Le vendredi 21 mars 2025 à Ouagadougou, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a présenté le bilan de son contrôle des médias en ligne. Un état des lieux marqué par l’inaccessibilité des plateformes d’une part, et par une faible production de contenus réguliers, d’autre part. Face à la montée des discours de haine et des publications malveillantes sur les réseaux sociaux, le président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Louis Modeste Ouédraogo a mis en garde les gestionnaires des médias en ligne sur leur responsabilité dans la modération des commentaires des internautes.
Selon le CSC, sur 178 médias en ligne observés, seuls 119 sont fonctionnels. Cependant, la production régulière de contenus est un défi majeur, puisque seulement 56 de ces médias assurent une diffusion constante d’informations. Pire encore, 59 médias sont devenus inaccessibles, dont 14 totalement hors ligne. Ces constats révèlent la fragilité du paysage médiatique numérique burkinabè, marqué par des difficultés techniques, un manque de ressources humaines et financières, et parfois un manque de professionnalisme.
Lors de cette rencontre, le CSC a insisté sur la modération des commentaires à partir des plateformes numériques. « Tous ceux qui gèrent des pages en sont responsables. C’est à eux de prendre des mesures appropriées pour assurer une modération efficace », a martelé Louis Modeste Ouédraogo.
Le président du CSC a rappelé que certains commentaires publiés sous les articles des médias en ligne, notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook, sont souvent rédigés par de faux profils et visent à dénigrer, manipuler l’opinion et attiser les tensions sociales. « Nous avons toujours recommandé aux médias en ligne de faire de la modération à priori vis-à-vis des commentaires qui sont faits sur leurs différentes plateformes, pour limiter leurs effets néfastes ou les supprimer », a-t-il souhaité.
Face à ces limites, l’organe de régulation mise sur la sensibilisation des populations et des professionnels des médias. « Ce que nous pouvons faire, par contre, c’est d’intensifier la sensibilisation et la formation de nos populations vivant au Burkina Faso, qui sont les principales cibles de ces messages diffusés, afin de les aider à détecter la manipulation et à éviter de succomber à des incitations à la violence, à la haine raciale.