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Incivisme à Ouagadougou : Des citoyens transforment un canal en dépotoir, l’école et la maternité Pogbi suffoquent

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Voir les ordures partout et même aux abords des voix de la ville de Ouagadougou est devenu monnaie courante. Tout espace vide et libre est synonyme de poubelle pour certains citoyens de la ville de Ouagadougou. C’est le cas du canal sur l’Avenue de la Liberté, situé à cheval entre la maternité Pogbi, le lycée privée “La compétence” et l’école primaire Pogbi. Ce lieu semble être devenu un dépotoir de déchets de tout genre à ciel ouvert, qui déborde souvent sur la voie qui mène vers la cité An III de Ouagadougou avec son corolaire d’odeur accompagné de mouches et de moustiques voir même à couper le souffle. 

Les riverains, les commerçants qui sont aux alentours, les patients qui sont dans la maternité Pogbi et les élèves souffrent des odeurs nauséabondes qui sont néfastes à la vie.  Ce qui est marrant, c’est que à quelques mètres de ce jet d’ordures est située la maternité de référence de Ouagadougou, communément appelée maternité Pogbi. Qui dit maternité, devrait espérer un synonyme de propreté parce que, c’est un lieu qui accueille des nouveau-nés qui sont très sensibles à leur environnement vital. Mais la triste réalité, est que la maternité Pogbi suffoque à longueur de journée à cause de l’odeur insupportable des ordures que des citoyens irresponsables viennent jeter tard dans la nuit même souvent en pleine journée, souvent face aux regards impuissants de la Police Municipale qui réglemente parfois la circulation aux feux tricolores de Pogbi selon nos sources.

En plus de la maternité qui subit les dures épreuves de cet endroit, il y a aussi le lycée privé La Compétence et l’école primaire Pogbi qui sont situés à proximité de ce lieu transformé en dépotoir, en plein cœur de la capitale Ouagadougou. Les élèves et écoliers  sont exposés aux effets néfastes de cet endroit pourri par l’incivisme de certains citoyens.

Mais pourquoi cette pratique irresponsable en plein cœur de Ouagadougou ? y’a-t-il quelqu’un qui ne fait pas son travail ?

Pour essayer de comprendre, nous sommes allés recueillir des avis de quelques commerçants situés à proximité du site, des riverains, des gens du quartier et la mairie de l’arrondissement 2 de la commune de Ouagadougou le lundi 26 août 2024.

Ouattara Minata marchande empruntant cette voix au quotidien, estime que : « la voie où il y a les ordures est destinée aux piétons, mais les ordures bloquent notre passage, nous sommes obligés de marcher ou les motos et les voitures passent, nous suffoquons et nous sommes exposés à toute sorte de risque de la circulation». Elle préconise d’installer des plaques d’interdiction de jeter des ordures sous peine d’amende ou bien de placer un agent de sécurité pour surveiller ce site.

Pour certains comme Adama Tassembédo mécanicien à coté du site, le manque d’endroit précis pour jeter les déchets est un véritable problème pour les habitants de cette zone. Pour lui, l’absence de dépotoir fixe est la raison pour laquelle certains jettent leurs ordures dans les espaces publics ce qui freine le développement du pays. Il nous a fait comprendre qu’après la destruction du centre de collecte des ordures dans la zone par les autorités municipales, ils n’ont pas aménagé un autre endroit pour le jet des ordures. Pour lui, tout le monde est coupable.

D’autres accusent ouvertement la mairie de ne pas faire correctement son travail. Son inactivité face à ce fléau qui gangrène plusieurs quartiers de Ouagadougou pose un problème. Commerçant de cette zone, Abdoulaye Tigahiri déclare: « Ce n’est pas la faute des riverains seulement, la mairie a sa part de responsabilité. La mairie ne fait pas correctement son travail, elle devrait à chaque moment faire de visites sur le site pour toucher du doigt la réalité, nous on est là, je vous assure que souvent c’est en pleine journée que les gens déversent les ordures sur ce canal de surcroît sur la voie publique, souvent face au regard impuissant de la police municipale qui est de l’autre côté de la route entrain de règlementer la circulation. Ces policiers font comme ils peuvent, mais la situation est dure à contrôler vu le seuil de l’incivisme. Il est temps pour les autorités de l’Etat de mettre de l’ordre, face à cette pratique irresponsable », a-t-il souhaité.

Avec cette croissance rapide de la population, la question du jet des ordures tend à être un problème incontrôlable. De ce fait, la sensibilisation reste la meilleure alternative pour remédier à ce problème. En effet, selon Samuel Ouédraogo riverain, on doit sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent les méfaits des jets des ordures au hasard car les ordures peuvent entrainer des maladies, et c’est un impératif pour les populations de détruire les sites de dépôts pour éviter certaines maladies.

Zongo Rosalie vendeuse de fruits à proximité du site, nous a relaté qu’elle voit souvent les gens jeter des ordures sur l’endroit mais souvent elle préfère rester bouche-bée, de peur, de ne pas se faire agresser. Pour elle, c’est le manque de bac à ordures dans la zone qui a engendré cela. Elle a invité tout un chacun à savoir la population et les autorités à jouer pleinement leur rôle, pour qu’on puisse mettre fin à cette pratique qui est en déphasage avec l’intégrité tant prônée.

La responsabilité de la mairie de l’Arrondissement 2 ?

Face à cette situation, ils sont nombreux ces citoyens qui accusent la mairie de ne pas jouer pleinement son rôle, pour comprendre davantage sur cette pratique, nous nous sommes rendu dans les locaux de la mairie de l’Arrondissement 2 de Ouagadougou.

Selon le chef de service des associations et des initiatives citoyennes de la mairie de l’Arrondissement 2, Hamadou Diallo, la mairie a fait le constat, mais ce qui se passe  au niveau du canal de Pogbi est vraiment alarmant,  mais concerne également presque tous les autres arrondissements de la ville de Ouagadougou, nous précise monsieur Diallo. Il ajoute que, l’état des lieux du canal ne relève pas du ressors de la mairie « certes, les populations peuvent penser que c’est la mairie qui ne fait pas son travail, mais je vous avoue que ce qui se passe derrière la maternité Pogbi,  la mairie n’y peut rien. Ce sont les usagers qui passent là-bas à des heures tardives pour déverser leurs ordures ménagères ». A entendre Amadou Diallo, les populations des environs sont elles-mêmes responsables de ce problème.

 Des populations recommandent à la mairie de placer des agents de sécurités 

Comme recommandations de la population de poster des agents pour surveiller les sites de dépôt, monsieur Diallo répond en ces termes : « nous on travaille la journée, pour ce qui est du ramassage et du curage, on peut intervenir mais on ne peut pas mettre des agents de sécurité dans chaque coin de rue de Ouagadougou pour interdire aux usagers de venir déverser leurs ordures. Je vous informe que la direction de salubrité a jusqu’à 55 secteurs sous sa responsabilité, donc c’est pas simple pour elle. Ces tas d’ordures que vous avez vue là-bas, ce ne sont pas les usagers qui partent là-bas la journée, c’est la nuit qu’ils partent les déverser sur ces lieux », déclare-t-il.

A l’écouter, concernant les espaces aménagés spécialement pour recevoir les ordures ménagères, c’est un problème qui va au-delà de l’Arrondissement 2. Les arrondissements ne sont pas autonomes pour signer des contrats avec x ou y pour le ramassage d’ordures. C’est la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou qui s’occupe de ce dossier. Pour lui, la direction de la salubrité est mieux habilitée à donner plus d’éclaircissement sur les sites de dépôts.

« Le manque d’espace pour jeter les ordures n’est pas un alibi pour aller verser ces ordures derrière un hôpital ou dans un caniveau » indique-t-il.

Le chef de service des associations et des initiatives citoyennes de la mairie de l’Arrondissement n°2 Amadou Diallo a exhorté les riverains à interpeller les autorités compétentes lorsqu’ils voient une personne jeter des ordures ou dans le cas contraire interpellé la mairie. Il a souhaité que chacun mette sa main dans la pâte pour qu’on puisse régler ce problème qui est devenu une épine dorsale pour les délégations spéciales des arrondissements de Ouagadougou .

Enquête réalisée avec  la collaboration de

Akissi Mélaine Kouakou, Emeline Kini  et Sanata Sankara  (stagiaires)

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