La nuit du 8 janvier 2025 semblait s’éterniser sur Goron, dans la localité de Yaba. Dans le silence oppressant, on aurait cru que la terre elle-même retenait son souffle, guettant l’orage qui menaçait. Au loin, la lune, à demi dissimulée par des nuages, éclairait vaguement les toits du village, comme pour en souligner la vulnérabilité.
Les assaillants, convaincus de leur puissance, s’étaient installés avec l’arrogance de ceux qui croient pouvoir soumettre un peuple par la peur. Mais ils ignoraient qu’à plusieurs kilomètres, un autre groupe se tenait prêt. Le BIR 23, inlassablement, se préparait pour une mission qui n’était pas qu’une simple opération militaire : c’était un serment, un hommage à chaque camarade tombé, un engagement envers toutes ces vies que la violence ne devait plus jamais détruire.
Au moment du départ, nul mot n’était nécessaire. Les soldats se glissèrent dans l’obscurité avec la précision de l’ombre, portés par une détermination que rien ne semblait pouvoir arrêter. Sur la route menant à Goron, même le chant nocturne des insectes semblait s’être tu, comme pour laisser place à la lourde tension qui les suivait.
Lorsque l’unité atteignit enfin les abords du village, tout bascula. Un coup de feu déchira le silence, marquant le début d’un affrontement qui, bien que bref, se révéla d’une intensité effroyable. Le BIR 23 frappa avec la détermination de ceux qui n’ont plus rien à perdre, mais tout à défendre. Chaque tir, chaque avancée résonnait comme un cri de ralliement, tandis que les terroristes, sonnés par la riposte, tentaient en vain de se ressaisir.
Peu à peu, les coups de feu se firent plus rares. L’aube pointait à l’horizon, révélant l’étendue d’une victoire sans appel. Les assaillants, vaincus, laissaient derrière eux un arsenal qui témoignait de leurs sombres intentions : mitrailleuse PMCS, fusils AK47, munitions, radios, motos, sans compter le groupe électrogène, le réfrigérateur et les plaques solaires destinées à alimenter leur sinistre entreprise.
Un soldat, le visage marqué par l’épuisement, se redressa alors au milieu de ses frères d’armes pour contempler le jour naissant. D’une voix posée, il déclara :
“Goron vivra parce que nous avons refusé de céder. Et où que la menace frappe demain, nous serons là. Tant qu’un ennemi planera sur nos terres, nous marcherons sans faiblir.”
Ce matin-là, Goron renaissait de ses cendres. Un souffle nouveau parcourait les ruelles, affirmant qu’aucune ambition destructrice ne pourrait anéantir la volonté d’un peuple décidé à défendre ses racines.
Le BIR 23 venait de prouver une vérité simple mais impérissable : tant qu’il y aura des hommes prêts à tout donner, aucune force ne pourra faire plier un peuple debout.