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Burkina Faso : Des journalistes plongés dans le quotidien des techniciens SONABEL pendant 48 heures

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Dans le cadre de son engagement constant à informer et à sensibiliser le public sur ses activités, la Société Nationale d’Electricité du Burkina (SONABEL) a organisé du 19 au 20 mars 2025 à Ouagadougou, une sortie terrain dédiée aux journalistes. L’initiative a pour objectif, de permettre aux hommes de médias de mieux comprendre les défis rencontrés par les équipes techniques.

Le mois de mars au Burkina Faso, est particulièrement marqué par une importante hausse de la demande en énergie due à la chaleur. Cette période est durement vécue par bon nombre d’abonnés de la nationale de l’électricité, à travers des coupures intempestives de l’électricité. Dans les années antérieures, la SONABEL initiait des ateliers de formation et d’information au profit des Hommes de médias sur la gestion de cette période.

Cette année 2025, la nationale de l’électricité a jugé utile, de changer cette configuration basée plus sur la théorie, en initiant les « 48 heures du journaliste dans le quotidien d’un technicien SONABEL » à travers des immersions dans plusieurs sites de ladite société.

Durant ces 48 heures, les journalistes ont eu l’opportunité de découvrir le travail effectué sur le terrain par les agents de la SONABEL pour garantir la continuité du service public en énergie électrique. Les journalistes ont participé à des dépannages, des maintenances de réseaux et travaux,  et le service de conduite de réseaux.

Nous sommes au premier jour, c’est-à-dire, le mercredi 19 mars 2025 aux environs de 10h.

Le cap est mis sur le plus grand parc national de production électrique, situé à la zone industrielle du quartier Kossodo, côté nord de Ouagadougou. Du parc combustible, au magasin de stockage en passant par la salle des machines et le service distribution, les femmes et hommes de médias ont été témoins du processus de la production jusqu’à la distribution de l’électricité.

Là, en compagnie du chef de section mécanique N°3, Adama Yougbaré, il a fait comprendre que les installations sur les lieux sont très importantes. Il s’agit de 11 groupes électrogènes répartis en deux blocs. Le premier bloc est composé de 3 groupes qui produisent, chacun, 18,4 mégawatts et consomment environ 3 500 L de combustible HFO par heure et 3 000 L de combustible DDO.

Le deuxième bloc est constitué de 8 groupes électrogènes  produisant 68 mégawatts en tout. C’est la plus importante installation du pays en termes de puissance. Les onze (11) grands groupes électrogènes et biens d’autres équipements sont logés dans près de dix (10) bâtiments. Cette énergie produite sera ensuite injectée sur le réseau et distribuée dans plusieurs localités du pays.

Nous sommes arrivés et avons trouvé que le groupe 4 et 2 sont en entretien de 18 000 heures, qui a débuté depuis quatre semaines et devrait finir dans la semaine de notre visite sur les lieux. Selon monsieur Yougbaré, après un fonctionnement de 18 000 heures, l’équipement  doit cesser de fonctionner pour subir une maintenance conformément aux prescriptions du constructeur. « Il y a aussi des petits entretiens de 1000 heures, 2000 heures, qui sont cumulés au fur et à mesure pour l’entretien. Il y a même des entretiens de 32 000, 36 000 heures ainsi de suite, qui sont des recommandations du constructeur. », a-t- il précisé. Monsieur Yougbaré a indiqué que la maintenance de ces deux groupes, a nécessité du matériel spécifique. Raison pour laquelle, ils ont nécessité l’accompagnement d’un partenaire externe pour le finaliser le travail.

« La chaleur augmente les pannes. Les transformateurs surchauffent, les lignes sont surchargées à cause de la température. Ce qui cause une baisse de la charge des groupes et cela n’est pas sans conséquence sur la fourniture de l’électricité », nous explique aussi Alain Lamoukiri, agent de conduite de la SONABEL.

Le Call center

Après Kossodo, l’équipe des journalistes rejoint Gounghin, dans le centre de réception des pannes. Les journalistes découvrent un système ultra-moderne de supervision en temps réel. Il s’agit du « Call center » de la SONABEL.

C’est un centre d’appel qui reçoit des appels des clients qui veulent solliciter un service de la SONABEL. Il s’agit de ceux qui ont des problèmes liés aux dépannage, qui veulent demander un autre service. Au nombre de 28, les téléconseillers reçoivent des milliers d’appels par jour qu’ils traitent et transmettent aux services techniques concernés qui se chargent d’exécuter le travail ou de faire le service.

Selon le chef du centre, Dieudonné Zoungrana, depuis le 1er mars, le Call center reçoit près de 1000 appels par jour, soit à la date du 19 mars 2025, 18 762 appels. La plupart des appels sont liés à des demandes de dépannage, mais le Call center n’a pas vocation uniquement à recevoir des appels liés aux dépannages. Il peut recevoir n’importe quels types d’appels pour toute personne qui voudrait solliciter un service à la SONABEL.

« Quand il reçoit l’appel, il est pris en charge par un téléconseiller. Il prend en charge et donne un numéro, puis ensuite l’appel est transféré aux services qui sont chargés d’exécuter le travail », explique t-il.

Monsieur Zoungrana demande aux clients qui appellent, d’être patients.  « À un certain moment, ceux qui appellent, ont l’impression qu’on ne s’occupe pas d’eux, alors qu’on a un système qui les met en attente, vu le nombre élevé des appels. Un client confronté à ce problème, doit attendre un peu. Dès que la communication finit avec le premier appelant, on le prend aussitôt  » déclare t-il. Tous les clients qui appellent sont bien traités. Les agents qui reçoivent les appels ne négligent aucun client qui les contacte. Le centre couvre l’ensemble du territoire et est gratuit au : 80 00 11 30 et le WhatsApp au : 25 31 37 20.

Signal d’une panne à 09h, il faut remonter à Kouba aux environs de 11h dans la cité Yennenga, sortie sud de Ouagadougou

L’équipe SONABEL nous informe qu’un abonné a signalé une panne à la Cité Yennenga à Kouba, sortie sud de Ouagadougou. L’équipe de journalistes suit les agents pour voir de bout en bout leur réactivité face à une telle situation de dépannage. Une fois sur les lieux, les agents de la SONABEL identifient la panne. Des ouvriers dans leur manœuvre ont « pioché » le câble de la nationale de l’électricité, faisant fi de la « signalétique », un grillage rouge d’alerte, quand on creuse le sol. La conséquence est énorme, toute une cité est plongée dans le noir pendant des heures, dû à une rupture. Il était, à cet instant, 16 heures d’horloge. Une fois, la première étape franchie, deux autres équipes de la SONABEL prennent le relais.

Différentes étapes du travail

D’abord, l’équipe de la Haute Tension Aérienne (HTA) isole le câble de connexion pour permettre à l’équipe de la Haute Tension Souterraine (HTS) de prendre le relais. Minutieusement, les agents de l’équipe de la HTS relient les boîtes de jonction. C’est un travail minutieux qui prend du temps.

Il faut attendre 22 heures pour que la panne soit réparée. Mais ce n’est pas fini. Les manœuvres ont fait un autre dégât identique à 5 mètres de la première panne. Jusqu’à 23 heures où nous quittons les lieux, les agents étaient à pied d’œuvre pour rallumer la cité.

Selon le chef de département de distribution du centre, Zongo Idrissa, la panne sur le départ, ce matin, qui part jusqu’à Koubri, Kombissiri et autres, est occasionnée par le biais d’une entreprise qui réalisait les travaux de fouille et qui a touché le câble souterrain. « Ce que nous avons fait, c’est rechercher le défaut. Quand nous avons localisé le défaut, nous avons confectionné ce qu’on appelle une boîte de jonction pour le câble. C’est à l’issue de ce travail que nous avons remarqué que le câble a été pioché à un autre endroit », explique-t-il.

Monsieur Zongo a fait comprendre, que ce genre de menace arrive souvent à cause de ceux qui font les fouilles dans la ville. Il arrive souvent qu’ils piochent les câbles souterrains de la SONABEL. Malheureusement quand ils les piochent, ils ne leur donne pas l’information d’où la cause de certaines coupures de courant.

Message à l’endroit des entreprises qui gèrent les agents de fouilles.

Il a demandé aux entreprises qui font les fouilles, d’alerter la SONABEL avant de débuter tout travail souterrain. « Nous leur demandons, quand ils auront des travaux, de prendre attache avec la SONABEL. Nous allons d’abord leur montrer le parcours de  nos câbles afin qu’ils ne puissent pas emprunter le même parcours. Et lorsqu’ils touchent le câble accidentellement, nous leur demandons de nous donner l’information à travers les numéros verts : 80 00 11 30 et le 25 31 37 20 », a souhaité monsieur Zongo.

Les risques liés à ce phénomène

Selon les explications du premier responsable, quand les fouilleurs touchent à un câble, il y aura ce qu’on appelle un court-circuit avec une flambe qui jaillit dès que le câble est touché.  Au moment où l’incident arrive, ça peut créer des électrocutions. Il a précisé que celui qui a pioché le câble sur la panne où nous étions pouvait mourir sur le champ.

Le deuxième jour, ce jeudi 20 mars 2024.

Le 20 mars 2025, les techniciens de la SONABEL nous informent qu’ils viennent d’être alertés d’une panne dans le quartier Koulouba, non loin du marché Zaabr-Daaga. Alors, nous-nous déportions sur les lieux. A ce niveau, le client est responsable de la panne. En clair, la panne qui a occasionné la coupure d’électricité, est causée par un client. Ce dernier qui occupe anarchiquement l’espace public, s’est permis de mettre du ciment sur les câbles électriques et avec le temps, le câble s’est endommagé.

Nous sommes sur les lieux avec l’équipe de dépannage. Ils ont trouvé un câble qui est à l’intérieur du mur, ce qui est anormal. Il a expliqué qu’à ces genres d’endroit, le câble devait se laisser apparaître. 

A entendre le responsable des techniciens, Abdoul Kader Belem, dans ces endroits précis, le câble devait se laisser apparaître. « Les usagers ont certainement fait le revêtement de leur mur sans prendre attache avec la SONABEL. Le maçon a posé le ciment sur le câble, chose interdite en électricité. Cet état de fait a provoqué une rupture du câble à l’intérieur, due à l’action du ciment », déclare t-il.

Il a saisi l’occasion pour laisser un message aux abonnés. « Si un client a besoin de faire des travaux qui touchent aux installation de la SONABEL, il est impératif de prendre attache avec la SONABEL pour qu’elle puisse passer poser les câbles ou bien les déplacer avant les travaux. Car le fait d’enterrer le câble, peut entraîner un incendie et compliquer aussi davantage le travail des agents SONABEL ».

La dernière étape de cette visite terrain est la centrale thermique Ouaga II. A ce niveau, les journalistes ont aussi fait le tour de la Centrale en visitant tous les groupes en passant par le sous-sol avant de remonter dans la salle de commandes.

À l’approche du lieu, les journalistes étaient témoins du vrombissement des groupes électrogènes. Arrivés sur place, ils aperçoivent des installations impressionnantes réparties dans plusieurs emplacements. Selon le responsable de la centrale Ouaga II, Bansé Aboubacar, la particularité de cette centrale est qu’une bonne partie de son équipement, est dans un sous-sol. Il a laissé entendre que la centrale Ouaga II, avec ses 5 groupes, a une puissance de 28 mégawatts, installée dont 17,5 mégawatts sont exploitables. Ce déficit est dû, selon les techniciens, à l’âge des groupes sur place dont le plus jeune date de 1982. Sinon, d’autres sont des années 1970.

Il a expliqué qu’au-delà de 18 mégawatts H24, les groupes surchauffent et s’arrêtent à cause de la vétusté du matériel. Ces 5 groupes consomment 90 000 litres de combustibles HFO et 70 000 litres des combustibles DDO (l’équivalent de 2 citernes de 45 000 L/jour pour le HFO et 2 citernes de 35 000 L/jour pour le DDO).

Il faut noter que les centrales thermiques diesel de la SONABEL sont les suivantes : Ouaga 1, Ouaga 2, Kossodo 1, Kossodo 2, Komsilga, Bobo 2, Dédougou, Ouahigouya, Gaoua, Dori, Fada, Djibo, Diapaga, Kompienga, Tougan, Nouna. La puissance installée est estimée à 364.42 MW.

Il existe une autre centrale thermique diesel gérée par un privé Aggreko d’une puissance de 50 MW.

Les centrales hydroélectriques sont les suivantes : Kompienga, Bagré, Tourni, Niofila et Samendeni. La puissance installée est de 34 MW.

Les centrales solaires photovoltaïques injectant dans le réseau de la SONABEL sont les suivantes : Zagtouli, Ziga (34 MWc).

Il existe aussi des centrales solaires photovoltaïques exploitées par des Producteurs Indépendants d’électricité (PIE): Kodeni, Zano, Pa et Nagreogo totalisant une puissance  de 122 MWc.

Il s’agit des interconnexions avec le Ghana, la Côte d’ivoire et le Togo/Benin. Les importations annuelles en 2022 représentaient 1 492,15 GWh.

Pour les journalistes présents, ce fut une très belle expérience.  après la visite chacun reconnais que les agents SONABEL doivent être magnifiés et méritent une reconnaissance publique parce que ces derniers abattent un travail formidable pour le bonheur de la population. Et aux populations de savoir raison garder face aux coupures et délestages intempestifs qui ne sont pas toujours de la responsabilité directe de la SONABEL mais peuvent pour origine l’incivisme de certaines personnes.

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