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Acquisitions de matériel pour l’armée : une puissance de feu qui devrait « terroriser les terroristes » !

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De par le passé, pour voir l’arsenal de l’armée, il fallait suivre les défilés lors de la fête nationale du 11-Décembre. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On peut voir le matériel militaire à tout moment surtout les nouvelles acquisitions. Ce fut le cas tout récemment dans le mois de mai avec le matériel roulant arrivé à Ouagadougou par la route de Bobo et par celle de Pô. Beaucoup de riverains et d’usagers de ces voies ont pu voir de près de longs convois de porte-chars transportant des véhicules militaires recouverts ou non de bâches. Les réseaux sociaux et la Télévision nationale s’en sont même mêlés en médiatisant davantage ces arrivées vécues dans la liesse populaire. Après l’arrivée du matériel, on n’attendait que sa remise officielle pour le découvrir davantage.

Et cela n’a pas tardé. Ainsi, avant son déploiement sur le terrain, le matériel en question a fait l’objet de remise officielle. Le 6 juin dernier, le chef de l’Etat, chef suprême des armées, le Capitaine Ibrahim Traoré, a remis symboliquement les clés de ce matériel tactique et de combat au ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, le Général de brigade Kassoum Coulibaly. A cette occasion, on a découvert que le matériel, exposé pour la circonstance, est composé de blindés de combat à l’épreuve des engins explosifs improvisés (IED), d’armement, de munitions, d’engins de travaux de génie militaire.

Le ministre en charge de la défense, après avoir reçu les clés, a souligné que ce qu’il a été donné de voir n’est que le premier lot d’une commande globale de quatre (04) lots de matériel destiné à appuyer les unités de terrain et le génie militaire. Ce qui permet de comprendre le chiffre de 600 milliards de F CFA donné par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo, comme montant consacré à l’acquisition de matériel militaire en 2023.

Déjà, avec cette dernière livraison et celles antérieures au profit tant de l’armée de terre que de celle de l’air qui a bénéficié de drones, il est indéniable que la puissance de feu est en train de s’accroitre. La montée en puissance de l’armée n’est pas une vue de l’esprit. Cela devrait faire trembler l’ennemi invisible qui assaille et endeuille le pays depuis près de dix (10) ans. Malheureusement, celui-ci ne veut apparemment pas se laisser impressionner, intimider et refuse de coller la paix au pays des Hommes intègres. Malgré la montée en puissance de l’armée, l’accroissement de sa puissance de feu, le terrorisme est toujours prégnant même si sa capacité de nuisance s’est amoindrie. Les terroristes ne sont plus en terrain conquis et ne viennent plus attaquer et repartir tranquillement. Mieux, le prédateur est devenu la proie qui est traquée en permanence et souvent jusqu’à son dernier retranchement par les forces de défense et de sécurité (FDS) et les volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Une des méthodes de l’ennemi invisible est même utilisée contre lui : les embuscades. Eh, oui ! Il arrive que les forces combattantes tendent des embuscades à celles du mal et leur infligent de lourdes pertes.

Malgré tout, les terroristes font de temps à autres parler d’eux à travers des attaques contre des populations civiles, des déguerpissements de populations. Ils semblent bien porter leur nom d’hydre dont les têtes repoussent au fur et à mesure qu’on les coupe. Il n’y a qu’à voir le nombre de terroristes souvent impressionnant, comme le montrent les images des opérations de drones diffusées à la Télévision nationale, monter à l’attaque de localités ou de positions des forces combattantes pour être ébahi C’est à se demander si les morts ne ressuscitent pas pour revenir combattre à nouveau D’où sortent tous ces essaims de combattants du mal qui n’ignorent pas que la tendance s’est inversée et n’est plus à leur faveur sur le terrain ? Alors pourquoi n’arrivons-nous pas jusque-là à « terroriser les terroristes » pour reprendre les propos de l’ancien ministre de la Défense, feu Jean-Claude Bouda ? Est-ce la puissance de feu qui n’est toujours pas suffisante ou bien faut-il lui associer autre chose pour plus d’efficacité ?

A contrario, on peut s’interroger sur ce qu’il y a lieu de faire face à des personnes qui ne comprennent que le langage des armes. En attendant d’avoir des réponses à ces questions, on peut relever que tôt ou tard, le bien finit toujours par triompher du mal. Le tribut à payer pour avoir la stabilité est souvent lourd. On se rappelle qu’à la remise du matériel le 6 juin, le chef de l’Etat a déclaré que « Nous sommes dans un monde de prédation et pour avoir la paix, il faut faire la guerre ».

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