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Meeting du 31 octobre 2023 : La CGT-B bande les muscles et les « Irissi» menacent !

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En conférence de presse le lundi 16 octobre 2023, la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) a annoncé un meeting le 31 octobre prochain en vue d’interpeller les autorités actuelles sur la gestion du pays. Cette idée de meeting le 31 octobre, n’est pas du tout du goût de certains citoyens qui se réclament des soutiens de la Transition burkinabè. Ces citoyens s’opposent farouchement, à travers des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux dans lesquelles certains menacent les responsables de la CGT-B avec des armes blanches.

Dans l’histoire du Burkina, c’est difficile de dissocier le rôle important joué par les syndicats dans les grands tournants de la vie de la Nation. Nous avons entre autres, le rôle qu’ont joué les syndicats pour l’accession à l’indépendance de notre pays en 1960, la lutte contre les régimes d’exception, les grèves générales des travailleurs, l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et leur rôle joué dans l’échec du coup d’Etat de septembre 2015.

On n’est pas sans ignorer que le Burkina Faso depuis 2016 est frappé par l’hydre terroriste. Le pays vit l’un des pires moments de son l’histoire à travers des attaques terroristes occasionnant plusieurs centaines de morts, plus de 2 millions de personnes déplacées internes. Cette situation a engendré l’avènement du MPSR I avec à sa tête le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a renversé le président démocratiquement réélu en 2020, Roch Marc Kaboré pour incapacité de lutter efficacement contre le terrorisme. Le Président Damiba après 8 mois sera détrôné par son compagnon de lutte Ibrahim Traoré sous prétexte qu’il a dévié la vision du MPSR à ses guises.

Depuis l’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, nombreux sont les Burkinabè qui ont placé leur confiance à ce jeune capitaine de 34 ans. Cette marque de confiance se traduit par le courage et les actes forts qu’il a pris dès son arrivée qui sont entre autres, le renoncement à son salaire de président, l’acquisition des nouveaux matériels de guerre, le départ de l’armée française, l’opérationnalisation des VDP, la dénonciation des accords français et l’actionnariat populaire avec la création de l’APEC et surtout la valorisation de la vision du président Thomas Sankara sur le développement endogène et la diversification des partenariats . Toutes ces décisions courageuses ont conquis le cœur des milliers de Burkinabè qui ont tant souffert avec les terroristes et la mauvaise gouvernance des régimes passés. Mais elles ont aussi créé des mécontents qui ne trouvent plus leur compte dans cette nouvelle vision politique qui rame à contre-courant de leurs intérêts économiques et politiques.

Il y a donc plusieurs millions de Burkinabè qui se sentent rassurés par le jeune capitaine Ibrahim Traoré et la conduite de la Transition. Dans la plupart des villes du Burkina, plusieurs personnes «les Irissi»  se mobilisent dans les points stratégiques pour barrer la route à toute éventuelle déstabilisation de ce régime qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’extérieur.

Mais pourquoi aujourd’hui dans leur rôle de dénonciation, les responsables de la CGT-B sont-ils menacés par les partisans du capitaine Ibrahim Traoré ? Le contexte actuel est-il favorable à l’organisation d’un meeting le 31 octobre à la Bourse du Travail ?

Nous avons bonne mémoire que la plupart des meetings et des marches dans le cadre de la vie de la Nation et d’autres sujets comme les libertés publiques et la démocratie sont organisés par l’Unité d’Action Syndicale (UAS) ou le CCVC et non par une seule centrale syndicale. Des questions restent à savoir si les autres membres de l’UAS partagent les mêmes préoccupations que la CGTB. Cette mobilisation du 31 octobre allait sonner le glas du monde syndical si l’appel avait été lancé par l’UAS et les syndicats autonomes tel que nous avions l’habitude de le voir.

Pourquoi la CGT-B n’a pas attendu de mobiliser les autres organisations avant de lancer son meeting ? Ou bien s’adresse-t-elle uniquement à ses membres pour régler des comptes en internes avec un ancien camarade secrétaire général qui aurait changé de vision sur la lutte des classes ?

Le meeting du 31 octobre est-il le seul moyen pour passer le message aux autorités de la transition ou de dialoguer avec le gouvernement sur des préoccupations majeures comme la vie chère, la corruption, la restriction des libertés individuelles et collectives, les enlèvements et l’enrôlement forcé de certains citoyens dans   les opérations de sécurisation ?

Ce qui est probable, cette activité programmée de la CGTB a déjà montré une certaine division de l’opinion nationale entre « les défenseurs de la Transition » et « les amis de la démocratie et de la bonne gouvernance » pour ne pas emprunter le terme de notre frère et confrère Ismaël Ouédraogo de BurkinaInfo.

Il va falloir trouver une issue qui permette à chaque citoyen d’exprimer ses sentiments et sa vision sur les questions essentielles qui concernent l’avenir de notre pays tout en préservant la cohésion sociale, la paix et le vivre ensemble.

Toutes les positions jusqu’aux boutistes n’ont jamais milité pour la paix et la liberté tant proclamées par beaucoup de citoyens qui sont loin des guéguerres politiques et des manipulations parfois télécommandées par des officines obscures, nationales ou internationales, pour atteindre des objectifs inavoués et inavouables.

 Les autorités de la transition doivent prendre au sérieux les menaces proférées par certaines personnes bien connues sur les réseaux sociaux et interpeller les responsables pour éviter tout affrontement qui va avoir des conséquences dommageables pour la paix et la stabilité dans notre pays.

La Bourse du Travail reste un cadre officiellement ouvert pour les activités de revendication et de protestation des travailleurs. De ce point de vue, la CGT-B a les pleins droits d’organiser son meeting ou toute autre forme de revendication sans autre forme de procès ou de démarche administrative. Ceux qui veulent manifester leur soutien à la transition et au Capitaine Ibrahim Traoré ont également le droit de le faire en respectant la règlementation en vigueur notamment la liberté de ne pas enfreindre à la liberté d’autrui.

Notre pays est à nouveau à un tournant de son histoire, travaillons tous à pouvoir contourner cet obstacle pour faire face à notre ennemis commun de l’heure qui est le terrorisme.

SOULEYMANE OUEDRAOGO

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