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Exclusif Da Sié De Bindouté analyse l’actualité sur Aconews : Acte 4 : Un éventuel retour des trois Etats dans la CEDEAO avec l’action des médiateurs désignés ou auto-proclamés ?

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Dans cette quatrième partie de notre entretien avec Da Sié De Bindouté, l’analyste politique se prononce sur un éventuel retour des trois Etats dans la CEDEAO avec l’action des médiateurs désignés ou auto-proclamés par le sommet extraordinaire des chefs d’Etat du 7 juillet 2024 à Abuja.

« La médiation ne marchera pas, ça sera juste diplomatique. Mais comme il faut quand même tenter quelque chose, la médiation aurait eu une oreille attentive si la CEDEAO dans un élan africain, au cours d’un de ses sommets extraordinaires reconnaissait sont tort, faisait le bilan de toutes ses erreurs et après avoir énoncé toutes ces erreurs présentait ses excuses à ces trois pays », Da Sié De Bindouté

Un retour des trois Etats à la CEDEAO est-il possible avec l’action des médiateurs désignés ou auto-proclamés par le sommet extraordinaire des chefs d’Etat du 7 juillet 2024 à Abuja ?

Je pense que le retour de ces Etats à la CEDEAO ne sera pas possible. Elle fait des pieds et des mains pour dire qu’elle a fait des médiations, mais tous les analystes avertis savent pertinemment que ces pays-là ne vont plus revenir. Ni le Mali parce que la même CEDEAO a trop malmené le Mali, ni le Niger parce que la CEDEAO avait planifié la disparition totale du Niger par une intervention militaire.

 Je ne sais pas comment, un leader nigérien va venir convaincre le peuple nigérien pour un retour à la CEDEAO. Si un leader nigérien le fait, ce sera un leader qui ne connaitrait pas l’histoire de son peuple, il ne pourra pas alors diriger, il va vendre ce peuple. Il ne va pas aborder le sujet parce qu’il sait que c’est une question de dignité et surtout de souveraineté.

 Donc je ne pense pas que ces trois Etats vont faire leur retour à la CEDEAO. Surtout que parmi les médiateurs choisis, il n’y a pas un médiateur model.

Diomaye FAYE vient d’arriver au pouvoir, tout le monde sait que ce qu’il fait c’est pour répondre à l’agenda de la France. Quand il est allé rencontrer le président malien et le président burkinabè l’accueil n’a pas été aussi chaleureux. On a senti cela parce que le discours qu’il a tenu était un discours condescendant mais en bon africain les gens l’ont quand même écouté. Diomaye Faye est reparti mais je ne pense pas qu’il va revenir encore à la charge comme une chance de médiation.

 Pour ce qui concerne le président togolais Faure Gnassingbé , Il lui sera difficile de pouvoir convaincre les dirigeants de l’AES. Lui qui est au pouvoir depuis 20 ans, n’a pas fait bouger le Togo sur le plan démocratique, encore moins sur le plan économique. Beaucoup de jeunes togolais sont en train de fuir le pays faute d’opportunité d’emploi, et de perspective de changement politique pour s’épanouir. Dans ce petit pays riche d’Afrique de l’Ouest, Faure n’a pas fait de l’extraordinaire. De ce point de vue il ne pourra convaincre aucun des chefs d’états actuels de l’AES.

 Le président Sissoko Embalo de la Guinée Bissau a dit qu’il va s’occuper spécialement du dossier Burkinabè, je ne sais pas s’il y a un lien particulier entre lui et les autorités burkinabè.  Mais moi je ne sais pas comment le même Embalo qui avait dit ici qu’on malmène les peulhs dans tel ou tel pays africains devant Macron, comment, il peut revenir encore en négociateur. Je ne sais pas comment il va pouvoir convaincre le président Ibrahim Traoré ?  Si le capitaine Traoré a tous les dossiers sur le comportement du président Ambalo il y a quelques mois, je me demande s’il pourra même le recevoir à Ouagadougou ?   Des chefs d’états qui ont voulu a un moment créer l’ethnicisme au Burkina pour faire intervenir l’ONU et la France comme ils l’ont fait au Rwanda.  Si ce même président vient voir Traore et il l’écoute et donne son quitus, c’est que lui aussi il ne connait pas l’histoire parce que, c’est l’histoire qui est la base de la diplomatie, des relations entre les pays, c’est l’histoire aussi qui est la base de l’anticipation ou de la prévision dans la gestion de l’État.

 S’il pense que c’est un terrain conquis, je pense qu’il se trompe, les peuples sont aujourd’hui en liesse et les gens veuillent sur ces régimes là comme du lait sur le feu, je ne pense pas que la médiation va aboutir à quelque chose parce qu’au Mali, il y a des grincement de dents, moi je ne pense pas que les gens vont accueillir Diomaye Faye à Bamako pour ces questions.

 Les pays choisis pour la médiation n’ont pas des présidents modèles. Donc ils ne pourront rien faire et quand vous prenez le Bénin et la côte d’ivoire d’où viennent les vraies menaces de la zone AES. Moi je ne pense pas que la CEDEAO aurait dû même s’interroger sur la présence des forces étrangères qui s’est multipliée dans ces deux pays.

La médiation ne marchera pas, ça sera juste diplomatique. Mais comme il faut quand même tenter quelque chose, la médiation aurait eu une oreille attentive si la CEDEAO dans un élan africain, au cours d’un de ses sommets extraordinaires reconnaissait sont tort, faisait le bilan de toutes ses erreurs et après avoir énoncé toutes ces erreurs présentait ses excuses à ces trois pays.

 Si elle avait très tôt reconnu ses erreurs et a rejoint la raison en reconnaissant que ce qu’elle voulait faire était catastrophique, et a demandé à ces pays de leur proposer des solutions, je pense que c’est la meilleure manière pour qu’ils puissent s’écouter.

Si la CEDEAO avait envoyé des émissaires dès le début de la crise avant même que les 3 pays ne créent l’AES, cela aurait permis au Burkina, au Mali et au Niger de proposer un schéma de sortie de crise pour un retour apaisé au sein de la CEDEAO.

Les dirigeants de la CEDEAO n’ont pas donné la parole aux pays de l’AES. Ils ont menacé et ils continuent de menacer à travers les discours qu’ils tiennent. Moi-même à titre individuel je ne repartirai pas dans une organisation qui se comporte de cette manière.

Je dis se comporter de cette manière parce que quand la CEDEAO aborde la question de l’immigration et pour moi c’est de l’inculture de leur part. Une haute institution comme cela, ne peut pas assister impuissante à comment les africains ont des problèmes à travers l’Europe, l’Amérique, l’Asie pour des questions d’immigration même de racisme et venir proférer des menaces de fermeture de frontières à des ressortissants des pays voisins africains.

Finalement, ils jettent tous les africains dans la gueule du loup donc c’est une question d’inculture, ces dirigeants n’aiment pas l’Afrique. Pour quelqu’un qui aime son continent, il y a des degrés de pourriture qu’il ne peut pas atteindre mais en Afrique on peut tout voir.   Je pense que si l’on continue ainsi, personne ne va nous respecter en tant qu’africain.   La CEDEAO est en train de jouer la carte diplomatique dans tous les sens mais ça ne va pas aboutir à quelque chose parce qu’aucun peuple ne va accepter que ces présidents-là sortent demain pour dire, on va repartir à la CEDEAO. Ça risque d’être eux aussi leur chute. Aucun des trois peuples du Burkina du Mali et du Niger ne va accepter cela de mon point de vue. La question de passeport de la CEDEAO ne fait plus peur aux peuples de l’AES.

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