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Tentatives de déstabilisation au Burkina : Vivement la fin de la « récréation » !

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Le Burkina a encore été victime d’une énième tentative de déstabilisation par des personnes qui n’aiment pas le régime militaire en place ou sa conduite des affaires. C’est, en tous cas, ce qu’a fait savoir le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, dans une déclaration lue à la Télévision nationale du Burkina dans la soirée du 23 septembre 2024. A l’occasion, on a appris qu’une tentative de déstabilisation de grande envergure, impliquant des personnalités comme l’ancien chef de l’Etat Paul Henri Sandaogo Damiba ou encore l’ancien ministre Djibril Bassolet, a été déjouée.

Au Burkina, faut-il avoir peur du mois de septembre quand il tire à sa fin ? C’est le sentiment que l’on finira par avoir au regard de ce qui se passe dans ce mois depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR II) le 30 septembre 2022. Chaque fois à l’approche de l’anniversaire de cet événement, on apprend qu’une tentative de déstabilisation du régime en place a été étouffée dans l’œuf.

Ainsi, l’année dernière à la même période, les réseaux sociaux bruissaient de rumeurs de coup d’Etat à l’approche du premier anniversaire de la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahim Traoré. Des partisans du régime étaient même sortis spontanément et dans la nuit du 26 septembre 2023 dans les rues de Ouagadougou et d’autres villes pour soutenir la Transition face à la persistance des informations de velléités de déstabilisation. Les rumeurs en question ont fini par être confirmées par le gouvernement à travers un communiqué lu à la Télévision nationale dans la soirée du 27 septembre. A l’époque, l’opinion publique avait été informée qu’une « tentative avérée de coup d’Etat a été déjouée ce 26 septembre 2023 par les services de renseignement et de sécurité burkinabè ».  Le gouvernement avait fait savoir qu’« à l’heure actuelle, des officiers et d’autres acteurs présumés impliqués dans cette tentative de déstabilisation ont été interpellés et d’autres, activement recherchés ».

Avant cette tentative, d’autres avaient été portées à la connaissance de l’opinion. C’est le cas de celle de début août 2023 pour laquelle trois militaires ont été arrêtés suite à une enquête du parquet militaire. Auparavant, plus précisément en décembre 2022, soit quelques mois après l’arrivée des nouvelles autorités, le même parquet militaire a informé les citoyens de la mise en échec d’une tentative de déstabilisation avec des arrestations à la clé.

Cette année 2024, on pensait à un deuxième anniversaire sans encombres en fin septembre. Mais que nenni ! Ce ne sera hélas pas le cas car l’histoire qui, dit-on, ressert toujours les mêmes plats, s’est répétée. Et nous voilà encore avec une affaire de déstabilisation à quelques jours de la date d’anniversaire.  Comme les précédentes, elle a été mise en échec. C’est le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, qui a donné l’information dans une déclaration à la Télévision nationale dans la soirée du 24 septembre. Il a fait savoir notamment que « des individus, résidant en République de Côte d’Ivoire, se sont activés dans une entreprise de subversion contre notre pays ».

Mais à la différence des autres, celle-là est d’une grande envergure avec des recrutements de terroristes, de mercenaires au nombre de 500 ainsi qu’un début d’exécution avec l’attaque meurtrière du 24 août dernière à Barsalogho, dans la région du Centre-Nord, présentée comme le précurseur de la manœuvre. Il y a également le statut des personnes soupçonnées d’y être impliquées.

Après avoir décrit le mode opératoire de l’équipée déstabilisatrice, le ministre Sana a nommément cité une dizaine de personnes suspectes. Dans le lot, on retrouve des militaires comme des civils. C’est le cas, par exemple, de l’ancien chef de l’Etat Paul Henri Sandaogo Damiba, les anciens ministres des Affaires étrangères du Burkina, Djibril Bassolet et Alpha Barry. Des noms d’hommes politiques ont été aussi cités comme celui de Aziz Diallo, ancien député-maire de Dori dont l’épouse avait disparu, dans ce mois de septembre, plus de 10 jours avant de réapparaitre. Le journaliste Abdoulaye Barry, ainsi qu’un confrère ivoirien résidant à Niamey, ont également été cités comme faisant partie des conspirateurs. Dans les jours à venir, on en apprendra sans doute davantage sur le projet avec la promesse de diffusion d’enregistrements de conversations, faite par le ministre de la Sécurité.

Sommes-nous condamnés aux déstabilisations pendant que se mène la lutte contre le terrorisme ? A quand la fin de « la récréation » dont on a justement fait cas le ministre ? Il le faut le plus rapidement possible pour permettre aux Burkinabè de tous bords de se concentrer sur l’essentiel, de se retrouver sur ce qui devrait les unir à savoir la survie du pays ?

Certes, la gestion actuelle des affaires peut ne pas convenir à tout le monde. Mais on doit pouvoir taire les divergences et parer au plus pressé, faire front commun contre le danger. Les changements fréquents, répétitifs, retardent les dynamiques enclenchées, provoquent des retours en arrière, des éternels recommencements. C’est dommage qu’il y ait toujours des personnes qui n’ont pas encore pris conscience du danger et du péril qui guettent le pays au point de vouloir freiner la marche, mettre des bâtons dans les roues.

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