A l’occasion de la célébration des seize (16) jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) , Aconews votre journal en ligne, s’est entretenu avec madame Inès Kaboré/Mano secrétaire générale du Syndicat des Sages-femmes, Maïeuticien et Accoucheuses du Burkina (SYSFMAB).Lisez plutôt !
Aconews : Quel est le sens des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ?
Madame Kaboré : Les Seize (16) jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » est une campagne annuelle qui commence le 25 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se poursuit jusqu’à la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre. Cette année ces seize jours sont commémorés sous le thème : Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles dans le contexte du changement climatique et l’annexe à cette circulaire d’action résumant les conclusions approuvées concernant la 66e session de la Commission de la condition de la femme.
Aconews : Pourquoi la Convention 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement est-elle importante pour vous ?
Madame Kaboré : Au Burkina Faso comme dans plusieurs autres pays du monde, des femmes et des filles sont régulièrement victimes d’actes de violences qui leur causent des souffrances tant sur le plan physique, sexuel que psychologique et ce, du simple fait des différences établies par la société entre les sexes. Il en résulte de ce fait, des viols, des violences conjugales, des mutilations génitales féminines, des mariages d’enfants ou forcés, et bien d’autres violences qui constituent encore aujourd’hui le quotidien de nombreuses femmes et filles du pays des Hommes intègres.
Ces violences se manifestent sous de multiples formes et bien souvent sous le regard complice ou impuissant des communautés. Commises le plus souvent dans l’intimité familiale, les Violences Basées sur le Genres (VBG) causent des douleurs difficiles à partager, simplement parce que la honte qu’elles occasionnent, réduit au silence. Elles impactent toute la société et a souvent des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des victimes, pouvant même causer la mort. Parmi ces conséquences, on pourrait citer les grossesses forcées et non désirées, les avortements dangereux, les fistules traumatiques, les infections sexuellement transmissibles, comme le VIH.
Cette réalité dévastatrice ne tient compte ni des catégories sociales, ni des âges ou encore de la géographie et elle s’exerce au quotidien, dans toutes les classes sociales et sur l’ensemble de notre territoire aussi bien en milieu du travail, formel qu’informel. Quelle que soit leur manifestation, ces VGB ne sont ni tolérables ni légitimes.
L’importance de la Convention de l’OIT sur la violence et le harcèlement pour nous c’est le fait que c’est une loi mondiale axée spécifiquement sur la prévention de la violence et du harcèlement dans le monde du travail qui a été formellement adoptée lors de la Conférence internationale du Travail en juin 2019.
Aconews : Le Burkina n’a pas encore ratifié la Convention 190 de l’OIT. Quelles actions envisagez-vous durant ces 16 jours d’activisme pour la ratification de cette convention ?
Madame Kaboré : Une fois incluses dans les lois nationales, ces nouvelles normes permettront à des millions de femmes dans le monde de mieux dénoncer les abus, d’encourager les employeurs à agir et de demander des comptes aux auteurs.
Pour ce fait nous allons au cours de ces seize jours d’activisme, nous avons organisé des conférences débats autour des violences que vivent les femmes afin de mieux cerner les besoins des victimes pour établir un plan d’action riche qui pourra répondre aux besoins des victimes et impulser la ratification de la convention par notre pays.