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Cascades de Karfiguela : Un site touristique et historique peu fréquenté à cause de l’insécurité!

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Depuis janvier 2016 le Burkina Faso vit dans une sphère d’insécurité avec plusieurs attaques terroristes. Cette situation d’insécurité a influencé négativement plusieurs domaines socio-économiques autres fois pourvoyeurs de devises pour l’économie nationale. C’est le cas du tourisme qui, avant l’hydre terroriste apportait gros à l’économie nationale. Par exemple selon le Tableau de bord du Ministère de la Culture des Arts et du tourisme de 2015, les recettes du tourisme au niveau des établissements touristiques et hôteliers se sont chiffrées à 48 273,9 millions de F CFA, soit une baisse de 5,77% par rapport à 2014. Au niveau de l’exploitation faunique, la campagne 2014-2015 s’est soldée par 3 442 touristes accueillis. Ce qui a permis de générer un chiffre d’affaires de 464,29 millions de F CFA. 

Une paillotte construite en 1998 à l’occasion de la CAN selon notre guide

Les autorités actuelles du pays, à travers le ministère de la culture ont mis en place plusieurs initiatives pour rallumer la flamme du tourisme, notamment le tourisme interne. Pour vivre la réalité de ce qui se passe au niveau du site touristiques des Cascades de Karfiguela, qui, de par le passé attirait beaucoup de touristes à l’échelle nationale et internationale, nous nous sommes déplacés sur le site afin de comprendre les difficultés que vivent les acteurs qui gèrent ce lieu historique et faire une visite guidée du site des Cascades de Karfiguela avec Boureima TRAORÉ alias IBIS, un guide national privé.

Juste devant la porte d’entrée du site, avec notre guide Boureima Traoré dit IBIS

Bref historique des Cascades de Karfiguela 

Karfiguela veut dire « kêlê filila» en langue Soussou et en Français « l’endroit où il a renoncé à la bataille ». C’est l’Almamy Samory TOURE qui a donné ce nom lors de son trajet pour propager l’islam dans la région. Samory TOURE ne parlait pas le français il parlait que du Sossou. Comme l’endroit était habité par les «Karabôrô » qui avaient du mal à prononcer le nom. Ils ont interprété Karfiguela.

A l’arrivée des colons, les autochtones c’est-à-dire les «Karabôrô »  ont donné le même nom Karfiguela, et les colons l’ont transcrit ainsi sur leurs documents. « Karfiguela », c’est le village où habitent  les « karabôrô » et on y trouve les noms de familles TOURE, SAGNON, ILOU, SORY et  KONE.

Pour revenir sur l’impact de Samory sur le village, Samory TOURE marchait sur les collines pour ne laisser aucune trace que les blancs pourraient utiliser pour le surprendre. Il utilisait des pouvoirs mystiques sous forme de fumée blanche pour accéder aux villages qui sont en bas de la colline afin de les convertir à l’Islam. A son Arrivée à Karfiguela, Samory Touré s’était apprêté avec ses hommes pour attaquer le village.  A la veille de cette bataille, les villageois ont envoyé une délégation pour le supplier de ne pas les combattre. Samory Touré accepta en demandant à ses combattants de déposer les armes. ce qui permis à Karfiguela d’échapper à la furie de la colonne de Samory.

Les problèmes rencontrés par les guides touristiques sur le site de Karfiguela

Notre guide sans langue de bois nous a relaté les problèmes rencontrés. En effet, Il nous a fait savoir que l’année 2023 n’a pas été facile pour eux, surtout avec le problème d’insécurité. Mais en 2024, la situation s’est améliorée un peu avec le tourisme interne.

L’amélioration de la situation sécuritaire dans la région avec l’impulsion du président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORE a permis à plusieurs villages qui s’étaient vidés à se réinstaller et cela a donné de l’assurance à de nombreux Burkinabè à venir visiter les sites, une manière de prouver aux terroristes que le Burkina reste résilient.

Une image illustrant notre guide sous les jets d’eaux

Il précise qu’il y a une petite évolution au niveau du tourisme interne mais le tourisme externe est quasi inexistant à cause de la situation sécuritaire. Il a laissé entendre, « qu’il faut que les burkinabè sortent de leurs coquilles, pour affronter les aléas de la vie vu les efforts des FDS des VDP et des autorités actuelles dont le ministre d’Etat ministre en charge du Tourisme Jean  Emmanuel Ouédraogo . Tous les weekends, chaque Burkinabè doit faire un effort pour aller visiter un site touristique pour montrer que le pays reste en vie. Mais j’ai foi en Dieu que petit à petit le tourisme externe va renaître ».

Notre guide Boureima Traoré dit IBIS pendant l’interview

Le message du guide Boureima Traoré à l’endroit des autorités.

Boureima Traoré invite les autorités, à les accompagner à travers des équipements et des formations sur le contexte actuel pour qu’ils s’adaptent. « Nous n’avons pas d’équipements et on n’a pas trop reçu de formation surtout sur l’adaptation au contexte actuel. En plus on n’est pas bien encadré, et on n’a pas de rémunération ». Il poursuit en indiquant qu’à cause des difficultés rencontrées beaucoup de guides touristiques ont abandonné le métier. Il faut que les autorités à travers le ministère en charge du tourisme trouvent une formule de soutien pour les guides touristiques en attendant une reprise complète des activités touristiques.

L’influence de l’eau sur les roches laissant apercevoir la carte d’Afrique. C’est extraordinaire

« Nous sommes aussi des VDP du tourisme. Si nous abandonnons les sites touristiques, cela veut dire qu’on a abandonné notre patrimoine et pourtant le patrimoine fait partie de l’identité d’un peuple. Il faut que l’office nationale du tourisme pensent aux guides parce que nous faisant un travail extraordinaire, surtout en cette période d’insécurité. Mais au niveau de Karfiguela nous n’allons jamais abandonner ce site historique ». Déclare-t-il.

La grande découverte

La cachette de l’AlmaMy Samory Touré quand il est venu pour propager l’Islam dans la région

La cachette de l’Almamy Samory Touré

Ici c’est l’endroit où s’est caché l’Almamy Samory TOURE. Lors de son passage sur la colline, c’est en ce lieu qu’il se camouflait. L’endroit a été conçu par ses combattants  pour qu’il se mette à l’abri en cas de pluie et contre le soleil. C’est là-bas, qu’il restait pour voir les villages qui sont en bas de la colline et il arrivait à les convertir à islam à travers des pouvoirs mystiques.

Les chutes des Cascades

Les grandes chutes des cascades prennent fin à cet endroit précis et la Comoé prend sa source pour se déverser en côte d’ivoire pour devenir un fleuve qui porte le même nom. Le nom Comoé a ensuite été donné à la province et à la réserve qui  abrite le site touristique de Karfiguela. Dans cette grande réserve, il est interdit de couper les arbres, de faire la pêche, et de tuer les animaux.

L’endroit VIP des Cascades

L’endroit VIP est réservé au personnalités publiques

Le site VIP des cascades est un endroit réservé pour les touristes et personnalités importantes. C’est là que, les guides envoient les personnalités d’un certain rang pour passer des moments de discrétion sans être dérangés. Ici, il y a la possibilité de se faire un massage par jet d’eau. Il existe aussi un pilier ou le visiteur peut s’asseoir et une petite piscine profonde d’un demi mètre.

Le petit bain des Cascades 

Une image du petit bain, le jour de notre visite quelques personnes y étaient

Le petit bain est réservé à tout le monde même aux adolescents. Il ne dispose pas de danger. L’eau n’est pas profonde, généralement c’est dans cet endroit que les artistes font leurs clips vidéo.

Le grand bain des Cascades

Le grand bain des cascades, c’est la zones la plus dangereuses. comme le panneau l’indique

 

Le grand bain des cascades, c’est la zone la plus dangereuse. La plupart des accidents par noyade ont eu lieu à cet endroit.. Ce sont des profondeurs de quatre (04) à (06) mètres. L’intérieur des eaux est généralement constitué de roches.

Les Cascades disposent aussi d’un endroit dédié aux sacrifices qui, selon notre guide, est ouvert à tout le monde sans exception pour les sacrifices. Pour des raisons de tradition, nous n’avons pas eu l’autorisation de faire des images.

Un Grand reportage, Souleymane Ouédraogo

 

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