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Mandat d’arrêt contre Iyad Ag Ghaly : La CPI va-t-elle réussir là où les armées ont échoué ?

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La Cour pénale internationale (CPI) tient à ce que justice soit rendue aux victimes des exactions du terrorisme au Mali. C’est la raison pour laquelle elle est aux trousses des criminels et arrive de temps à autres à alpaguer certains. C’est le cas, par exemple, de Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Cet ancien membre du groupe terroriste Ansar Dine a été jugé et condamné en 2016 par la CPI à neuf (09) ans de prison pour la destruction, en 2012, de neuf (09) mausolées et d’une porte de mosquée à Tombouctou.

Aujourd’hui, un autre sinistre individu présenté comme un personnage clé d’Ansar Dine du nom de Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est dans le box des accusés de la même Cour. Le verdict de son procès est attendu, en principe, pour le 26 juin prochain.

Après quelques sous-fifres, la CPI s’intéresse à présent à un personnage de premier plan du même groupe de malfaiteurs. Il s’agit de Iyad Ag Ghaly. A la demande du procureur de cette juridiction internationale, Karim Khan, la Chambre préliminaire de la CPI a levé, le 21 juin dernier, les scellés du mandat d’arrêt émis contre ce chef terroriste. Et ce, pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis à Tombouctou entre 2012 et 2013. Dans les détails, il est précisé que le n°1 d’Ansar Dine est recherché pour des accusations de viol, d’esclavage sexuel et de persécution de femmes et de filles pour des motifs liés au genre. Il lui est reproché aussi l’attaque d’une base militaire à Aguelhoc (Mali) qui a causé la mort de quarante (40) soldats maliens.

Alors que l’on pensait que le mandat d’arrêt était récent, on apprend avec la levée des scellés qu’il date de 2017. Il avait été émis et gardé secret pour des raisons que les non avertis de la chose judiciaire ignorent. Est-ce pour ne pas alerter la personne dans le viseur de la justice qui, ignorant l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête, ne prendrait pas des précautions dans ses déplacements par exemple? Il est arrivé que plus d’une personne dans cette situation se fasse alpaguer car n’étant pas au courant d’un mandat d’arrêt émis contre elle mais gardé secret. L’autre question qui mérite d’être posée est de savoir pourquoi la levée des scellés sept (07) ans après? Le secret n’a-t-il pas produit les résultats escomptés ? Y a-t-il plus de chances de mettre le grappin sur le chef terroriste maintenant qu’auparavant?

Avec les mandats d’arrêt, qu’ils soient nationaux ou internationaux, sous scellé ou non, une chose est de les émettre et une autre est de voir leur exécution. La situation se corse avec la non-reconnaissance de la CPI par les grandes puissances qui n’ont pas ratifié ses statuts. Il ne faut donc pas compter sur ces dernières pour exécuter un quelconque mandat d’arrêt de cette Cour. Est-ce pour autant que le chef d’Ansar Dine, dont le groupe est affilié à Al-Qaïda au Mahgreb islamique (AQMI), peut en profiter pour passer à travers les mailles du filet ? Il est permis d’en douter.

Contrairement à certains qui ont ce genre de mandat sur le dos, Iyad Ag Ghaly est fiché comme un terroriste, un criminel, qui endeuille le Sahel. A ce titre, il lui sera difficile de bénéficier d’une protection des grandes puissances, des Etats qui ne reconnaissent pas la CPI. Le défi de la Cour est de trouver les traces de celui qui est surnommé le Ben Laden du Sahel ou encore l’insaisissable. Ce dernier qualificatif lui va à merveille pour avoir échappé jusque-là à la traque des armées française et malienne. Bon nombre de chefs terroristes qui écument le Sahel n’ont pas eu cette chance pour avoir été éliminés lors d’opérations militaires.

Malgré ses moyens sophistiqués, Barkhane a quitté le Mali sans avoir pu mettre la main sur celui qui se fait aussi appeler Abou Fadel. Et nul doute sans avoir pu le localiser avec exactitude dans le vaste Sahara. L’armée malienne, seule maîtresse à bord après le départ de celle française, n’a pas encore réussi aussi à mettre le grappin sur lui. Les militaires, désormais au pouvoir à Bamako après le coup d’Etat de Assimi Goïta, se sont illustrés avec la libération de la ville de Kidal et son retour dans le giron de la république. Mais concernant Iyad Ghali, on attend toujours. Dans ce contexte, on peut se demander quelles sont les chances de réussite de la justice internationale là où les armées ont échoué jusqu’à présent?

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