Un convoi militaire français en partance pour le Niger a dû rebrousser chemin vendredi en milieu de journée dans le centre-nord du Burkina Faso, à cause d’un blocus imposé depuis hier par des jeunes opposés à la présence de l’armée française dans le Sahel.
Aux dernières nouvelles le convoi se serait retiré dans un garage situé à l’entrée de la ville, afin de désengorger la circulation.
La force antiterroriste française Barkhane a effectué un redéploiement le 16 novembre 2021 du Mali en direction du Niger.
Un de ses convoi qui traverse le Burkina Faso a du mal a avancé depuis trois jours à cause de blocus imposés par des jeunes dans certaines localités.
Ainsi après Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, le convoi est bloqué depuis jeudi matin à l’entrée de Kaya au niveau du Péage.
Drapeau national, pancartes portant des écriteaux « Abas la France », « Ici, c’est chez nous. Dégagez », « Repartez chez vous »… Ce sont ces slogans qui ont accompagné l’incendie du drapeau tricolore.
Malgré les médiations du Secrétaire général de la région (SGR) du Centre-Nord, Robert Zoungrana, du Secrétaire général de la province (SGP) du Sanmatenga, Laurent Kontogom, du représentant du maire de Kaya, des policiers et gendarmes qui escortent le convoi, les manifestants sont restés droit dans leurs bottes.
Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2021, les populations composées d’hommes, femmes, enfants, vieux, vieilles ont veillé pour empêcher le convoi de continuer son chemin.
Des populations de Pissila, Yalgo, Louda et Barsalogho et des villages environnants de la ville de Kaya sont venus en renfort.
Pour supporter le froid et la faim, les manifestants ont allumé le feu au bord du goudron et monté des marmites et du thé.
Des bonnes volontés ont mis la main dans la poche pour permettre aux manifestants de mettre quelque chose sous la dent.
Dans la ville de Kaya, les établissements scolaires sont fermés, les commerces sont au ralenti. Des élèves et des commerçants font parties des manifestants.
De part et d’autre du péage, les camions, cars et citernes sont stationnés sur plus d’un km et demi.
L’aspect important à souligner c’est que les manifestants se sont servis de neuf citernes de liquide inflammable et d’une station d’essence pour servir de bouclier. Difficile donc de les gazer.
Des pick-up de la gendarmerie et la police nationale sont utilisés comme barrière entre les populations et l’armée française.
Selon des témoins, les citernes de carburant et les remorques transportant des aliments ont remboursé chemin pour Ouagadougou depuis le jeudi 19 novembre 2021, laissant les chars et les véhicules blindés.
Ce vendredi, ce sont ces chars et véhicules qui se seraient retirés dans un garage situé à l’entrée de la ville pour désengorger la circulation.
Source : Agence d’information du Burkina