Accueil A LA UNE Tabaski 2024 au Burkina Faso : Mouton cherche acheteur !

Tabaski 2024 au Burkina Faso : Mouton cherche acheteur !

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A cinq (05) jours de la célébration de la fête de l’Aïd El Kébir ou la Tabaski, une équipe du journal est allée faire le constat sur le prix des moutons et volailles dans quelques marchés de bétails et yaars de la ville de Ouagadougou. Les avis semblent être les mêmes, presque toutes les personnes interrogées crient à une morosité du marché comparativement aux années antérieures.

ILBOUDO Idrissa est vendeur au marché de bétails Sougr-Nooma de Tanghin dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou.

Idrissa Ilboudo est vendeur au marché de bétails Sougr-Nooma de Tanghin dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Pour lui, ce n’est pas facile à son niveau, car les moutons sont chers et les gens n’ont pas d’argent. Le prix de vente des moutons cette année a connu une très grande hausse. Pour quelques rares clients qui viennent, les prix proposés sont nettement inférieurs au prix d’achat des moutons , c’est un sérieux problème auquel, il fait face cette année. Il nous fait comprendre que depuis 20 ans qu’il exerce ce métier, la situation de cette année est exceptionnelle, c’est très compliqué!

Une vue des moutons attachés par des vendeurs qui  attendent avec impatience  des clients

A son niveau, les prix des moutons commencent à partir de cinquante (50 000 F CFA) jusqu’à  ( 300 000 F CFA ). A cinq jours de la fête de Tabaski aucun mouton n’a été vendu par monsieur Ilboudo. Mais il se dit optimiste jusqu’au jour de la fête.

Il suit le convoi pour aller payer les moutons dans des zones à défis sécuritaire. M. Ilboudo demande aux autorités, de les aider dans la sécurisation du transport des bêtes. « S’ils y a des arrêts durant le convoi , beaucoup de moutons meurent; c’est cas d’il y a un mois, nous avons observé un arrêt qui a duré trois (03) jours et les moutons sont morts, mais d’une part nous comprenons la situation sécuritaire et nous nous conformons à cela. Nous prions seulement pour que la paix revienne.

 Même constat au marché de bétails de Kilwin dans l’arrondissement 03 de Ouagadougou.

Souleymane Ouédraogo, ressortissant de koungoussi vendeur au marché de bétails de Kilwin dans l’arrondissement 03 de Ouagadougou

Souleymane Ouédraogo, ressortissant de Koungoussi vendeur au marché de bétails de Kilwin dans l’arrondissement 03 de Ouagadougou, dit ne rien comprendre du marché de cette année comparativement à l’année passée. « Il y a des moutons mais pas de clients, les prix sont élevés. L’année passée, avec soixante mille (60 000 FCFA) il était possible de s’offrir un bon mouton mais cette année, il faut au minimum soixante-dix mille (70 000 FCFA),  à quatre-vingt mille (80 000 FCFA ) ».

Avec la situation sécuritaire du pays c’est seulement dans deux localités qu’il va pour payer et revenir revendre à Ouagadougou notamment Pouytenga et Fada N’gourma par le biais des convois initiés par les autorités. « j’ai commencé le travail il y a six (06) à Sept (07) ans de cela et depuis lors, nous n’avons pas encore connu une année pareille. Nous avons peur, nous voulons acheter les moutons mais nous crayons de ne pas pouvoir les revendre. Il y a beaucoup de risques de pertes ».

Pour terminer, il souhaite que les force de défense et de sécurité continuent sur cette lancée de la lutte contre le terrorisme afin que la paix revienne dans le pays.

OUÉDRAOGO Seydou, vendeur de la volaille à proximité du marché de bétails Sougri-Nooma de Tanghin

Seydou Ouédraogo vendeur de volailles, nous a relaté qu’il y a une grande différence entre  les années antérieures et cette année. Parce que, les années précédentes à pareil moment, au cours d’une journée il pouvait vendre soixante (60) à cent (100) poulets ou pintades et jusqu’à sentir la fatigue avant d’arrêter. Mais cette année il ne comprend plus rien. Il remercie  néanmoins  le bon Dieu car il est en bonne santé avec sa famille.

 Il poursuit en laissant entendre qu’avant, il partait à Dori pour payer les volailles à un prix très abordable et s’il revenait à Ouagadougou, il pouvait revendre avec un bénéfice raisonnable. Mais actuellement avec l’insécurité cette pratique est devenue quasi impossible pour la vente de la volaille. Nos activités se déroulent autour de  Ouagadougou et ses alentours. Présentement nous achetons une pintade entre quatre mille (4000 FCFA) à cinq mille (5000 FCFA) avant de la revendre.   Le prix d’achat de la volaille cette année dépasse celui de la vente de l’année dernière. « Aujourd’hui nous ne pouvons plus vendre (06 ) pintades par jour pourtant avant, à plus d’un mois du jour de la fête, je pouvais vendre quarante (40 à 50 ) volailles par jour. Et à cinq (05) jours avant la fête je tuais cent ( 100) pintades, et je pouvais les évacuer tous »,précise-t-il.

l’entrée du marché de bétails Sougr-Nooma de Tanghin

 Mais hier je n’ai vendu que quatre (04) poulets, avant-hier, six (06) et aujourd’hui je ne sais pas d’abord combien je pourrais vendre. Mais tout cela est dû au manque d’argent causé par la crise sécuritaire. « Si on me disait que j’allais payer un poulet à quatre mille (4000 F CFA) pour vendre je n’allais pas croire. Mais voilà, je les achète aujourd’hui à cinq (5000 FCFA), cinq mille cinq cents (5500 FCFA) pour venir vendre. Avant tout le monde savait que le prix de poulet était à trois mille (3000 FCFA) et tout au plus, trois mille cinq cents (3500 FCFA). Je viens juste d’arriver comme cela et je n’ai rien vendu. Personne ne m’a demandé quoi que ce soit. Si un client arrive et que tu lui dis le prix, il trouve que c’est cher et continue son chemin. »

 Il précise que la surenchère sur le prix de la volaille est due à la crise sécuritaire que vit le pays. Les villages sont inaccessibles. Ce sont les poulets des villages des environs  de Ouagadougou qu’ils vendent.

Malgré les problèmes rencontrés monsieur Ouédraogo reste confiant car les autorités actuelles sont en train de vaincre les terroristes. « Les autorités actuelles font beaucoup d’efforts. Comparer à la situation d’avant, il y a une différence. Dans le passé, ce que nous avions vu n’était pas facile et nous ne sous-estimons aucune autorité, mais celui-là fait des efforts et nous voyons. C’est vrai que la situation est difficile, mais avec les efforts déployés par le capitaine Ibrahim Traoré , son gouvernement , les FDS et les VDP beaucoup de choses sont en train de changer sur le terrain.  Nous savons que s’il y a la paix, tout reviendra en ordre ».

Dabo Mariam, commerçante venue pour acheter un mouton pour son géniteur qui vit en Côte d’Ivoire

Pour Madame Dabo Mariam , cette année, il n’y a pas d’argent vu le contexte du pays. Elle est étonnée qu’à Ouagadougou le prix du mouton est si élevé. « Nous croyions que comme c’est à Ouagadougou, le prix allait baisser un peu. C’est un peu mieux mais si nous gagnons encore une réduction, ça sera bien pour nous », discute-t-elle avec le vendeur.

Au finish, elle a pu payer son mouton à 175 000 FCF mais nous précise que l’année dernière son mouton était plus gros que celui de cette année mais elle l’avait payé à 140 000 FCFA.

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