Les corps de trois Européens assassinés au Burkina Faso ont été rapatriés, vendredi, en Espagne. Madrid a réaffirmé son engagement au Sahel aux côtés de la France, de l’Allemagne et de l’Italie pour « continuer à soutenir les efforts pour la paix et la stabilité ».
Un Airbus 310 de l’armée de l’Air espagnole s’est posé, vendredi 30 avril, à 09 h 00 (07 h 00 GMT) sur la base aérienne de Torrejón de Ardoz, à l’est de la capitale espagnole, avec à son bord les dépouilles des trois Européens assassinés au Burkina Faso.
Le gouvernement du Burkina Faso avait confirmé, mardi, la mort des reporters espagnols David Beriáin et Roberto Frail, et de l’Irlandais Rory Young, président de l’ONG de protection de la faune sauvage Chengeta International.
L’émotion était intense à Torrejón de Ardoz lorsque 24 officiers de l’armée de l’Air espagnole ont porté d’un pas lent les trois cercueils, en présence des ministres espagnoles des Affaires étrangères, Arancha González Laya, et de la Défense, Margarita Robles, ainsi que de l’ambassadrice d’Irlande, Síle Maguire, et de membres des familles des journalistes espagnols.
« Nous voulons tous rendre hommage à ceux qui étaient derrière la caméra, qui sont parfois invisibles (…), David et Roberto, qui ont tant fait pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas », a déclaré la cheffe de la diplomatie espagnole.
Les trois hommes ont été tués en début de semaine dans l’est du Burkina Faso, alors qu’ils se trouvaient avec une patrouille antibraconnage formée de militaires et de gardes-forestiers burkinabè qui a été attaquée, lundi, par des hommes armés. Les deux journalistes, des reporters aguerris rompus aux terrains de guerre, réalisaient un documentaire.
Madrid réaffirme son engagement au Sahel
notamment les opérations de Barkhane.
Une enquête pour retrouver les auteurs de l’attaque
Par ailleurs, l’Audience nationale, tribunal ayant compétence pour les dossiers les plus sensibles, notamment les affaires de terrorisme, a décidé l’ouverture d’une enquête sur la mort des deux journalistes, comme elle le fait à chaque fois qu’un Espagnol est victime d’un homicide à l’étranger, a-t-on appris de sources judiciaires.
Mme González Laya s’est dite « convaincue, parce qu’elles nous l’ont dit », que les autorités burkinabè allaient « nous aider à éclaircir ce qu’il s’est passé » et « à identifier qui est derrière (…) ces actes terroristes, pour que les auteurs puissent être jugés ».
Elle avait fait état d’un communiqué dans lequel un groupe jihadiste aurait revendiqué l’attentat et avait demandé au gouvernement du Burkina Faso une enquête afin « que tous les faits soient éclaircis ».
Avec AFP