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Coupures d’électricité au Burkina : « Je voudrais rassurer la clientèle que nous entendons leurs cris, nous vivons avec eux toutes ces difficultés, nous travaillons à les résoudre » (DG SONABEL)

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Le directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) était l’invité du journal de 20h de la RTB du mercredi 03 avril 2024. Souleymane Ouédraogo apportait  des éclaircissements sur les  coupures d’électricité que connaît le Burkina Faso depuis le 26 mars 2024 à 20h 48 mn.


Il a laissé entendre que la situation est extrêmement affligeante et très pénible, en premier lieu pour la Sonabel. «Quand vous êtes chargé de délivrer un service et que vous vous trouvez dans cette position, c’est très difficile à supporter. Nous travaillons à résoudre les difficultés que nous rencontrons. Mais j’avoue que la situation est assez difficile», a-t-il déclaré.

« Je voudrais rassurer la clientèle que nous entendons leurs cris. Nous vivons avec eux toutes ces difficultés. Nous travaillons à les résoudre. C’est difficile, certes, mais nous ne baissons pas les bras. Depuis le 26, toutes les équipes de la Sonabel sont mobilisées », précise monsieur Ouédraogo.

Il a expliqué que les délestages sont dus en grande partie au « rationnement drastique » des 200 MW que le Ghana n’est plus à mesure de fournir au Burkina, à cause d’un problème de fourniture de gaz.

Pour Souleymane Ouédraogo, il faut impérativement accroitre la production interne d’énergie pour parer à ces genres de situations.

Que se passe-t-il exactement en matière de fourniture d’électricité aux populations ?

« Il faut dire que la situation que nous vivons est la résultante d’un certain nombre de choses qui ont entraîné ce que nous vivons actuellement. Il faut retenir essentiellement qu’il y a un déficit important en matière d’investissement dans le secteur. Entre 2011 et 2024, la puissance additionnelle demandée par les clients de la SONABEL est estimée à 490 autour de 500 mégawatts.
Sur cette même durée, les investissements qui ont été réalisés pour accroître la puissance ont permis de mobiliser 222 mégawatts. Donc nous avons un gap énorme entre les attentes, les besoins du peuple burkinabè et ce qui a pu être réalisé.»

Il a fait comprendre que entre 2011 et 2014, la SONABEL a pu installer autour de 149 mégawatts à savoir la centrale de Komsilga au tour de 94 mégawatts, la centrale de Bobo 2 avec environ 49 mégawatts et des petites centrales qui ont été dispatchées à Dori, à Gaoua et à Dédougou.

Pour la période 2016 à 2020, la SONABEL a pu installer seulement 9 mégawatts avec 8
mégawatts à Fada N’gourma et 1 mégawatt à Dori.

Pour la période 2021 à maintenant, la SONABEL a pu installer 64 mégawatts. « C’est pour vous dire que le rythme de réalisation des investissements n’a pas suivi le rythme de l’augmentation de la demande. La demande croît beaucoup plus rapidement que les investissements que la SONABEL arrive à réaliser », précise-t-il.

Il poursuit en indiquant que la SONABEL a des difficultés pour pouvoir réaliser son budget d’investissement. Les retards d’investissement font qu’il est extrêmement difficile pour elle notamment en période de pointe de pouvoir répondre à la forte demande de la population. Bien que la ligne d’interconnexion avec le Ghana permet d’avoir une certaine quantité d’énergie sur une certaine période, ce qui a manqué selon le DG, c’est le développement interne de leurs propres infrastructures.

«Même si nous avons l’opportunité et la possibilité de prendre l’énergie ailleurs, nous devons nous assurer que si cette énergie n’est pas disponible, nous avons pris toutes les mesures pour rendre notre parc national capable de pouvoir prendre en charge. Ce qui n’a pas été le cas malheureusement. Nous sommes en train de travailler à corriger cela », Foi de monsieur Ouédraogo.

Le DG de la SONABEL a également mentionné un matériel vieillissant, avec 30 % des groupes devant être déclassés. Ce qui ne permet pas de prévenir les pannes pendant cette période de chaleur.

Pour terminer, il a souligné que , le gouvernement burkinabè a accordé « des facilités » à la SONABEL et des « projets majeurs » sont en cours pour résoudre « un tant soit peu »ces difficultés.

Propos transcrit par Souleymane Ouédraogo

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