Un atelier national s’est ouvert ce vendredi 17 novembre 2023 à la bourse du travail de Ouagadougou, sur le financement de la protection sociale au Burkina Faso. L’atelier a été organisé par la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) et le Réseau » International network for social protection rigths » du Burkina Faso (INSPIR). L’objectif de cette rencontre, est de permettre aux participants de partager leurs expériences et de faire des recommandations pour l’accroissement de la protection sociale au Burkina Faso.
Durant deux jours, plusieurs communications seront déroulées pour une dynamisation de la protection sociale au Burkina. Les participants partageront aussi leurs expériences et leurs connaissances apprises lors des ateliers organisés dans le même cadre à Cotonou et à Dakar en 2022 afin d’identifier des pistes pour l’accroissement du financement innovant de la protection sociale au Burkina Faso.
Pour le président du réseau INSPIR Burkina, Patrice Pamoussa, le réseau INSPIR-BF et la CSB, sont des mouvements sociaux intervenant dans les différentes dimensions de la protection sociale. Ce sont des acteurs importants de la société civile dynamique œuvrant en synergie avec l’Etat, les PTF et les acteurs économiques pour une extension effective à la protection sociale. En décidant d’organiser cet atelier, les deux structures entendent permettre aux organisations de la société civile (OSC), les mouvements sociaux, les syndicats, les partenaires techniques et financiers, les acteurs gouvernementaux d’être des acteurs majeurs pour effectivité de la protection sociale au Burkina.
Selon le secrétaire général adjoint de la CSB Xavier Bambara, la protection sociale n’est pas une réalité au Burkina Faso. << Quand on parle de la protection sociale, certains pensent que c’est un luxe. Le volet social c’est aussi protéger l’homme toute sa vie, c’est penser à trouver des mécanismes pour suivre l’homme toute sa vie par des axes, des paramètres qui sont inhérents à sa vie elle-même »>, a soutenu Xavier Bambara.
Pour renchérir, Guy Olivier Ouédraogo, Secrétaire Général de la CSB qui participe à cet atelier par visio-conférence depuis la Belgique, a laissé entendre qu’un travail énorme reste à faire pour bien structurer la protection sociale au Burkina.
Notons que la protection sociale est l’un des quatre (4) piliers de l’Agenda du Travail Décent promu par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). L’agenda 2030 des Nations-Unies définit 17 objectifs du développement durable (ODD), composés de 46 169 cibles à atteindre à l’horizon 2030. Plusieurs ODD, notamment les 1.3, 5, 8 et 10 prennent en compte la question de la protection sociale et la nécessité d’y accorder des moyens appropriés. Selon le rapport mondial 2022 de l’OIT sur la protection sociale, seuls 47% de la population mondiale est effectivement couverte par au moins une prestation de protection sociale, tandis que 4,1 milliards de personnes (53%) ne bénéficient d’aucune garantie de revenu par leur système national de protection sociale. La situation est plus préoccupante en Afrique, où le taux de couverture est de 17%.