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Alliance des Etats du Sahel (AES) : Une bougie et des défis à relever

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Aujourd’hui 16 septembre 2024 marque le premier anniversaire de la Charte du Liptako-Gourma qui a institué l’Alliance des Etats du Sahel (AES) entre le Burkina, le Mali et le Niger. Ces pays ont la particularité d’être en proie au terrorisme et d’avoir à leur tête des militaires qui ont justement pris le pouvoir pour lutter contre ce fléau. A la veille de cet anniversaire, le président en exercice de la Confédération de l’AES, Assimi Goïta, a fait une adresse aux peuples de ce nouvel espace dans laquelle il a retracé le chemin parcouru et annoncé des chantiers.   

Il y a exactement un an, jour pour jour, que les peuples du Mali, du Burkina et du Niger découvraient à la télévision les chefs d’Etat des 3 pays signés, chacun dans son palais, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES). A l’époque, le Niger était sous la menace d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum.

La Charte instituant l’AES comporte un préambule et 17 articles. A l’article 2, il est écrit que « L’objectif visé par la Charte est d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle aux Parties contractantes ». La nature de l’Alliance est précisée dans l’article suivant (4) : « Les Parties contractantes s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance ».

Après la création de l’AES, ses géniteurs se sont attelés à bâtir et à consolider la nouvelle dynamique. Plusieurs rencontres ministérielles ont eu lieu à tour de rôle dans les pays de l’Alliance. Ainsi, les ministres en charge des Affaires étrangères ou de l’économie et des finances, par exemple, se sont rencontrés autour de projets de leurs domaines respectifs. Mais les chefs de la diplomatie du trio sont ceux qui ont le plus travaillé ensemble. Ce sont eux qui ont apprêté les textes relatifs aux organes à mettre en place et prévus par la Charte. Les résultats de leurs travaux ont abouti, le 6 juillet 2024 à Niamey au Niger, à la tenue du premier sommet des chefs de l’Etat. A cette occasion, la Confédération de l’AES a été portée sur les fonts baptismaux. Le chef de l’Etat malien s’est vu confier la présidence tournante de la Confédération pour un mandat d’un an.

C’est d’ailleurs à ce titre qu’il s’est adressé aux peuples de l’AES, le 15 septembre, veille du premier anniversaire. Dans cette adresse diffusée simultanément sur les télévisions nationales des 3 pays, il a jeté un coup d’œil sur le chemin parcouru ; lequel s’est séparé de celui de la CEDEAO en fin janvier 2024. Assimi Goïta a annoncé des chantiers et des projets comme par exemple la mise en circulation prochaine du passeport biométrique de l’AES, la création de la banque d’investissements ou encore du Fonds de stabilisation de la Confédération. Ces deux derniers figurent dans la Déclaration de Niamey qui a sanctionné le Sommet de début juillet dernier.

En attendant la concrétisation des projets, la solidarité par les armes se manifeste sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. La preuve la plus illustrative est l’opération aérienne conjointe entre le Mali et le Burkina en août dernier à Tinzaouatène, à la frontière avec l’Algérie, contre des groupes terroristes qui ont bénéficié de soutiens extérieurs, ukrainiens notamment, dans des attaques contre les Forces armées maliennes (FAMa). Avant cette dernière, il faut signaler les opérations militaires à la zone des trois frontières contre des groupes terroristes.

Passé le premier anniversaire, le deuxième dont le décompte vient d’être enclenché doit être marqué par de nombreux défis à relever à travers la mise en œuvre des projets d’intégration et de consolidation de l’Alliance. En d’autres termes, à l’an II, les peuples de l’AES doivent voir des actes concrets sur le terrain, les sentir dans leur vécu quotidien. Il y va de la foi et de la confiance des peuples au nouveau regroupement.

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