Bonne nouvelle pour la culture burkinabè en fin de semaine dernière ! La Cour royale de Tiébélé dans la province du Nahouri (région du Centre-Sud) a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). C’est l’information que tout le monde attendait depuis que l’on a appris que le ministre d’Etat en charge de la culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, séjourne à New Delhi en Inde où se tient la 46e session du Comité du patrimoine mondial du 21 au 31 juillet 2024. Le ministre et sa délégation sont allés pour y défendre l’inscription de la Cour royale de Tiébélé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et c’est mission accomplie avec la bonne nouvelle qui est tombée le 26 juillet dernier : la Cour royale est entrée dans la … cour des grands du patrimoine mondial. La nouvelle a même réjoui en haut lieu avec la réaction du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Sur son compte X (ex-Twitter), il a notamment écrit le même jour que « cette inscription consacre la reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle de ce site ».
La diplomatie culturelle vient de marquer des points avec cette inscription. C’est le quatrième site burkinabè à intégrer le patrimoine mondial de l’UNESCO. La toute première inscription date de 2009 et a concerné les Ruines de Loropéni situées dans la région du Sud-Ouest. Par la suite, le Burkina a inscrit le Complexe W-Arly-Pendjari en 2017 et les sites de métallurgie ancienne de fer en 2019. Après l’euphorie de la dernière inscription, il va falloir tout mettre en œuvre pour rentabiliser, capitaliser, cette nouvelle dimension dans laquelle s’est inscrite la Cour royale de Tiébélé.
Beaucoup de personnes chercheront à connaître ce qu’elle a de spécifique. Pour cela, il y en a qui voudront se déplacer in situ pour voir cette fameuse cour royale sur laquelle les projecteurs sont maintenant braqués. Normal, car ce qui fait la Une de l’actualité attire forcément l’attention. On se rappelle que les Ruines de Loropéni étaient devenues une destination très courue après leur inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les efforts de tous ceux qui ont permis cette inscription sont à saluer. L’inscription n’était pas une chose acquise à l’avance. En temps normal, on pouvait se dire que le pays avait beaucoup de chance de voir son projet aboutir. Mais dans un contexte de terrorisme, on ne peut jurer de rien. Il est désastreux pour le tourisme interne qui en subit les contrecoups. Les touristes sont devenus rares, beaucoup de sites sont devenus inaccessibles parce que situés dans des zones rouges. Dans ces circonstances, arriver à inscrire un site dans le patrimoine mondial est un exploit, une preuve que le pays reste fréquentable malgré tout.
En somme, c’est un bon point pour le tourisme burkinabè. La Cour royale devrait contribuer à faire passer le message d’espoir envoyé avec son inscription. Elle a la particularité d’être située dans une région, celle du Sud-Ouest, qui est relativement épargnée par les attaques terroristes. Sa fréquentation ne devrait pas poser de problème de même que les nécessaires aménagements à faire, surtout par l’Etat, pour maintenir les standards.
On ne le dira jamais assez : une chose est d’obtenir l’inscription d’un site et une autre est de pouvoir le maintenir pour éviter son déclassement. C’est maintenant que le véritable travail commence car le site doit faire l’objet de tous les soins. Il faudra booster le nombre des visiteurs, réaliser des infrastructures d’accueil, éviter la dégradation du site du fait de l’augmentation des visiteurs, etc. Le bon point marqué doit être précieusement conservé.