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Journée Internationale du Sport Féminin : « Il faut donner les mêmes opportunités aux filles et aux garçons dès le bas âge. » dixit Annick Pikbougoum /Zingué

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La Journée internationale du sport féminin créée en 2014 est célébrée chaque année le 24 janvier. Constatant la sous-médiatisation du sport féminin, le Conseil supérieur de l’audiovisuel français lance en collaboration avec le Comité national olympique et sportif français la journée internationale du sport féminin dont l’objectif est de permettre au sport féminin de gagner en visibilité et de contribuer à sa meilleure représentation dans les médias. Au Burkina, Aconews.net a voulu marqué cette journée en rencontrant le 24 janvier une dirigeante avertie du sport féminin et ancienne joueuse international de Handball pour les Etalons du Burkina. Lisez plutôt !

Comment vous présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Annick Pikbougoum Zingué, Secrétaire Exécutive de la ligue de football féminin (LFF). Ancienne internationale, entraineur de Hand ball et professeur d’Education Physique et Sportive de formation. Je suis aussi Directrice de Cours en management des organisations sportives pour le compte du Comité International Olympique (CIO). Parallèlement je suis aussi la Directrice Exécutive de Spécial Olympics Burkina, une structure sportive qui œuvre pour la promotion et l’inclusion des personnes handicapées intellectuelles par le sport

Comment faire progresser l’égalité femmes-hommes dans le financement et la médiatisation du sport féminin au Burkina ?

Il faut donner autant d’opportunités aux filles qu’aux garçons dès le bas âge, lever les barrières sociales qui persistent encore à certains niveaux pour donner à la pratique sportive féminine toute sa plénitude. Ce n’est qu’à ce prix que le sport féminin sera plus attractif, et va drainer plus de spectateurs et de sponsors. Alors la médiatisation suivra.

Quel progrès a connu le sport pour personnes handicapées féminin au Burkina ces 5 dernières années ?

Pour ce qui est du sport pour personnes handicapées et au niveau des femmes et des jeunes filles, on peut dire qu’il y a un léger progrès par rapport aux années antérieures. Comparativement au sport ordinaire, il y a quand même un grand retard parce que très peu de femmes et filles handicapées participent aux activités sportives. Je vais aller de façon spécifique sur la question de la déficience intellectuelle. Il y a d’abord un problème social, beaucoup de parents ne font même pas confiance à leurs enfants et de surcroît quand c’est une fille. On estime qu’elle n’a rien à prouver ou rien à donner, encore moins à dire, à faire et à lui faire faire des exercices physiques, voire des compétitions.

Sur le plan de la progression, en tout cas, c’est beaucoup plus lent qu’au niveau du sport ordinaire. Et pour ce qui est de la déficience intellectuelle au niveau des sports olympiques, nous faisons des efforts pour qu’il y ait autant de filles que de garçons en termes de participation aux compétitions internationales. Et là, l’exemple le plus frappant, ce sont les prochains Jeux de Berlin en juin prochain où dans toutes les disciplines nous avons pu avoir autant de filles que de garçons sauf dans la discipline du sport collectif où on a eu une équipe masculine qu’on avait présentée. Et du coup, nous donnant la chance de donner l’opportunité à chaque femme, surtout aux filles, de pratiquer le sport qu’elles veulent pratiquer.  Mais on n’en a pas autant que les garçons alors que les statistiques montrent le contraire au niveau du recensement général de la population, il y a autant de garçons que de filles qui ont une déficience intellectuelle. Mais nous avons très peu de pratiquantes à ce niveau-là.

Quel soutien attendez-vous du ministère en charges des Sports pour une véritable promotion au sport féminin dans notre pays ?

Pour une véritable promotion du sport féminin dans notre pays, je pense qu’il y a déjà beaucoup une avancée notoire, mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Durant un certain temps, on a milité à ce que les structures fédérales aient autant de clubs féminins que de clubs masculins. C’est vrai que beaucoup ont fait des efforts, mais ce n’est pas encore suffisant. Donc, ce que nous pouvons demander déjà au ministère en charge des Sports, c’est d’accompagner véritablement les différentes structures sportives à valoriser et à promouvoir la pratique du sport féminin. Et pourquoi pas en augmentant les financements surtout pour ceux qui font cette promotion-là. En tout cas en insistant pour qu’il y ait autant de clubs féminins que masculins au sein des structures fédérales et sur le fait aussi que les subventions aussi soient équitables. Je crois que ces subventions vont inciter beaucoup la pratique à la base. Il faut encadrer aussi cette pratique du sport féminin qui doit être les faits égale au sport masculin avec ses spécificités qu’il faut prendre en compte. Donc vraiment un meilleur encadrement tant au niveau des coachs que dans la prise en charge sur le plan médical. Et en tout cas tous ces aspects doivent être pris en compte pour que vraiment nous ayons une pratique sportive au féminin de la base jusqu’à l’élite performante.  Donc si nous avons les mêmes avantages, il n’y a pas de raison que les filles ne s’y mettent pas et en plus nous sommes plus nombreuses.

Quel message avez-vous pour les acteurs et actrices du sport au féminin au Burkina

Le message que j’aie à l’endroit des acteurs et actrices du sport féminin, c’est de persévérer dans les actions et aussi le travail bien fait qui permettra justement aux uns et aux autres de vraiment croire en nous, en nos capacités, et attirer aussi les sponsors vers le sport féminin. Je les encourage à une très grande et massive pratique en s’efforçant au maximum pour ramener des lauriers au pays. Plus nous allons amener des médailles pour le pays, plus nous serons considérés et les avantages aussi suivront. En somme, beaucoup de pratique, beaucoup d’abnégation, beaucoup de foi et de confiance en elles-mêmes et je crois que tout va bien se passer.

 

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