Les candidats Démocrates et Républicains à l’élection présidentielle américaine du 05 novembre prochain se sont affrontés lors d’un débat télévisé dans la nuit du 10 au 11 septembre dernier. Kamala Harris et Donald Trump se sont jaugé pendant plus d’une heure en répondant, sans notes, ni prompteur, aux questions qui leur sont posées sur la chaîne ABC. Au terme de l’exercice, l’unanimité s’est dégagée autour d’une bonne prestation de la candidate démocrate qui a malmené son adversaire et ancien président Donald Trump.
Si le débat télévisé remplaçait les élections, la candidate démocrate à la présidentielle de novembre prochain, Kamala Harris, serait élue première femme présidente des Etats-Unis. Elle a mis mal à l’aise son adversaire républicain Donald Trump au cours de cet exercice sur le petit écran qui a été sans commune mesure avec celui de juin dernier où la prestation de l’actuel président Joe Biden avait été jugée catastrophique. Toute chose d’ailleurs qui avait amené ce dernier à se retirer de la course à la présidentielle en juillet 2024.
A l’issue du débat télévisé de ce mois de septembre, beaucoup d’observateurs ont été unanimes que l’actuelle vice-présidente des Etats-Unis a malmené Donald Trump que l’on disait pourtant bien à l’aise et avec une bonne longueur d’avance pour avoir déjà à son compteur 06 confrontations au niveau du tube cathodique. Un sondage réalisé par la chaîne CNN immédiatement après le débat donnait une opinion favorable de 63% à la remplaçante de Joe Biden qui est sur un nuage.
Mais attention car les sondages ne sont pas forcément synonymes de victoires. Ils ne donnent juste que des tendances, que des photographies en un instant T des intentions de vote. Ils boostent momentanément le moral de la personne qui a leurs faveurs. Par précaution, il ne faut donc pas beaucoup s’y fier. Bien de candidats à des élections à qui des sondages prédisaient une victoire ont été désagréablement surpris par la suite.
Le pays de l’Oncle Sam donne d’ailleurs un exemple illustratif sur la question. Il s’agit de celui de Hillary Clinton qui était favorite dans les sondages face au même Donald Trump lors de la présidentielle de 2016. Candidate démocrate, elle aussi était chouchoutée et tout indiquait qu’elle allait être la première femme présidente des Etats-Unis. Malheureusement, son élection a été compromise par une affaire de mails officiels envoyés avec une messagerie privée, en violation de la loi, quand elle était secrétaire d’Etat (équivalent de ministre des Affaires étrangères) entre 2009 et 2013. N’eût été peut-être cette affaire qu’elle aurait brisé pour la première fois ce plafond de verre et raflé la mise à Donald Trump. Et aussi d’avoir occupé le fauteuil présidentiel comme son mari Bill Clinton.
Huit ans après, la même configuration candidate démocrate face à un candidat républicain est de nouveau en place avec quelques nuances. Il y a le changement de personne du côté démocrate avec Kamala Harris à la place de Hilary Clinton qui, à la différence de cette dernière, n’est pas secrétaire d’Etat mais la première femme à occuper le poste de vice-président. Certes, en face, on a toujours le même Donald Trump qui se dit secrètement que l’histoire va se répéter en sa faveur avec donc son élection comme 47e président des Etats-Unis d’Amérique. Mais à la différence de 2016, l’homme à la coiffure blonde a maille à partir aujourd’hui avec la justice américaine qui lui demande des comptes dans beaucoup d’affaires.
Pour éviter la répétition de ce scénario qui n’a pas favorisé l’arrivée d’une femme à la magistrature suprême de la première puissance du monde, la candidate démocrate doit tirer leçon de la mésaventure de sa devancière dans cette course présidentielle. Autant que faire se peut, elle doit être le plus irréprochable possible. Si, en politique, « nul ne gouverne innocemment » selon Saint Juste, on peut faire l’effort de commettre des erreurs qui peuvent coûter cher à un prétendant au poste de président.
A priori, on peut dire que Kamala Harris sait ce qu’il faut s’abstenir de poser comme actes compromettants en s’inspirant du faux pas de Mme Clinton et pourquoi pas en prenant des conseils auprès d’elle. Si d’ici l’élection, elle n’est éclaboussée par quoi que ce soit, elle pourra « venger » sa grande sœur et vaincre le signe indien qui est comme une tâche noire, une injustice dans les grandes démocraties à savoir la difficulté voire l’impossibilité pour les femmes d’assumer des fonctions présidentielles. Qu’il s’agisse des Etats-Unis ou de la France par exemple, aucune femme n’a encore occupé le fauteuil présidentiel. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. La dernière marche est toujours haute pour elles. En France, Marine Le Pen a échoué à deux reprises à se faire élire à la magistrature suprême.
Pourtant, dans des pays qui n’ont pas une longue tradition démocratique comme ceux d’Afrique, des femmes ont, par exemple, été chefs d’Etat. A titre illustratif, Ellen Johnson Sirleaf a été présidente du Liberia de 2006 à 2018. Cathérine Samba Panza a dirigé la Transition politique centrafricaine de 2014 à 2016. Christiane Ossouka Raponda a assuré l’intérim à la tête du Gabon à la mort de Omar Bongo en 2009.