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Elargissement de la gratuité des soins au Burkina : Un ouf de soulagement en téléchargement!

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Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans ne seront plus les seuls à bénéficier de la gratuité des soins au Burkina. A partir de 2025, la gratuité sera, en principe, étendue aux maladies chroniques et sévères et aux accidents graves de la circulation routière.

L’annonce a été faite le 12 août 2024 à Ouagadougou par le ministre de la Santé, Dr Robert Jean-Claude Lucien Kargougou, lors d’une rencontre de finalisation des supports de communication sur les maladies à potentiel épidémique. Les maladies chroniques et sévères concernées sont le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle, la drépanocytose et l’albinisme. Le ministre justifie l’élargissement de la gratuité par le caractère coûteux des soins relatifs à ces maladies et qui constitue un fardeau pour les familles. « Les soins de ces maladies coûtent cher pour de nombreuses familles burkinabè et leur inclusion dans la politique de gratuité pourrait alléger ces charges », a souligné le ministre de la Santé. Il a aussi ajouté que l’extension prépare le terrain pour l’assurance maladie universelle qui permettra à chaque citoyen d’accéder à des soins gratuitement.

Malgré le coût de la gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, l’Etat ne veut pas y renoncer au regard du caractère social de cette politique initiée en 2016. Depuis cette date, il dépense entre 28 et 30 milliards de FCFA par an. Ce qui représente jusque-là une enveloppe de 232 milliards de FCFA. L’extension envisagée va coûter entre 10 et 15 milliards de FCFA supplémentaires par an. Pour les autorités, le jeu en vaut la chandelle et pour les malades chroniques et leurs familles, c’est un grand ouf de soulagement qui est en téléchargement.

C’est un secret de Polichinelle de dire que la prise en charge des maladies chroniques ou sévères coûte la peau des fesses. Les malades et leurs familles se retrouvent à supporter seuls les charges en termes d’ordonnances médicales à honorer, d’examens médicaux ou cliniques à faire. En l’absence d’une prise en charge partielle ou totale par le biais du système de l’assurance santé ou maladie, c’est la croix et la bannière. D’ailleurs, il n’est pas dans les habitudes des Burkinabè de souscrire à une assurance en dehors de celle obligatoire comme, par exemple, l’assurance automobile.

On ne songe pas à assurer sa personne, ses biens, son activité, pour ne pas être laissé à soi-même et n’avoir que ses yeux pour pleurer en cas de sinistre. Les produits et les services offerts par les sociétés d’assurance, les campagnes de sensibilisation pour faire entrer le recours à l’assurance dans les habitudes n’ont pas encore atteint cet objectif. Souscrire à une assurance est même vu par certains comme une peur du lendemain, un manque de confiance à la Providence entre les mains de qui l’homme doit tout remettre, vers qui il doit se tourner surtout dans les moments difficiles. Peut-être que l’assurance maladie universelle que l’Etat veut mettre en place pourra changer la donne.

L’extension de la gratuité des soins à d’autres cibles, à d’autres maladies, doit s’accompagner de mesures de garantie de son application effective et efficace sur le terrain. On a encore en mémoire ce que l’on a qualifié de sabotage de la gratuité des soins au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, à son lancement, avec l’indisponibilité de produits dans certaines formations sanitaires. Il y a eu aussi par endroits des détournements de produits par des agents de santé. Il ne faudrait pas que ce soit encore le cas au moment de l’élargissement de la gratuité. Les produits mis à disposition gratuitement doivent être effectivement accessibles aux bénéficiaires. Ils ne doivent pas être volontairement soustraits du circuit et (re)proposer à la vente à ceux qui doivent en bénéficier sans rien débourser.

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