A l’occasion de journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril de chaque année, le ministre de la santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, a rappelé l’impérieuse nécessité de ne pas baisser la garde dans la lutte contre le paludisme. « Mon vœu est que cette action assez expressive de notre volonté de renforcer nos actions en matière de lutte contre la maladie, puisse susciter des élans d’engagement à tous les niveaux de notre société, pour l’instauration d’un cadre de vie sain, compatible avec le bien-être général » a souligné Pr Charlemagne Ouédraogo.
ALIMA (The Alliance for International Medical Action), en partenariat avec Canal+ International, appelle à se mobiliser contre cette maladie. Depuis 2009, ALIMA et ses partenaires travaillent avec les Ministères de la Santé pour la mise en place d’activités de prévention, de dépistage et de traitement du paludisme.
Une maladie évitable mais encore parmi les premières causes de mortalité infantile
« Le paludisme, de même que la malnutrition, demeure l’une des premières causes de mortalité en Afrique et frappe plus durement les femmes enceintes et les enfants : sur nos opérations en Afrique Subsaharienne, le paludisme représente 60 à 70 % des morbidités, particulièrement pendant la saison des pluies, période de haute transmission », déclare le Docteur Moumouni Kinda, Directeur Général d’ALIMA. Selon le rapport 2020 de l’Organisation mondiale de la Santé, en 2019, environ 11,6 millions de femmes enceintes vivant dans 33 pays d’Afrique étaient infectées par le paludisme (35 % de toutes les grossesses).
« En 2020, ALIMA a pris en charge près de 263 000 enfants de moins de 5 ans atteints de paludisme. 45 hôpitaux et 312 centres de santé ont été accompagnés, à travers des dotations en médicaments et en équipements médicaux, un appui en ressources humaines, ainsi que la réhabilitation et la construction d’espaces de soins », explique le Docteur Malam Issa Kanta, Responsable programmes ALIMA. Nos équipes interviennent sur le circuit de prise en charge des patients. ALIMA et ses partenaires appuient également les districts sanitaires dans la mise en œuvre des programmes de chimio prévention du paludisme, ainsi que des actions préventives et des diagnostics des cas de paludisme (tests rapides pour tous les enfants). Pour le Docteur Kanta : « Dans les pays où ces actions sont mises en œuvre de manière efficace, nous constatons une réduction significative du nombre de cas. »
L’impact de la COVID-19 sur l’accès aux soins, le traitement et la prévention du paludisme
L’arrivée de la COVID-19 a eu un impact négatif sur la lutte contre le paludisme : baisse des consultations, réticence de la population à fréquenter les services de soins au début, limitation des mouvements du personnel soignant et des malades, ou encore difficultés d’approvisionnement en médicaments, matériel et ressources humaines. Le Docteur Ibrahim Kandian Diallo, ancien Responsable programmes ALIMA, témoigne : « En 2020, les consultations dans les structures de santé appuyées par ALIMA ont baissé d’environ 35%, alors que le paludisme représente plus de 50% des motifs de consultations. L’accès aux soins de santé par la communauté a été aussi perturbé car celle-ci avait peur d’être contaminée par la COVID-19. »
Aller à la rencontre des populations grâce aux cliniques mobiles
L’accès aux soins de santé est difficile pour de nombreuses populations qui doivent régulièrement marcher pendant plusieurs heures avant d’atteindre un centre de santé, notamment pendant la saison des pluies, lorsque de nombreuses zones deviennent inaccessibles. Afin d’atteindre les populations les plus vulnérables, ALIMA a développé des cliniques mobiles dans la plupart de ses pays d’intervention dont le Niger, la République centrafricaine, le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie et le Soudan du Sud.