Accueil A LA UNE Variole du singe : Faut-il craindre une pandémie ?

Variole du singe : Faut-il craindre une pandémie ?

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Après le Covid-19, il y a une autre maladie qui fait parler d’elle. Il s’agit de la variole du singe ou Mpox (pour monkey pox en anglais). Elle est à la Une de l’actualité sanitaire en Afrique où elle se propage rapidement. Le Burkina a pris des mesures en début de semaine pour parer à toute éventualité malgré l’absence de cas confirmés.

Les chiffres commencent à faire froid dans le dos. Selon les données du 17 août 2024 de l’Agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC), 18 737 cas suspects ou confirmés de variole de singe ont été dénombrés depuis le début de l’année. Un record de 1 200 cas a même été battu en une semaine dans ce mois d’août. Selon toujours Africa CDC, on enregistre un total de 541 décès répartis dans 12 pays africains. Les statistiques de cette agence font également état d’un nombre record de 14 838 cas déjà recensés depuis le début 2024, loin devant les données de toute l’année dernière.

Comme Ebola ou le Chikunguya, c’est la République démocratique du Congo (RDC) qui est encore le foyer de la variole du singe où une souche, plus mortelle et plus transmissible, a été détectée en septembre 2023. Ce pays d’Afrique centrale est présenté comme concentrant à lui seul 96% des cas et 97% des décès à l’échelle du continent africain. Face à la forte augmentation du nombre de cas et à sa propagation rapide sur le continent africain, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), suivant les lignes directrices du Règlement sanitaire international (RSI), a déclaré, le 14 août dernier, la variole du singe comme une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). L’OMS, s’appuyant sur cette déclaration, recommande le renforcement des capacités de surveillance et de réponse à cette maladie.

C’est sans doute ce qui a amené le Burkina à prendre des mesures pour se prémunir de la variole du singe malgré l’absence officielle de cas confirmés de cette maladie virale. Lesdites mesures ont été listées dans un communiqué du ministère de la Santé daté du 18 août 2024. Au nombre d’elles, il y a « la mise en alerte de toutes les formations sanitaires à tous les niveaux de la pyramide sanitaire par la diffusion de directives sur la variole du singe » afin de détecter précocement tout cas suspect. Une autre mesure notable prise est le renforcement de la surveillance épidémiologique avec un accent particulier aux points d’entrée du territoire national.

Certes, la variole du singe est endémique pour le moment dans deux régions d’Afrique : le Centre et l’Ouest. Mais on ne peut s’empêcher de redouter une extension à tout le continent et au monde entier même si nous touchons du bois pour qu’il n’en soit pas ainsi. La maladie à coronavirus ou Covid-19 a commencé ainsi en fin 2019 en Chine. Puis s’est rapidement propagée à toute l’humanité à partir de 2020. A l’époque, en l’absence d’un vaccin efficace, des moyens de prévention, dont certains étaient drastiques, ont été rapidement mis en œuvre. On a encore en mémoire le port de masques, l’interdiction de se serrer les mains, le lavage systématique de celles-ci avec du savon ou du gel hydro-alcoolique, le respect d’une certaine distance sociale pour éviter tout contact ou tout frottement. Et ce qui a été plus difficile à vivre a été la fermeture des frontières terrestres et aériennes, celle des lieux publics comme les marchés, les lieux de culte, le confinement de populations entières contraintes du jour au lendemain de ne plus pouvoir mettre le nez dehors pour un temps indéterminé.

Toutes ces images et ce passé douloureux ressurgissent forcément lorsque l’on entend qu’il y a une maladie qui atteint beaucoup de personnes en un temps record et se joue également des frontières. Toutefois, à la différence du Covid-19, il existe un traitement contre la variole du singe dont les symptômes courants sont une éruption cutanée (boutons, bulles, cloques localisés principalement sur le visage, les mains et les pieds) accompagnée de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires et dorsales, d’un manque d’énergie et d’un gonflement des ganglions lymphatiques.

Déjà, ce que l’on appelle la communauté internationale se mobilise pour aider la RDC à prévenir et à traiter les nombreux cas enregistrés. Ainsi, les Etats-Unis ont promis, par exemple, 50 000 doses de vaccins pour faire face à l’épidémie. En principe, le géant de l’Afrique centrale doit pouvoir commencer d’ici-là la vaccination de 2,5 millions de personnes avec 3,5 millions de doses. Il y a de quoi espérer donc que la variole de singe ne va pas … singer le Covid-19 et devenir une pandémie.

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