Rickson Dolex à l’état civil, Ouédraogo Pingdwendé Éric, est un artiste musicien burkinabè. Son amour avec la musique reggae commence dès son jeune âge. C’est ainsi, qu’il devient la voix des sans voix, le défenseur des opprimés, les béquilles de la veuve et de l’orphelin par le biais de la musique reggae. En 2002, il sort son premier album ‘’YIRIBA’’ soit (BAOBAB) en Dioula. Son deuxième album ‘’CONSCIENCE’’ sorti en 2005 avec pour titre éponyme « BELLE-MERE », fait le tour du monde. ‘’PEUPLE OPPRIME’’, son troisième œuvre discographique sort en 2008. Après 12 ans de silence l’homme de ‘’ BELLE-MERE ‘’ est de retour. Avant cette sortie officielle, aconews.net a rencontré l’artiste. Lisez plutôt!
Aconews : Quelle est votre actualité musicale ?
Rickson Dolex : Je prépare actuellement la sortie de mon quatrième album intitulé « REVOLUTION », pour le 18 mars prochain. C’est un album qui a été enregistré en live entre le Burkina Faso et la côte- d’ivoire. L’album a été arrangé dans les studios FACOLY, DMD, et BERGER AFRIKA, le mixage et le Mastering ont été réalisés au studio Diaspora Rockers à Paris. ‘’REVOLUTION’’ est un concentré de tubes chantés en dioula et français, qui traitent des thèmes : comme la corruption, la condition de la femme dans la société, la politique. L’album a connu la participation de Hamed Farras de la Côte-D’ivoire, Dicko Fils et Big Desal du Burkina Faso.
Aconews : Vous avez disparu de la scène musicale Burkinabè, ou étiez-vous ? que faisiez-vous ?
Rickson Dolex : Je vis aux Etats Unis d’Amérique depuis quelques années, je travaille dans une société de transport là-bas et à mes temps perdus je fais de la musique.
ACONEWS : Récemment on a vu sur les réseaux sociaux, vos images avec l’artiste ivoirien Ahmed Farras, qu’avez -vous en commun ?
Rickson Dolex : Ahmed Farras est un ami de longue date, je pense que nous avons la même vision, dans mon dernier album on a fait une chanson ensemble sur la réconciliation, j’aime dire que je suis un africain les blancs sont venus diviser l’Afrique pour mieux régner, on a tenu à faire cette chanson pour l’éveil de la conscience africaine. Vous savez qu’au-delà des frontières artificiels, on est tous des africains, nous sommes unies par la couleur de la peau, que tu sois ivoirien, ce n’est pas écrit sur ton front que tu l’es, pareil aussi au Burkinabè, nous prônons pour l’africanisme pour les intérêts africains. C’est la raison pour laquelle nous avons composé ‘’SANGUI’’ qui est une chanson de réconciliation. Quoi qu’on dise il faut qu’on se donne les mains pour sauver notre cher Afrique.
Aconews : Que pensez-vous de la musique Burkinabè ?
Rickson Dolex : La musique Burkinabè évolue très bien, Il n’y a pas mal d’artistes qui s’en sortent très bien, chaque année on découvre de nouveaux talents. Mais ce qui est malheureux, c’est que la musique Burkinabè n’arrive pas à franchir les frontières. Je ne sais pas si c’est du côté des artistes ou bien ce sont les promoteurs culturels qui n’arrivent pas à vendre nos artistes au-delà de nos frontières, je pense qu’avec le temps nous allons travailler pour y remédier.
Aconews : Quelle lecture faites-vous de la situation actuelle du pays ? avez-vous des propositions à l’endroit des nouvelles autorités ?
Rickson Dolex : Vraiment, c’est triste. Quand je pense que le pays de Thomas Sankara est devenu ainsi, ça me fait très mal au cœur. Mais j’ai espoir, que les nouvelles autorités vont prendre le taureau par les cornes. Pour le moment je ne peux pas les juger. On dit que c’est au pied du mur qu’on reconnait le vrai maçon. (Rire…)
Tout ce que nous demandons aux nouvelles autorités, c’est de réaliser des actes concrets sur le terrain, ils doivent travailler à ce que le Burkina recouvre l’intégrité de son territoire, le retour de nos parents dans leurs villages d’origines, de lutter contre la corruption pour le bonheur de tous les Burkinabès. Pour le moment, l’heure n’est plus aux beaux discours, les nouvelles autorités doivent travailler à un retour à la vie constitutionnelle normale au pays des hommes intègres.
Aconews : Quel regard avez-vous sur l’Afrique ?
Rickson Dolex : l’Afrique a besoin aujourd’hui d’un leadership de qualité qui puisse impulser le développement. Je dirais que la veille génération a échoué donc il est temps qu’il cède la place à la nouvelle génération pour sauver le berceau de l’humanité. Quand on constate que depuis les années de l’indépendance jusqu’à nos jours, on remarque que la liberté de notre continent est sur papier, elle n’est pas libre et fait face à une multitude de problèmes qui freine son élan développement. L’Afrique n’appartient plus aux africains elle est en quelque sorte vendue, quoi qu’on dise, nos matières premières sont pillées et la jeunesse d’aujourd’hui n’a plus de repère, beaucoup sont plongés dans le désespoir et partent mourir dans la méditerranée. Il est temps que ceci s’arrête. Il faut que nous brisions les chaines de la division qui sont campées dans nos consciences et prôner l’unité Africaine, la seule chose qui va nous permettre de développer notre continent.
Aconews : Votre mot de la fin
Rickson Dolex : Je tiens à saluer tout le public Burkinabè, qu’il sache que le silence n’est pas un oubli. Mais souvent il est mieux de reculer pour pouvoir mieux sauter. Rickson Dolex, est de retour au pays avec un nouvel album qui s’appelle ‘’REVOLUTION’’. Un album de belle facture produit en live avec des grands renoms du showbiz mondial. J’invite le public le 18 mars 2022 pour la sortie officielle de mon quatrième album ‘’REVOLUTION’’.
Interview réalisée par Souleymane Ouédraogo et Laetitia Djigma