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Alliance des Etats du Sahel : A petits pas vers la Confédération et loin de la CEDEAO

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Le weekend écoulé, Niamey, en plus d’être la capitale du Niger, a été aussi celle de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) durant deux jours. Les hauts fonctionnaires (experts), puis les ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de cette Alliance (Burkina, Mali et Niger), y ont défilé pour des réunions. Le 16 mai 2024, ce sont les experts qui ont tenu une rencontre préparatoire sur les textes relatifs au fonctionnement de la future confédération des pays membres de l’AES. Lesdits textes en question sont l’avant-projet de Traité portant création de la Confédération de l’AES, le règlement intérieur du Collège des chefs d’Etat de la Confédération, le projet de communiqué final dudit Collège.

A la suite des experts, c’était le tour des ministres des Affaires étrangères de se retrouver le 17 courant en vue « d’examiner et de valider les textes qui seront soumis à l’adoption des chefs d’Etat en vue de l’institutionnalisation et l’opérationnalisation de la Confédération AES ». Il s’est agi pour les chefs de la diplomatie des trois pays d’analyser les textes des experts et de les apprêter pour adoption par les chefs d’Etat de l’AES. La suite du processus prévoit un sommet des chefs d’Etat en question pour adopter les textes de la future confédération. Au terme de leur réunion, les ministres en charge des Affaires étrangères n’ont pas dévoilé le contenu des textes à soumettre aux premiers responsables de leur pays.

En attendant le sommet d’adoption des textes dont la date n’a pas encore été arrêtée, on peut dire que les pays membres de l’AES sont en train d’aller à petits pas vers la Confédération. C’est d’ailleurs ce que le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a affirmé. A l’issue d’une audience avec le président de la Transition nigérienne, le Général Abdourahamane Tiani, il a laissé entendre que « nous pouvons considérer très clairement, aujourd’hui, que la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est née ».

Depuis la création de l’AES le 16 septembre 2023 avec la signature de la Charte du Liptako Gourma, les ministres des Affaires étrangères sont au four au moulin pour donner corps à cette alliance militaire portée sur les fonts baptismaux pour lutter contre le terrorisme. Avant la réunion de ce mois de mai, ils se sont rencontré les 30 novembre et 1er décembre 2023 à Bamako au Mali pour recommander la réalisation d’une confédération des trois pays en vue de créer à terme une fédération. Le 15 février 2024, c’est à Ouagadougou qu’ils se sont retrouvé pour examiner en première lecture les projets de texte de la Confédération de l’Alliance. Il faut signaler que le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, avant d’aller à Niamey a été auditionné, le 16 mai, par l’Assemblée législative de Transition (ALT) par rapport au projet de loi portant autorisation de ratification de la Charte du Liptako Gourma. D’ici là, le gouvernement burkinabè sera autorisé à ratifier l’acte fondateur de l’AES.

Tout en voguant vers la Confédération, les pays de l’AES s’éloignent de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ils brisent ainsi tout espoir de retour au sein de l’organisation sous régionale dont ils ont claqué ensemble la porte le 29 janvier 2024. Le trio frondeur complique la tâche au tout nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye. L’on se rappelle que lors de la visite de ce dernier au Nigeria le 16 mai, son homologue Bola Ahmed Tinubu, en sa qualité de président en exercice de l’organisation, lui a demandé de faire « revenir au bercail » les pays ouest-africains frères touchés par « des renversements anti-constitutionnels de gouvernement ».

En attendant de voir comment le n°1 sénégalais va s’y prendre et quelles seront ses chances de succès, il faut relever que le trio frondeur est resté sourd à une autre exhortation. Il s’agit de celle du Conseil des Sages de la CEDEAO qui lors de leur rencontre de deux jours en fin avril à Abidjan en Côte d’Ivoire invitaient les pays de l’AES à reconsidérer leur volonté de départ de l’organisation communautaire. Le vin de la rupture est tiré et ceux qui sont dans cette posture sont prêts à le boire jusqu’à la lie.

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