Accueil Commémoration de l’assassinat de Sankara : Le message du MULAF

Commémoration de l’assassinat de Sankara : Le message du MULAF

 

Ceci est un message du Mouvement d’Union et de Libération de l’Afrique (MULAF) à l’occasion de la commémoration de la 35e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons.

Chers camarades révolutionnaires, chers combattantes et combattants de la liberté, de la justice et de la vérité, chers compatriotes, chers militantes et militants de la Révolution populaire, vaillants peuples du BURKINA FASO et d’AFRIQUE, bonjour.

Aujourd’hui, 15 octobre, c’est un jour historique dans la vie de notre nation, notre chère patrie bien aimée, le BURKINA FASO.
Chers camarades, combattantes et combattants, cela fait 39 ans, le 04 Août 1983, que Thomas SANKARA, le père de la Révolution burkinabè, allumait le feu de l’espoir et faisait naître le flambeau de la révolution. Quatre (04) ans après, on nous l’arrachait de façon indigne, inhumaine, lâche, sauvage et diabolique par ceux-là même qui prétendent illusoirement et de façon très erronée détenir le modèle de la civilisation mondiale. Ce jour-là, le 15 octobre 1987, dans une lueur viscéralement sombre, lorsque le soleil, dans son nid, s’en allait, le messie de l’Afrique, celui-là même qui nous était envoyés par le ciel pour nous sauver de la domination occidentale esclavagiste, de l’impérialisme avéré de l’Ouest, du sataniste colonisateur, de la risée paresseuse mondialisée, à la fois du dieu et du glorificateur du mal, du partisan du moindre effort propre, aussi, nous quittait. Et ce, par la complicité des ennemis de l’intérieur, des indignes filles et fils du pays et du continent, des ignobles parasites de maisons, des cafards au destin indécis, qui nous faisaient, dans cette soirée, tomber dans le gouffre le plus profond que l’humanité ait jamais connu.
C’est pourquoi, avec regret et amertume, nous venons en ces lieux, en ce jour et en ces instants même commémorer sa disparition brutale et célébrer à la fois sa renaissance.
Thomas SANKARA, ta disparition nous a fait sentir les douleurs les plus atroces de notre temps ; nous obligeant à passer notre existence à faire ce que tu as toujours détesté : quémander, ce que tu as voulu éviter : la paresse et le mensonge ; à être au service de ceux que tu as refoulé car ne pouvant jamais être nos amis ni nos alliés : les impérialistes et les valets locaux.
Thomas SANKARA, ta disparition était synonyme de l’effacement des valeurs que tu nous avais enseignées à savoir l’intégrité, le travail, la solidarité, la fierté d’être nous-même c’est-à-dire la fierté d’être africain, la modestie du niveau de vie reflétant les conditions réelles de nos sociétés, la vérité, la justice, le patriotisme. Et toutes ces valeurs s’envolaient avec toi dès lors que tu nous quittais alertement aussi.
Thomas SANKARA, ton voyage éternel précoce nous mettait dans un désarroi total ; nous obligeant à fuir nos propres pays vers des contrées à avenir incertain ; vers un eldorado inexistant.
Thomas SANKARA, ton voyage précoce nous fait vivre aujourd’hui un cauchemar qui engendre folie, désespoir et désolation. En te traitant de fou, de déséquilibré mental, on a préféré te tuer sous prétexte que tu étais un obstacle à la liberté : une vraie liberté et une liberté exemplaire selon les ignorants et les hommes sans visons que nous étions ; mais une illusoire et chaotique liberté selon toi, l’incompréhensible incompris, le génie de ton siècle, l’incarnation du Christ.
Thomas SANKARA, ton absence nous donne l’impression d’être des étrangers dans notre propre pays, dans notre propre continent, nous obligeant à nous aplatir à même le sol, dans la boue et sous les pieds de nos bourreaux pour leur demander encore le fouet en sollicitant leur aide et leur appui malsain qui contribue à nous éloigner de notre propre identité.
Thomas SANKARA, tu nous avais pourtant prévenus ; Thomas SANKARA tu nous avais pourtant prévenus ; Thomas SANKARA, tu nous avais pourtant prévenus.
Nous te demandons pardon pour tous nos péchés. Nous t’en faisons le serment, nous prenons la ferme résolution, à partir de maintenant, en cette année 2022 et en ce jour historique 15 octobre, de poursuivre la lutte que tu avais commencé et l’achever afin que tu puisses te reposer enfin tranquille. Nous accepterons, comme tu l’avais dit, mourir que d’être encore à la merci d’un autre peuple, d’un autre pays, d’une autre puissance, ou, que d’être sous le joug d’une domination quelconque.
Thomas SANKARA, maintenant tu peux dormir en paix et tranquille car le temps que tu attendais est venu et nous en sommes le relais.
Chers camarades, militantes et militants de la Révolution, rendons hommage à Thomas SANKARA ; rendons hommage à Paulin Babou BAMOUNI, rendons hommage à Fréderic KIEMDE, rendons hommage à Christophe SABA, rendons hommage à Patrice ZAGRE, rendons hommage à Emmanuel BATIONA, rendons hommage à Abdoulaye GOUEM, rendons hommage à Wallilaye OUEDRAOGO, rendons hommage à Hamado SAWADOGO, rendons hommage à Noufou SAWADOGO, rendons hommage à Der SOMDA, rendons hommage à Paténéma SORE, rendons hommage à Norbert ZONGO; rendons hommage à tous les révolutionnaires qui ont lutté pour que vienne cette jeunesse qui s’assume, cette jeunesse qui dit non à une quelconque puissance dévastatrice rongeuse, cette jeunesse qui refuse le diktat et la domination d’un groupe de vampires, cette jeunesse qui se veut la génération de la victoire, la génération de l’apaisement des douleurs, cette jeunesse qui se réclame la génération des gandaados, cette jeunesse qui est la porteuse du flambeau du nouvel espoir de l’union, de la puissance et de la prospérité, cette jeunesse qui se veut la génération de l’accomplissement de la mission transmise. Rendons donc également hommage, à Patrice LUMUMBA, à Mohammad KADHAFI, à KWAME NKRUMA, à Modibo KEITA, à Sylvanus OLYMPIO, à Steeve BIKO, à Amilcar CABRAL et tous ceux qui ont lutté pour un monde meilleur et encore plus juste.
Chers camarades, rendons encore hommage à Thomas SANKARA car, aujourd’hui, la prophétie se réalise, puisque, désormais, nous sommes tous des SANKARA et nous resterons toujours des SANKARA tant que le nom de SANKARA restera dans l’Afrique de SANKARA et ce jusqu’à ce que l’Afrique de SANKARA et ce jusqu’à ce que l’Afrique de SANKARA entre dans la légende et ce, pour toujours.

Chers camarades révolutionnaires, chers soldats, chers opérateurs économiques, cher peuple du BURKINA FASO et d’AFRIQUE, nous vous appellons à l’union et à la solidarité nationale et continentale pour l’intérêt supérieur de nos nations et de notre continent de façon générale pour que puissent naître les États-Unis d’Afrique et pour que nous soyons plus forts et plus puissants pour ne plus jamais être sous le joug de qui ou de quoi que ce soit. Lorsque nous sommes unis, l’ennemi a des démangeaisons car il se sent d’avance écrasé par cette union et par cette solidarité.

Thomas SANKARA, dors en paix !

Chers camarades,
Notre mal est notre force ; notre union, notre victoire.
Pour l’Afrique, nous vaincrons !

Nous vous remercions !

Ouagadougou, le 15/10/2022