La chanteuse Élisabeth Tshala Muana Muidikayi est décédée, ce samedi 10 décembre à l’âge de 64 ans dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, a annoncé sa famille. Selon des informations recueillies par Aconews.net, elle est morte après une semaine d’hospitalisation dans la capitale.
Surnommée « Mamu Nationale » ou « Reine du Mutwashi », danse folklorique des Luba, tribu du centre de la RDC, Tshala Muana était à la fois chanteuse, danseuse, productrice, actrice et patronne de l’orchestre « la dynastie Mutwashi ».
Tshala Muana, née le 13 Mai 1958 dans la ville de Lubumbashi (Sud – Est) est deuxième d’une fratrie de dix enfants. Elle fille est la fille d’un militaire et d’une mère au foyer.
L’artiste a fait danser tout le continent avec son tube « chagrin d’amour » et ses concerts très courus en Afrique.
Elle a commencé sa carrière comme danseuse dans le Groupe Tcheke Tcheke Love, de Mpongo Love puis comme chanteuse, avec Rachid King puis Abeti Masikini et Minzoto Wela Wela. Sa carrière avait pris un tournant en Afrique de l’Ouest, précisément en Côte d’Ivoire avant de s’exiler en France.
L’artiste célèbre avait pris goût de la politique depuis la capitale française où elle s’était rapproché du président Laurent-Désiré Kabila, tombeur du dictateur Mobutu Sese Seko.
Elle avait siégé en tant que députée (2000-2002) au parlement de transition puis devient présidente de la Ligue des femmes du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) de Joseph Kabila créé en 2002 par le président Joseph Kabila, une année après le décès de son père et son accession au pouvoir.
Dans les rangs des dignitaires de la majorité au pouvoir, Tshala Muana a produit plusieurs chansons de campagne à la gloire de Kabila.
En 2011, elle avait tenté en vain d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale. Elle avait été battue aux législatives dans la ville de Kananga d’où elle est originaire.
En 2020, deux ans après la fin du règne de Joseph Kabila, l’artiste s’était fait arrêter pour avoir critiqué le nouveau Président Félix Tshisekedi, sans le nommer, dans une chanson à paraître, intitulée « Ingratitude ».
La chanson rappelait le bras de fer entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi qui avait conclu un accord avant la proclamation des résultats controversés de la présidentielle du 30 décembre 2018.
« Par son immense talent, sa voix et sa danse, Tshala Muana a enflammé le Congo et le monde », dit d’elle Moise Katumbi.
L’ancien gouverneur du Katanga estime que « son départ nous prive d’une artiste accomplie. Notre Mamu nationale fut une femme courageuse et engagée. Toutes mes condoléances vont à sa famille et à ses millions d’admirateurs », dit à côté l’ancien gouverneur du Katanga.
Cette disparition de marque la perte d’un « grand monument de la culture qui a su concilier modernité et tradition dans un véritable dialogue et ouverture des cultures », estime le député Dely Sesanga
« L’artiste ne meurt jamais, son œuvre et sa mémoire continuerons à nous inspirer et nous accompagner », pense l’élu de Luiza (Kasai)
« Mon coucou est parti. Un amour vrai, c’est à vie », dit d’elle l’artiste Koffi Olomide .
Les Hommages sont nombreux et viennent de partout, connus et anonymes, sur les réseaux sociaux mais aussi au domicile de la défunte.
Fally Ipupa : « Rest in peace la Reine de mutwashi, Mamu nationale, Mama Tshala Muana ».
Originaire du Kasaï-Occidental, Tshala Muana a sorti plusieurs chansons à succès depuis le début de sa carrière solo vers années quatre-vingt. Il s’agit entre autres de Mbanda matière, Ntambwe, Yombo, Katsha Waya, Pika pende, Dinanga, Malu, Tshanza, Tshikuma fou et Sikila.
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