusqu’à la distribution de l’énergie au Burkina Faso.

Après la visite des centrales Ouaga II, Ouaga Est et Ouaga Nord, la semaine passée, c’est la centrale thermique de Bobo II et le poste Dispatching de Kôdeni qui ont été visités par les femmes et hommes de médias, le 27 mars. L’évènement a regroupé des journalistes et des acteurs de la société civile, venus de plusieurs localités du Burkina à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Bâtié, Dédougou, Diébougou, Gaoua et Orodara.

Durant les 48 heures, ces derniers ont eu l’occasion de découvrir le travail abattu par les agents et techniciens de la SONABEL au niveau de cette centrale thermique et au poste de dispatching de Kôdeni pour garantir la continuité du service public en énergie électrique, surtout en cette période de canicule où la demande en énergie est fortement élevée.

Du parc combustible au magasin de stockage en passant par la salle des machines et le service de distribution, ces derniers travaillent sans relâche, 24h/24, dans un esprit d’équipe pour la fourniture continue de l’énergie électrique, non seulement, dans la capitale économique du Burkina Faso mais aussi dans tout le reste du pays, malgré la vétusté de certains équipements.

Le responsable du Service de production thermique de Bobo, Inoussa Traoré, a indiqué que la Centrale Thermique de Bobo a été construite en 1987, et la première machine marche toujours. De nos jours, 09 machines ont été installées, donnant une puissance installée de 69 mégawatts. Mais actuellement, 46 mégawatts sont exploités.

A entendre monsieur Traoré, les agents veillent jour et nuit, et de façon continue sur la santé des installations, afin qu’elles puissent produire en quantité pour répondre à la demande des consommateurs. Face à cette forte demande, le groupe 06 qui avait fonctionné pendant 36 000 heures, était en révision générale avant d’être remis en service dans les délais.

Incident dû au contact d’un câble haute tension par une grue en manutention

Dès notre arrivée dans la capitale économique du Burkina, le jeudi 27 mars aux environs de 13h 45, les responsables de la  SONABEL nous ont informés que nous allons nous rendre dans le quartier Kôdeni où un incident a occasionné un « black-out ». C’est-à-dire un déclenchement général privant ainsi toute la ville de Bobo-Dioulasso d’électricité en un laps de temps. Sur place, l’on apprend que l’incident est dû à une manutention imprudente d’une grue qui a endommagé les fils électriques sous haute tension.

« Ce qui s’est passé, nos commerçants de moteur à camions ont procédé à une manutention imprudente du pont qui se trouve derrière nous. C’était imprudent parce que le grutier a enlevé le câble haute tension de la SONABEL. C’est ce qui a engendré l’incident qui a créé un déclenchement partiel de Bobo. C’est l’une de nos principales liaisons, qui va du poste Source de Kodeni vers notre poste répartiteur de Kua. Nous avons environ 30% de la puissance de la centrale thermique Bobo II, qui transite par cette ligne, et le défaut était assez violent. Ce qui a créé beaucoup de perturbations. Le diagnostic se poursuit au niveau des postes. La réparation peut prendre 30 minutes. Après le constat de la police, on va procéder à la réparation », a expliqué le chef de service de distribution de Bobo, Joël Jean Pascal Zerbo.

Aïssatou Barry, vendeuse de riz à proximité de l’endroit et témoin oculaire de l’incident, nous a relaté les faits. « C’était aux environs de 14h. J’étais avec mes clients. Soudain, j’ai vu le véhicule (la grue, ndlr) s’arrêter. Du feu a jailli d’un coup. Nous avons entendu du bruit et les gens ont commencé à crier. Nous avons tous fui. Le hangar de mon mari a pris feu. Tout ce que le fil électrique a touché au sol, a été brûlé. Fort heureusement, les agents de la SONABEL sont vite arrivés et ont maîtrisé la situation », a-t-elle expliqué.

Les populations ne doivent pas s’installer dans cette zone

Pour monsieur Zerbo, il est impératif d’éviter l’installation des populations dans cette zone car elles sont exposées à la mort. « C’est un couloir de ligne et en temps normal, quelqu’un ne doit pas s’asseoir sous cette ligne pour sa propre sécurité. N’en parlons pas de ce cas de figure. De par le passé, nous avons essayé de dégager. Il y a eu par moment de la résistance mais présentement, les gens commencent à comprendre l’enjeu. Pour preuve, vous avez vu au niveau de la Centrale thermique Bobo II, il y avait une série de maquis aux alentours et d’autres sur  la ligne, qui ont pu être dégagés ».

Pour le chef de département de production thermique des agences commerciales, Félix Sawadogo, la centrale thermique Bobo II est une unité de production importante de la SONABEL dans la région de l’Ouest. Il a expliqué que compte tenu de la vétusté des machines, certains équipements  sont à l’arrêt pour des maintenances et des pannes. Il poursuit en faisant comprendre que la centrale Bobo II contribue actuellement autour de 10% de la demande au niveau national, des réseaux interconnectés.

Des groupes en entretien

« A la salle des machines, le groupe 06 était en entretien de 36 000 heures lorsque vous l’avez visité. C’est un entretien de grande ampleur, pratiquement une révision générale. Les équipes ont dû travailler jour et nuit pour pouvoir remettre le groupe en marche à temps afin qu’il puisse participer à la forte demande », a laissé entendre M. Sawadogo.

Nous n’allons pas vivre la même situation qu’en 2024

Selon monsieur Sawadogo, des efforts sont déployés sur le terrain pour la continuité de la distribution de la population en énergie électrique. « Dans un premier temps, c’est réparer toutes les machines qui sont à l’arrêt, faire les grandes maintenances, assurer au quotidien la santé des machines pour qu’elles puissent produire suffisamment d’énergie. En plus de ça, je pense qu’il y a aussi des projets d’urgence que la SONABEL a initiés pour pouvoir augmenter l’offre et la capacité de production des centrales. Déjà au sein de la centrale thermique Bobo II, lorsque le groupe 06 qui est en fin de rodage sera démarré, d’ici demain [le 28 mars 2025 (ndlr)], nous aurons une production de 10 mégawatts. Avec l’apport du groupe 03 qui est aussi en entretien, nous aurons 03 à 05 Mégawatts de plus. Donc environ 14 mégawatts de plus sur le réseau national. Vu les efforts qui ont été faits, s’il plaît à Dieu, nous n’allons pas vivre la même situation qu’en 2024 », a-t-il rassuré.

Les machines de la centrale thermique Bobo II fonctionnent en HFO et DDO

Les machines disposent de séparateurs HFO et DDO. Ce sont les deux combustibles que les agents utilisent pour faire fonctionner les moteurs.  Ils  dépotent le liquide  dans des cuves et après les cuves, ils passent au local traitement combustible, où il  y a des équipements dédiés aux types de combustibles utilisés. Là, on a des séparateurs HFO. « Vous voyez que les séparateurs DDO sont plus petits que les séparateurs HFO. Actuellement, on vient de faire l’entretien d’un filtre d’huile. Après avoir nettoyé, on va redémarrer la machine », a expliqué  monsieur Ouédraogo.

Le processus de l’acheminement du combustible

Selon le chef de la division exploitation au sein de la centrale Bobo II, Serge Ouédraogo, chaque matin, les techniciens en charge, manifestent le besoin au service de département des combustibles, et ce département manifeste le besoin auprès de la SONABHY. Et la SONABHY approvisionne le combustible à partir des pays côtiers en utilisant en général, les camionneurs qui vont aller le chercher.

« A l’arrivée du combustible, il y a la Douane qui l’enregistre et le laboratoire qui prélève pour vérifier les  caractéristiques techniques qui correspondent aux besoins des groupes. Si c’est bon, le laboratoire donne le quitus, et on donne l’information aux personnes chargées de faire le dépotage. On jauge d’abord la quantité du niveau de carburant pour voir si la quantité demandée a été reçue. Si ce n’est pas la quantité que nous avons reçue, c’est ça qu’on met dans le bordereau et séance tenante, on donne l’information aux commis de procéder au dépotage, qui consiste à curer les camions citernes pour remplir les cuves. Grâce aux efforts du gouvernement, nous avons des réserves qui nous permettent de fonctionner pendant un mois sans interruption. La consommation journalière est de 5 camions citernes de 45 000 litres de HFO, si les 09 machines marchent », a laissé entendre monsieur Ouédraogo.

Poste de dispatching, 225 000 volts venus de la Côte d’Ivoire

A quelques mètres de la Centrale thermique Bobo II, les journalistes et acteurs de la société civile ont visité le poste de dispatching, l’un des plus importants de la SONABEL. Autrement dit, le poste de répartition de l’énergie de la centrale. C’est à ce niveau que l’énergie venant de la Côte d’Ivoire, est stockée avant d’être distribuée.

Selon le chef du poste, Seydou Sanou, à   travers l’interconnexion, le poste reçoit une tension de 225 000 volts venant de la Côte d’Ivoire. Cette tension élevée est ensuite abaissée à 33 000 volts avant de procéder à la répartition de l’électricité pour la distribution en HTA.

Les perspectives de la centrale thermique Bobo II

Il est prévu une extension de la centrale Bobo II avec une capacité supplémentaire de 26 mégawatts. Les travaux vont démarrer dans les jours à venir. Ce qui va permettre d’augmenter la capacité de la centrale.

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