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Exclusif / Da Sié de Bindouté analyse l’actualité sur Aconews : Acte 1, la création de la confédération de l’AES 

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 « C’est la CEDEAO qui a poussé ces trois Etats à quitter et ils ont quitté dignement »,

Da Sié de Bindouté, analyste politique, sociologue, journaliste et historien Burkinabè vivant aux Etats Unis est bien connu des burkinabè et particulièrement des téléspectateurs de la télévision BF1 à travers l’émission hebdomadaire 7Info qui invite des spécialistes pour décortiquer l’actualité sociopolitique, économique et culturelle du Burkina et d’ailleurs.  A travers une série d’articles, votre journal aconews.net vous propose les analyses de Da Sié  sur la création de la confédération des Etats de l’AES et les actions nécessaires pour réussir dans cette nouvelle organisations d’intégration des états du Sahel.

Quelle appréciation faites vous de l’officialisation de cette confédération des Etats du Sahel (AES)?

Créée le 16 septembre 2023 par trois pays à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, L’alliance des Etats du Sahel (AES) est un pacte de défense mutuelle signé entre ces trois pays pour faire face aux enjeux du moment avec en première ligne, la lutte contre le terrorisme dans cette espace.

Le samedi 06 juillet 2024, les Chefs d’Etats de l’AES se sont rencontrés à Niamey au Niger pour le premier Sommet de la jeune organisation d’intégration régionale. A l’issue des travaux, une confédération qui réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger a vu le jour.

A propos de l’officialisation de la confédération des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel, pour moi c’est une satisfaction, une satisfaction en ce sens, après leur retrait de la CEDEAO, il fallait passer à une autre union, à une autre organisation supra Étatique qui va leur permettre de survivre et de poursuivre leur marche en tant que Etats sous le poids de ce qu’on appelle terrorisme mais qui en réalité est la recolonisation de l’Afrique.

On chantait à tout moment le nom, la zone des trois frontières, comme si entre le Benin, le Niger et le Nigeria il n’y a pas de zone de trois frontières, comme si entre la Côte d’ivoire, le Burkina et le Mali il n’y a pas de zone de trois frontières, comme si entre le Burkina, le Benin, le Togo, il n’y a pas zone de trois frontières.

 Il y a trois (03) frontières partout mais, pourquoi on a baptisé ça trois frontières ? C’est clair, vous n’avez pas vu qu’il y a eu une tentative de partition du Mali et tout ça, c’est un agenda qui a été muri depuis de longues dates et avec tout ce qu’on connaît aujourd’hui comme conflagration dans la région. La CEDEAO étant une organisation qui ne peut pas apporter une solution politique à cette crise, s’est vu en flagrant délit en train de soutenir le terrorisme sinon que la recolonisation de l’Afrique, parce que cette crise que nous vivons, ne date pas d’aujourd’hui mais qu’est ce qui a été concrètement fait ?

Donc la CEDEAO aussi n’a pas été prévoyante et comme les mêmes Etats, personne n’a vu les trois pays se retrouver dans cette liberté ou dans ce retrait parce que quand le président Assimi Goïta est venu avec son équipe, ils ont fait le coup d’Etat on leur a imposé pour dire qu’il faut que ça soit un civil pourquoi, parce qu’on veut les forcer à être dans le carcan de la démocratie, on a vu ce que les Bah N’Dao là ont fait quand on leur a donné le pouvoir.

Les Assimi Goïta étaient obligés de reprendre le pouvoir parce qu’ils voyaient ce qui se passait. Le Mali a souffert seul, la CEDEAO a tout fait pour étouffer Assimi Goïta mais elle n’a pas pu.  Quel problème le Mali n’a pas connu ? Est-ce que la CEDEAO a tiré des leçons ? Est-ce que les autres pays africains ont tirés des leçons ? Non mais vous savez l’impérialisme n’a le poids, qu’avec le soutien des agents de l’intérieur et tout commence à partir de l’intérieur.

Ils mettent l’accent à partir de l’intérieur ; c’est ce qu’on appelle le principe d’effritement des civilisations.  ça commence toujours par la tête et à l’intérieur et il faut trouver des gens à l’intérieur de la société qui sont prêt à trahir ou à remettre en cause la structure primordiale pour pouvoir maintenant permettre à l’extérieur d’intervenir et c’est tout ce qui se passait en Afrique donc une certaine élite africaine n’est pas prête à ce que l’Afrique se libère.

Donc le Mali s’est battu seul on a vu comment on avait forcé la main du Burkina pour sanctionner le Mali. Le Mali avait été sanctionné mais après le Mali personne n’a tiré des leçons, le Burkina est venu, quand le président Paul Henry Sandaogo Damiba est arrivé au pouvoir, on a vu aussi le comportement de la CEDEAO. Personne n’a vu encore les choses se changer au Burkina et tout ce que Damiba faisait et ça n’entrait pas dans le cadre de ces mêmes jeunes officiers qui l’on aidé à prendre le pouvoir; sinon qui ont fait le coup d’Etat pour lui, mais on a remarqué que les mêmes jeunes officiers se sont retournés  contre Damiba et prendre le pouvoir.

Quand Ibrahim Traoré est arrivé, son premier voyage, c’était au Mali et ils ont commencé à collaborer, la CEDEAO n’a pas tiré leçon que dans les deux pays il y a eu plusieurs coups d’Etat parce qu’il y a une volonté ferme de cette génération de changer les choses parce qu’ils sont tous des hommes de terrain.

Vous avez vu qu’au Mali, au Burkina ce sont tous des hommes des forces spéciales donc ils sont en première ligne, ils sont au front, ils savent ce qui se passe et les coups d’Etat ont été par deux fois par les mêmes éléments mais les gens n’ont pas tiré des leçons.  Ils croyaient que en réalité la France comme d’habitude allait pouvoir les empêcher de diriger. Maintenant le pour Niger personne n’avait dit au Niger de se taire et de faire attention.

On a vu aussi comment le président Mohamed Bazoum insultait l’armée burkinabè même sa propre armée, il a insulté l’armée nigérienne, il a toujours dit que nos armées ne sont pas aguerries face aux terroristes parce que, les terroristes sont bien armées. Un président d’un pays qui dit ça. Est-ce que quelqu’un a tiré leçons ? Ils n’ont pas tiré leçons. Rappelez vous des déclarations du Général Tarta.

 Qu’est-ce qu’il n’a pas dit contre le Burkina Faso ? cela montre clairement la recolonisation de l’Afrique sinon les pays voisins ne peuvent pas entrer comme ça dans des dénigrements, dans des traitrises, dans des humiliations sans même un problème préalable parce que tout simplement le maître colon dit,  il faut leur dire ça, et ils répètent.

On dit que quand tu vois le chien aboyer ce que le maître est à coté sinon si le maître n’est pas à coté, il met sa queue entre les cuisses et puis il cour ; donc voilà comment cette situation a évolué. Personne n’a tiré la sonnette d’alarme ; les gens, la France était convaincue qu’elle allait réussir la recolonisation de l’Afrique comme Napoléon a réussi la mise en place de l’esclavage.

La France a mobilisé toute l’Union Européenne au Mali. Quel pays n’avait pas ses forces ou bien ses consultants au Mali ? Les gens étaient convaincus mais quand ils sont venus en combien de temps ils ont pris Kidal ? Mais il y avait combien de militaires ? Voilà les trois pays comment leur situation a évolué et le Niger, c’est le chef même de la garde rapproché de Bazoum qui a fait le coup d’Etat. Ça veut dire, lui aussi il voit ce qui se passe dans le Palais, le Général Tiani savait où Bazoum envoyait le pays et il a fait le coup d’Etat.

Donc quand vous regarder les trois coup d’Etat, ça le même fond, c’est-à-dire les gens étaient convaincus du degré de pourrissement et du degré de la traîtrise pour la recolonisation de l’Afrique. Ils avaient compris ça, donc quand il y a eu le coup d’Etat contre Bazoum, comme le Niger c’est le dernier verrou, c’est là, maintenant que la France et la CEDEAO vont poser les actes les plus ignobles. Ils n’ont plus caché, ils disent qu’il faut attaquer le Niger ; on a déclaré la guerre au Niger, on veut que le Niger disparaisse, on veut aller tuer des gens, on veut aller bombarder le pays, on veut aller créer le KO au nom de la démocratie.

Donc voilà les circonstances dans lesquelles ces pays ont quitté. Maintenant, est-ce qu’aujourd’hui ce qui a été fait, la CEDEAO pouvait dire autre chose ? non. C’est la CEDEAO qui a poussé ces Etats là à quitter et ils ont quitté dignement. Aucun pays au monde ne va accepter ça et dans aucune partie du monde on va voir ce comportement d’une organisation qui regroupe des états membre souverain.

Donc moi je me dis qu’au vu de tout cela, il n’y avait rien d’autre à faire si ce n’est pas de quitter l’institution, il n’y avait rien d’autre à faire que de s’unir comme l’avait dit Karl Max « prolétaire de tous les pays, unissez-vous ». Donc « pays sous le joug  du terrorisme ou de la recolonisation de l’Afrique, unissez-vous, pays menacés par la CEDEAO unissez-vous », et je pense que c’est ce qu’ils ont fait.

Ils n’ont pas d’autre choix que de s’unir donc pour moi c’est une très bonne décision, c’est une décision courageuse et c’est la première fois après les indépendances, après la fédération du Mali on a maintenant une confédération qui nait officiellement suite à l’intransigeance colonialiste de la CEDEAO et ce n’est pas la première fois.

L’histoire se répète parce qu’on a vu le même Mali avec la fédération du Mali donc aujourd’hui on ne peut pas dire que c’est quelque chose de nouveau. C’est l’histoire qui se répète, l’Afrique veut se libérer. Il y a toujours des forces coloniales endogènes qui se dressent contre ces africains qui veulent que l’Afrique se libère et moi je ne peux que dire que tout le peuple africain attendait des initiatives comme cela et je pense que c’est une bonne idée qu’il faut saluer à sa juste valeur.

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