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Rencontre du chef de l’Etat avec les forces vives : Un grand oral aux allures de programme politique

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Le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a rencontré, le 11 juillet 2024 à Ouagadougou, les forces vives de la Nation. Celles-ci sont venues des treize (13) régions du pays pour écouter le chef de l’Etat qui avait un message à livrer au peuple sur la suite de la Transition débutée le 02 juillet dernier pour une durée théorique de cinq (05) ans. Ce fut un grand oral qui a pris des allures de programme politique.

Après février 2024, le chef de l’Etat avait encore rendez-vous avec un auditoire au Palais des sports de Ouaga 2000. Cette fois, le public n’était pas ses soutiens, les fameux wayiyans, mais les représentants des forces vives de la Nation. Selon l’annonce de la rencontre faite la veille par la Direction de la communication de la Présidence du Faso, le chef d’Etat devait livrer à l’occasion un important message sur la suite de la Transition et décliner sa vision pour les cinq (05) ans à venir qui correspondent à la nouvelle durée de cette phase telle que décidée par les Assises nationales le 25 mai dernier.

Pendant 1 heure 40 minutes, le chef de l’Etat s’est adressé à son auditoire en guise d’introduction aux échanges. Il a abordé beaucoup de domaines, de thèmes et des sujets durant cette phase qui était en direct sur les antennes de la télévision nationale et sur les réseaux sociaux. Le jeune capitaine a ainsi évoqué la lutte contre le terrorisme, la justice, l’éducation, la communication, etc. Il a également accusé la Côte d’Ivoire d’abriter « un centre de déstabilisation » de la Transition et le Bénin, des bases françaises où « des terroristes seraient entraînés et soignés ». La Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), née lors du sommet de Niamey du 06 juillet, a été aussi au menu de la rencontre.

Si on rentre dans les détails, on relèvera que le chef de l’Etat a martelé, concernant la lutte contre le terrorisme, qu’il n’y a pas de négociations possibles avec les terroristes. A propos toujours de cette lutte, il a déclaré que « le Burkina va retirer des permis à des pays qui exploitent ses ressources minières » mais « refusent de lui vendre du matériel de guerre ou bloqueraient la livraison du matériel de guerre ». Dans un contexte de lutte contre le terrorisme, le chef de l’Etat a fait savoir aux journalistes qu’il existe « une différence entre liberté et libertinage ». Il les a aussi invités à ne pas communiquer pour les terroristes et l’impérialisme.

Dans d’autres domaines comme l’éducation, le président du MPSR II (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) a annoncé l’introduction de la formation militaire, civique et patriotique à l’école primaire. Et la transformation de l’actuel prêt FONER (Fonds national pour l’éducation et la recherche) en allocation pour les étudiants.

La partie échanges de la rencontre a vu se succéder les représentants des forces vives de la Nation pour exprimer leur soutien au chef de l’Etat. L’occasion faisant le larron, ils lui ont exposé des préoccupations et des doléances. Le premier des Burkinabè y a répondu avec beaucoup de promesses comme, par exemple, la création d’un ministère plein dédié à la formation professionnelle des jeunes.

Qu’il s’agisse de ce qu’il a dit lors de sa longue introduction de la rencontre ou lors des échanges directs, on peut dire que le grand oral du chef de l’Etat a eu tous les airs d’un discours politique, d’un programme de gouvernance. D’ailleurs, quelqu’un s’est interrogé, après la rencontre, sur ce que dira le futur Premier ministre dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée législative de Transition (ALT). Pas grand-chose sinon que mettre en forme ce qui a été dit oralement.

Dans les grandes lignes, on a une idée de ce que va faire le chef de l’Etat pour les cinq (05) prochaines années.  Déjà, on sait que le combat contre le terrorisme va aller en s’intensifiant, que l’équipement des forces combattantes va se poursuivre. On sait aussi que les relations avec la Côte d’Ivoire, sauf miracle, ne vont pas s’améliorer avec les accusations portées contre ce pays. Ce ne sera pas aussi le parfait amour avec un autre voisin, le Bénin, pointé du doigt pour de probables bases françaises qu’il abriterait et où « seraient entraînés et soignés des terroristes ».

Sur le plan national, on note que la guerre est déclarée à la magistrature accusée d’avoir en son sein « des magistrats corrompus qui se cachent derrière les syndicats ». Il est reproché à la justice d’être favorable, clémente envers les riches et impitoyable contre les pauvres. Dans le domaine de la justice, il faudra s’attendre durant le « quinquennat » à venir à la poursuite du non-respect par l’Exécutif de décisions de justice en attendant de « changer carrément le mode de justice » avec la relecture annoncée du Code pénal. Le ton est donc donné ici comme dans d’autres domaines.

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